’58 Dodge Suburban Spectator… Du custom d’origine.
par Thierry Houzé | 14 décembre 2019 | Street |
Les américains ont toujours eu la culture des engins un peu chtarbés, capables de sortir du lot. Certaines de leurs caisses ont pris les tendances à contre pied et oser mettre un peu le bordel. C’est le cas de ce Station Wagon Dodge Suburban Spectator, un original break 3 portes…
Quand je parcours les différents sites sur lesquels je cherche les sources et l’inspiration, j’essaye de trouver des caisses qui pourraient vous mettre une claque… Rares, originales, bestiales, préparées, même d’origine, faut au moins qu’il y ait une histoire à raconter, voyez, un truc qui sort de l’ordinaire. Alors quand je suis tombé sur ce Dodge Suburban Spectator, j’ai d’abord cru que c’était un custom, discret… mais custom quand même. Eh bien non, cet engin a été vendu tel quel en 1958.
Alors même si je sais vous ne serez qu’une poignée à venir lire ces lignes, l’essentiel est qu’au moins, on en aura tous appris sur cette voiture au look original. Au milieu des années 50’s, Dodge décline les modèles comme un ado prépubère les boutons d’acné ! Dans la famille grosse berline, on trouve la Coronet, puis la Royal et enfin la Custom Royal. Cherchez pas, il s’agit grosso modo de la même caisse, mis à part que plus vous montez en gamme, plus la caisse se veut luxueuse et gavée de gadgets dans tous les coins. Pour aller au bout du bout, on retrouvait la voiture au catalogue de toutes les marque du groupe des Plymouth Belvédère et Fury jusqu’à la Chrysler New Yorker.
En fonction de la marque et du nom, la voiture était plus ou moins puissante, luxueuse, et pouvait être proposée en coupé, berline ou Station Wagon 5… ou 3 portes, comme ce Suburban.
Dans tous les cas, quel que soit la marque ou le modèle, on est devant une caisse ricaine de la fin des 50’s, comprenez par là aussi massive qu’un building et rutilante comme une boule à facette. Un gros bébé avec du chrome de partout et qui vous donne envie de rouler le coude à la portière en cruisant sur le couple d’un V8. De tout façon, niveau châssis, c’est digne d’Hollywood… pas les films, les chewing-gum ! Ca se vautre, ça tangue, ça plonge, ça se cabre… Un paquebot en pleine mer !
Il n’empêche que ce Suburban Spectator a une putain de gueule. Déjà il fallait oser se la jouer station wagon en mode 2 portes. Mais ça le fait. Ajoutez à ça sa robe bicolore rose et noire, sa face avant aussi chromée qu’agressive, ces ailes arrière qui rappellent qu’on est pas du côté Larzac, les feux proéminents et vous comprendrez d’où vient l’expression d’avoir la classe à Dallas !
Et ça continue quand on ouvre la porte… Là encore, y’a de quoi partir s’installer sur la côte ouest ! Sellerie rose et noire, banquettes aussi épaisse et confortable que le canapé de votre grand mère. Chrome, sono, clim… même le siège conducteur pivote pour faciliter l’accès aussi bien au conducteur qu’aux passagers.
Reste plus qu’à enchainer les kilomètres, bercé par le ronron du V8 350ci (5.7l) de 295 ch. Ouais, enfin n’allez pas vous imaginer pouvoir vous aligner au départ d’un 400m… La boite auto qui l’accompagne est aussi vive et réactive qu’un octogénaire incontinent et pour ralentir l’enclume, vous devrez compter sur 4 freins à tambour qui, même assistés, vous donneront des sueurs froides !
En tout cas, si vous voulez roulez dans une ricaine fun et originale, avec style, le Dodge Suburban Spectator est l’engin idéal. Enfin, reste plus qu’à en trouver un… parce qu’il n’y a eu que 20000 ! Cool mais rare…
Et encore une pépite !! merci pour tes trouvailles.