’38 Alfa Romeo Custom Coupé – Hot Rod à l’Italienne…
par Julien Vidal | 5 juin 2020 | Street |
Voyons voir… Par ou commencer pour ne pas froisser la sensibilité des puristes. Ceci est une Alfa Romeo Custom Coupé, construite sur la base d’une carrosserie de 1938, équipée d’un V8 de Corvette. On me signale dans l’oreillette plusieurs attaques cardiaques ! Désolé je n’arrive pas à prendre des pincettes. Pour ceux qui sont encore vivants, petite présentation…
On est la, on se balade sur notre liste de sujets, on se dit que ce serait bien de se mettre une petite Alfa sous la dent. Mais arrivé la on se dit « mais quelle est donc cette diablerie ? » Ça ressemble fort à un Hot-Rod, le boss à du mal ranger le sujet. En même temps le pauvre il vieillit, il a la vue qui baisse. Faut être indulgent.
M’apprêtant donc à remettre le sujet dans la catégorie Hot-Rod, je tombe sur la photo de cet intérieur et que je vois-je ? Un biscione !! Mais alors, ce pur concentré de préparation Américain est en fait… Une italienne ? Il n’en fallut pas plus dans mon cœur d’Alfiste pour creuser un peu cette préparation singulière.
L’homme qui s’est lancé dans ce chantier à risque est Bart Bartoni. Un gars de Modesto en Californie. Le gars a deux passions dans la vie. La joaillerie et les bagnoles. Tombé dans le Hot-Rod à l’adolescence, il fait partie de la génération dont parle Georges Lucas dans son film « American graffiti », lui même natif de Modesto.
Bartoni, ayant déjà fait ses armes depuis 60 ans sur pas mal de caisses, est tombé sur une carrosserie nue d’Alfa Romeo 6C Corto (certains disent 8C 2900, mais la 8C n’a pas de porte à l’arrière donc ce n’est pas possible… bref) sans châssis ni trains roulants. En bon Américain fan de Hot-Rod qui se respecte, il s’est dit qu’il y avait un coup à faire.
Il contacta le club Alfa Romeo of America pour voir s’il n’avait pas moyen de trouver une donneuse pour avoir des pièces. Et le président du club de lui répondre qu’il n’en avait tout simplement jamais vu. Qu’à cela ne tienne, la base est la. Bart se procura un châssis qui pouvait s’adapter à la carrosserie ainsi qu’un moulin LS3 et fit chauffer la disqueuse et le fer à souder !
Les portes avant ont été rallongées, les portes arrière découpées et soudées et le toit a été choppé de presque 8 centimètres. Dit comme ça, ça à l’air simple, mais ne faites pas ça chez vous sans entrainement. Moi j’ai essayé avec une Majorette, une scie à métaux et de la glue. Ben ça n’a pas marché. La peinture bicolore Tan Toscan et Ivoire Romain (ah c’est classe hein ? On voyage…) vient de chez PPG. Et surtout le détail qui tue, le discret liseret aux couleurs du drapeau Italien qui ceinture la caisse et fait la séparation des deux coloris. Classe !
Mais le travail de carrosserie ne s’est pas arrêté au découpage et à la peinture. Cette auto fourmille de détails personnalisés tels que les emblèmes Alfa Romeo, les prises d’air latérales, les pare chocs chromés ainsi que les tabliers anti-éclaboussures entièrement fabriqués à la main. Niveau châssis, les trains roulants proviennent de chez Ford et sont associés à une suspensions TCI, posés sur des jantes de 18″ peintes ton caisse équipées de caches centraux réalisés à la main.
Le V8 est resté globalement d’origine mais chante à travers une ligne Flowmaster à collecteurs céramique. Et cet intérieur… Si je pouvais j’aurais glissé un emoji en cœur ! Les sièges proviennent d’une Cadillac et sont assortis au reste de l’habitacle entièrement gainé de cuir et de bois. Si ça c’est pas Italien…
Bon le meilleur pour la fin, son proprio a surnommé cette auto The Italian Stallion… L’étalon Italien. Alors ouais ça a l’air cool comme ça, sauf que c’est aussi le nom du film érotique dans lequel Sylvester Stallone à joué son premier rôle. Alors je sais pas hein, mais moi perso j’aurais pas choisi ça. Mais bon en même temps on ne m’a pas demandé mon avis. Mais peu importe. Comme quoi avec un peu d’imagination, du gout et des moyens, tout est « Hot-Roddable » !
Du coup ton articles m’a donné envie de regarder de plus prés ce modèle et c’est pas ton article qui m’a tué, c’est plutôt la cote de ce genre de modèle.
sacré modèle présenté
J’ai pas fait de crise cardiaque, mais comme pour la Jaguar, je reste sur ma fin.
C’est bien, mais ça aurait pu être une Ford 34 Sedan que l’on aurait pas vu la différence, alors que choppée à mort avec un traitement « course » plus en rapport avec le statut d’Alfa à l’époque, whooohooo 🙂