Autech Zagato Stelvio AZ1 – L’autre Stelvio…
par Julien Vidal | 30 septembre 2019 | Street |
Si je vous dis Stelvio, vous me dites ? Alfa Romeo ? Perdu. S.U.V. ? Encore perdu. Le plus haut col routier des Alpes Italiennes ? Encore perdu, mais on se rapproche. En tout cas ça tourne autour de l’Italie, mais c’est un peu plus compliqué. Bon allez je ne vous fais pas poireauter plus longtemps, voici l’Autech Zagato Stelvio AZ1 !
Décomposons tout ce fatras de noms collés les uns aux autres avant de commencer. Autech, pour ceux qui ne le savent pas, est une filiale de Nissan spécialisée dans la préparation de véhicules spéciaux. Performance, utilitaire ou véhicule adapté pour handicapé, Autech sait tout faire ! (Je devrais leur fourguer ce slogan)
Nul besoin de présenter Zagato. Ce designer de génie Italien, auteur de tas de véhicules aux formes discutables comme l’Alfa Romeo SZ/RZ, mais aussi de bombes atomiques comme la Fulvia Sport Zagato, la Maserati A6G/54, ou encore l’Aston Martin DB4 GT. Ensuite Stelvio, c’est forcément une référence au col du même nom et enfin AZ1 pour faire parler les curieux comme moi (Même si on se doute que ça veut dire Autech Zagato 1)
En fait, Nissan voulait revenir sur le marché du véhicule exclusif et personnalisé, mais sans pour autant engager la marque. C’est pour cela qu’Autech a été créé. Et la Stelvio est le fruit de cette première collaboration entre les deux entités. Elle a été présentée en 1989 à Genève avec un retour… hum… mitigé de la part des visiteurs. Mais comme toujours avec Zagato, je vais vous ressortir la phrase bateau « on aime ou on n’aime pas mais cela ne laisse jamais indifférent ».
Sous cette robe de Prius démoulée trop chaude se cache en fait une Nissan Leopard. Un genre de coupé carré comme un petit beurre Lu, frangine de la Skyline R31 et qui a l’avantage d’être mue (du verbe mouvoir) par un V6 3.0L simple turbo VG30DET, lui même corrigé par Autech qui offrait 280 cv à tous ceux qui posaient leurs mocassins à gland sur les pédales, le tout couplé à une boite auto à 4 rapports… Oui enfin 280 cv hors taxes, on sait tous que les moteurs Japs de l’époque sortaient bien plus, et ce n’est pas une légende urbaine.
La nouvelle carrosserie intègre les rétroviseurs et des prises d’air dans les ailes avant, ce qui donne une impression de masse à l’avant et un arrière carré mais très affiné. L’intérieur futuriste et austère des Japonaises de l’époque à lui a aussi entièrement revu à la sauce Italienne. Cuir beige, inserts bois et cassette audio de Toto Cutugno à vie dans l’autoradio !
Celle que vous avez sous les yeux a été vendue pour 40 488€ en Aout chez Bonham’s. Pas si cher pour un modèle produit à 104 exemplaires, et surtout entièrement fabriquée et façonnée à la main par les artistes carrossiers de chez Zagato ! Si on passe sur le coté un peu bizarre de la bête et la boite auto, vous aurez quand même droit à un intérieur en cuir Italien et un pur moteur Japonais qui envoie le gras !
Finalement, à force de la regarder, je trouve qu’elle est tout sauf moche ! Faut juste que l’œil s’habitue une fois qu’il a fini de saigner. Quand on la regarde de face elle est même agressive sans être vulgaire, de profil elle est finalement plutôt passe partout, et l’arrière est un mix de pas mal de choses. Mais s’il y a un truc qu’on ne peut pas lui enlever, c’est que Zagato garde une cohérence dans toutes ses productions, qui sont toutes reconnaissables presque au premier coup d’œil. Et l’on retrouve un peu des éléments de design de chaque auto dans toutes les autres. Est-ce que ce n’est pas finalement à cela qu’on reconnait les grands artistes ?
©Bonham’s