Dans la famille Peugeot 205, y’avait pas qu’les GTi ou Rallye ! Non y’avait aussi d’autres versions qui ont marqué l’histoire de la petite Peugeot, venue donner un bouffée d’oxygène au constructeur qui en avait bien besoin. Junior, Griffe, Indiana, Lacoste… ou comme celle qui va nous intéresser aujourd’hui, celle qui perdait la tête et qui s’appelait Peugeot 205 Cabriolet, mais signée Roland Garros.
Au début des années 80 Peugeot est en train de se noyer dans un situation financière plus que délicate… Le rachat de Chrysler Europe a laissé des traces sur le compte en banque ! Et secrètement, on croise les doigts et on allume des cierges en misant les derniers centimes sur la petite nouvelle qui va entrer en jeu en 1983, la Peugeot 205.
L’histoire on la connait tous puisque la petite lionne va sauver le constructeur de Sochaux en s’écoulant à plus de 5 millions d’exemplaires, et en entrant grâce à la GTi et la T16 qui offrira à Peugeot deux titres de champion du monde des rallyes en 85 et 86, mais aussi 2 victoires au paris Dakar en 87 et 88. Mais l’histoire de la 205 ne s’est pas fait exclusivement sur le sport, ça l’a aidé bien entendu, mais Peugeot a su proposer une gamme complète, sympa et qui savait séduire chaque clientèle… de la Junior (Qui débarque en 86), star des jeunes conducteurs avec ses sièges en Jean, à la Gentry donc le cuir, la moquette et les plaquages bois en feront la reine des beaux quartiers, il y aura toujours une 205 pour répondre à n’importe quelle demande.
Même pour aller cruiser sur les petites routes qui bordent la côte d’Azur ou se payer un Paris – Deauville cheveux au vent puisqu’une version cabriolet sera proposée à partir de 86. Le dessin de la transformation avait été confié à Pininfarina dès 1983. Il aura fallu 3 ans pour que le petit cabriolet réponde à toutes les normes et passent les essais et tests imposés par Peugeot, notamment en terme de rigidité puisque le constructeur envisage de proposer dans la gamme, une version CTi, qui embarquera le 1.6l 115 ch de la GTi.
Pour l’histoire, les châssis partaient de Sochaux, les éléments de carrosserie, eux, de Mulhouse… Tous se retrouvaient à Grugliasco, chez Pininfarina pour y être assemblés avant de reprendre la route de Mulhouse où les attendait la partie mécanique.
En parallèle, Noah gagne le tournoi de Roland Garros en 1983 et avec lui, toute une nation découvre le tennis ! Peugeot saisit alors l’opportunité d’un bon coup de comm’ et devient l’un des sponsors du tournoi dès l’édition 84. La collaboration est d’abord légère avant que les liens ne se renforcent pour finir en apothéose en 89. La marque et les organisateurs passent un accord qui va se finaliser par l’arrivée d’une série spéciale Roland Garros.
Basée sur le cabriolet et les versions 3 ou 5 portes dans la finition XS, elle reçoit une couleur spécifique vert métal, une sellerie en cuir blanc et tissu, des jantes alu en 13′ et quelques détails. Un toit ouvrant équipe les « fermées » et le cabriolet est lui paré d’une capote électrique blanche. C’est la classe à Dallas, la voiture séduit l’élite bobo naissante et devient le déplaçoir des coiffeurs et bimbos bourgeoises parisiennes et provinciales. Le succès est immédiat et d’une série spéciale, Peugeot en fera un gamme à part entière…
A ses côtés, il existera un break 405 Roland Garros, et quasiment toute la gamme y aura droit… 106, 306, 806, 206, 307, 508, 3008… l’exploit étant que même aujourd’hui, la finition Roland Garros est toujours au catalogue du constructeur, une prouesse en soi… même si elles ont perdu au passage leur couleur et la sellerie spécifique ! C’est devenu des options qu’on coche dans une liste…
Pour les collectionneurs, sachez qu’il a existé une série limitée de la série spéciale… Ouais, les mecs du marketing étaient au taquet puisqu’ils vont imaginer la 205 Cabriolet Roland Garros « French Open », 500 exemplaires qui se reconnaissent à leur capot bossé emprunté à la 205 Automatique, des jantes alu spécifiques (Qu’on retrouvera sur la 106 S16), des répétiteurs latéraux et d’un tissu de sellerie différent.
Enfin, elle aussi est rentrée à pleines roues dans la « collectionite aigüe »… Celle qui défile sous vos yeux, une 205 Cabriolet Roland Garros de 93 en état neuf et accusant seulement 12.700 km a été vendue aux enchères à Monaco par Artcurial pour… 25.183 € ! Et c’était en 2017… depuis elle a bien du prendre encore un peu !
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