A la base, Mark Hawwa est un motard. Mais on peut très bien aimer les deux roues tout en étant aussi passionné par ce qui en a quatre. Dans son garage, à côté de ses motos, trônent paisiblement une Lotus Europa S1 et une Mazda RX7 FB un peu spéciale…
Mark Hawwa, un Australien résidant à Sydney, a créé l’association The Distinguished Gentlemen Rides. L’objectif est d’organiser des rassemblements de motards dans l’esprit café racer. Ces différents road trips organisés dans plus de 700 villes différentes sur tous les continents, permettent de récolter des fonds destinés à faire avancer la recherche sur les maladies masculines, principalement le cancer de la prostate.
Il n’empêche que Mark, il aime aussi les bagnoles, celles habitées par le même esprit que ses café racers, vintage et qui distillent des sensations encore naturelles… voyez, avant que l’électronique ne les rendent artificielles. Dans le style, sa Lotus Europa S1 et sa Mazda RX7 sont de parfaits exemples.
La Mazda RX7 SA a débarqué en 1978 (Devenue FB en arrivant sur le marché américain à partir de 81) pour venir remplacer et pousser à la retraite la RX3. Avec sa nouvelle sportive, le constructeur japonais comptait bien en remontrer aux sportives européennes, notamment une certaine 924 qui avait posé ses roues dans les concessions Porsche en 76 pour proposer un compromis sport / accessibilité qui lui offrait gloire et succès. Du coup, les ingénieurs de chez Mazda se sont largement inspirés de la sportive allemande pour proposer leur copie… la RX7 voyait le jour.
Sauf qu’à la différence de la 924 mais aussi de la production auto toute entière, Mazda continuait de miser sur le moteur Wankel. En effet, quoi de plus logique qu’un mouvement circulaire pour obtenir… un mouvement circulaire ? Sauf que son moteur, le 12A, composé de deux rotors de 573 cm3 gavés par un carbu 4 corps, malgré sa logique que fonctionnement et son rendement, devait encore composer avec des soucis de fiabilité (dus notamment à son étanchéité) et une consommation d’huile et d’essence digne d’un alcoolo breton (Pléonasme !). Il envoyait 105 ch aux roues arrière (115 ch dès la fin de 1980) pendant que les 1060 kg faisaient le reste. Niveau perf, elle est devant une 924 ou une Datsun 240Z et en guise de bonus, avec sa répartition de 50/50 et son centre de gravité situé pile poil au niveau du pilote, la RX7 savait se défendre au niveau efficacité et sensations… même si ça ne suffira pas pour connaitre succès commercial équivalent à celui de ses concurrentes. Comme quoi, être devant, ça ne suffit pas forcément.
A partir de 1983, le Wankel recevait le renfort d’un turbo et d’une injection électronique qui venaient le faire grimper à 165 ch. Elle sera exclusivement réservée au marché japonais et signera l’arrivée de la suralimentation sur ce type de moteur. En parallèle, le 12A, reste en atmo mais gagne en cylindrée. Passant à un birotor de 2 x 654 cm3 avec injection, il devient 13B et développe désormais 135 ch. Entre temps, chez Porsche, on est passé à la 944… donc chez Mazda, on commence à réfléchir à la future RX7, la FC qui débarquera en 1986… mais ceci est une autre histoire !
Revenons en à celle de Mark, un modèle atmo de 83, équipé du 13B. Il a été entièrement refait pour recevoir le renfort d’un escargot GCG T35 accompagné d’un intercooler. La gestion a été entièrement remappée via un ECU Motec. L’injection est signée Bosch et elle permet de tourner à l’E85. Bref, shooté dans tous les coins et libéré, le Wankel envoie maintenant 400 ch aux roues arrière qui n’en demandaient pas tant ! D’ailleurs, la transmission a vite déclaré forfait… et a été remplacée par une boite de compet’ S5 et un pont de Toyota Hilux, tous les deux capables d’encaisser sans tomber en morceaux !
En parlant de compet’, le châssis a subit le même traitement. Renforcé, il reçoit des bras et barres signés Techno Toy et repose sur des Jantes Compomotive en 15′, chaussées en Nitto NT01. Les voies sont maintenant plus larges. Le freinage est revu à la hausse. Au niveau de la caisse, le kit est celui d’une Gr.C avec extensions, lèvre et aileron. Une déco perso vient égayer la robe blanche d’origine. On aime ou pas, on s’en branle ! Mark a le droit de faire c’qu’il veut sur caisse… Enfin dans l’habitacle, c’est du classique. Sièges baquets, harnais, volant tulipé, pommeau alu, manos… tout c’qu’il faut pour attaquer sans non plus se casser le dos !
Au final, avec 400 ch pour un peu plus d’1 tonne, avec un turbo ON – OFF, et même si le châssis a été revu en conséquence, ça doit quand même vachement être rock’n roll ! Il n’empêche que cette RX7, elle doit parfaitement coller à l’esprit d’un café racer… approche vintage et virile mais avec style. L’essentiel n’est pas d’aller chercher les limites, mais de rester décalé tout en sachant que le gazier a largement ce qu’il faut où il faut. Et à ce jeu, il faut reconnaitre que la RX7 est plutôt bien choisie.
Beau projet, j’aime aussi la déco style art car officieux. Maitre Poulain, une estimation…