Alors je connaissais la Maserati Mexico, mais pas son histoire. Et en fouillant pour trouver quoi vous raconter, j’me suis rendu compte qu’elle avait une sacrée histoire ! De l’origine de son nom, jusqu’au contexte qui lui a permis de se retrouver mise en production, il y a de quoi se régaler. Enfin pour ceux qui cherchent à en savoir un peu plus que des images (Parait qu’il en reste un peu !)…

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Alors par quoi commencer ? En fait, je viens juste de terminer l’article sur la Dodge Charge Restomod avec son monstrueux V8 et déjà, j’me dis qu’entre le muscle car de 67 et cette Maserati Mexico de 66, on est quand même face au paradoxe entre la mentalité européenne et américaine. La première passe tout en force et en muscle pendant que la seconde se la joue classe et séduction. Pourtant, dans leur globalité, l’une n’a rien à envier à l’autre et vice versa… C’est juste une question de philosophies différentes avec un océan entre les deux !

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Enfin cette Maserati Mexico, sa naissance mériterait un film à Hollywood ! A la base, c’était un simple concept car signé Alfredo Vignale, ex-salarié de la carrosserie Stabilimenti Farina (Qui deviendra Pininfarina), qui a ouvert son propre garage en 1948 à Turin dans le but de dessiner et fabriquer des carrosseries sur mesure comme c’était la grande mode pendant les années 40 et 50.

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Très rapidement la Carrozzeria Vignale qui s’est faite une excellente réputation, se lance dans la réalisation de carrosserie de voiture avec la Cisitalia 202, la Maserati 3500 GT Spyder ou la Lancia Flavia Convertibile. Bref, tout roule pour Alfredo.

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Au salon de Turin 1965, Vignale présente un prototype. Signé Maserati, il s’agit d’un élégant coupé 2 portes / 4 places sans nom qui allie élégance et sportivité. Son objectif est juste d’étaler le savoir faire du spécialiste italien. Mis à part que l’accueil va être tellement enthousiaste que le constructeur décide de le mettre en production. Mais ne reste plus qu’à lui trouver un nom…

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Pour cela, il faut repartir en 1961, année où le président mexicain, Adolfo Lopez, s’achète une Maserati 5000 GT. Jusqu’à là, vous m’direz que le mec il fait c’qu’il veut de son pognon… et vous auriez entièrement raison. Sauf que 3 ans plus tard, il la revend à un riche amateur de Maserati, le Senor Barroso. Mais voilà, le Senor Barroso est victime d’un grave accident avec sa 5000 GT. La voiture a bien morflé et pour lui redonner vie, Barroso décide de la rapatrier directement à Modène chez Maserati.

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Afin de voir où en est l’avancée des travaux, Senor Barroso se rend en Italie… Nos sommes en mai 65, le salon de Turin est terminé depuis quelques jours et au fond de l’atelier, trône un superbe prototype 2 portes / 4 places dessiné par Vignale… Barroso en tombe amoureux, sort le chéquier et achète la voiture. Afin d’éviter les lourds droits de douane, il fait cesser la remise en état de sa 5000 GT et demande à Maserati d’en transférer le numéro de châssis sur celui de sa nouvelle voiture. Ni vu ni connu j’t’embrouille et j’me la pète en proto à Guadalajara !

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Début octobre 1966, au salon de l’auto de Paris, Maserati présente son nouveau coupé Mexico. Comme un signe du destin, le 23 octobre 1966, John Surtees remporte le grand prix du Mexique l’année suivante à bord d’une Cooper Maserati… Elle propose des lignes simples, équilibrées mais qui n’ont pas oublié d’être élégantes. La face avant avec sa calandre chromée, son trident et ses 4 optiques apporte cette légère touche d’agressivité, spécialité stylistique des designers italiens des années 50 et 60.

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Sous le capot de son magnifique coupé, Maserati y glisse deux V8. Le premier est celui de la Quattroporte, un 4.2l de 260 ch et le second un 4.7l de 290 ch. Ils sont associés à une boite 5 manuelle ZF ou, en option, une boitoto Borg-Warner à 3 rapports. Au niveau châssis, elle inaugurait l’arrivée des 4 freins à disques das la gamme Maserati. Les jantes à bâtons sont des Borrani en 15′ avec fixation à écrou central. Sur les tous derniers millésimes, elle recevra des jantes en tôle en 4 trous… Les Borrani (En 4 trous maintenant) passent en option tout comme un autre jeu de jantes en magnésium qui équipait notamment la Ghibli.

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La Maserati Mexico pouvait accueillir quatre adultes pour les mener à 250 km/h. L’ambiance était en mode luxe et volupté… Tableau de bord en acajou, vitres électriques, direction assistée, autoradio, climatisation, troupeau de vaches sur les sièges et de moutons au sol !

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La Mexico ne va rester que 6 ans au catalogue, et séduira 482 clients (307 en 4.2l et 175 en 4.7l). C’est peu face à ses concurrentes de l’époque, la Ferrari 365 GT2+2 (801 exemplaires), la Lamborghini Espada (1227 exemplaires) et l’Aston Martin DB6 (1967 exemplaires). Oui, autant dire que le niveau était élevé !

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© RM Sotheby’s via Karissa Hosek