En 1987, Alois Ruf présente la CTR. Un monstre sur base de Carrera 3.2 boostée à 463 chevaux. Assez pour lui permettre de filer à plus de 340 km/h. La carrosserie peinte en jaune et ses performances balistiques lui valent immédiatement le surnom « Yellowbird ». Et cette voiture entre dans la légende. Trente ans après, la CTR est de retour…

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Commençons par éclaircir quelque chose ! Alois Ruf est un pseudo. Il a été choisi par ce cher Alois en hommage au bruit que font ses voitures lorsqu’elles passent à côté de vous dans une rafale de vent… « ROOOOUUUUF ! » Du moins c’est ma théorie. Bon j’ai pas tellement de preuves à vous proposer, mais avouez que c’est rigolo comme hypothèse ! Bah, vous êtes pas drôles ! Bon OK, je redeviens sérieux.

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La CTR originelle aura donc marqué les esprits. N’importe quel Petrolhead a déjà vu ce fameux tour du Nurb’ avec Stefan Rozer au volant de la Yellowbird. Si ce n’est pas le cas, arrêtez tout de suite de lire cet article et cliquez sur ce lien ! C’est bon ? C’est fait ? Bien. Ce tour démontre deux choses : la première, c’est que la glisse, c’est pas qu’un exercice pour drifteur. On peut vraiment aller vite avec une dérive propre et maîtrisée. On aide la voiture à pivoter vers la corde, puis on profite de la motricité de la 911 pour sortir comme un monstre. Stylé, rapide, pourquoi s’en priverait-on ? La deuxième, c’est que Stefan Rozer a des couilles de tyrannosaure…

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Mais bon, parlons un peu de la nouvelle venue ! Cette CTR moderne embarque comme son aînée un flat 6 qui se fait bourrer l’admission (bande de dégueulasses !) par deux turbos. Ce 3.6L made in RUF propose à la sortie la puissance généreuse de 710 chevaux. Hus ! Et 880 Nm. Re-Hus ! La Yellowbird humiliait ses rivales en pointant à 342 km/h ? La nouvelle est capable de planter l’aiguille du tachymètre sur 360 km/h. Re-re-Hus ! Depuis l’arrêt, prendre 100 km/h ne vous demandera même pas 3.5 secondes, et si vous gardez le pied au fond pendant 5.5 secondes supplémentaires (9 au total pour les fainéants du calcul mental), vous pointerez déjà à 200. « Rapide » me semble être un mot approprié…

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En plus de cette puissance de porte-avion, la CTR repose sur une monocoque en carbone qui lui permet d’afficher un poids plume de 1250 kilos à sec. Donc avec même pas une tonne quatre en ordre de marche, autant vous dire que ça doit remuer vos tripes. C’est d’ailleurs la première et la seule auto au monde à monocoque carbone et bloc en porte à faux arrière. Ah, et la suspension est entièrement pushrods, à l’avant et à l’arrière. C’est bon pour les masses non suspendues ça ! La boîte manuelle à sept rapports (avec 880 Nm, tu fous la sept et t’y touche plus, ça repartira…) et le frein à main à l’ancienne sont au programme, ce qui annonce bien par quel genre de passionné la voiture a été pensée.

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Mais le meilleur détail de cette caisse se situe sous le capot. Là où sur une 911 moderne vous trouverez surtout du rien, la CTR Anniversary vous propose un maxi ventilateur façon flat 6 aircooled ! Sauf que non… Le moteur est bien refroidi par eau. Bah ! Alors ? Quécécetruk ? Ben c’est l’alternateur. Et pas un petit ! La direction assistée et la clim sont complètement électriques, et ne sont donc pas prises sur le moteur. Donc les gars se sont dits : quitte à foutre un gros alternateur, autant qu’il ressemble à quelque chose de (air)cool ! Suffisait d’y penser !

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Cette nouvelle CTR a donc largement de quoi faire dresser les poils (et pas que !), et pour le coup, reprendre le nom de la Yellowbird me semble totalement approprié. Ici, pas d’exercice marketing. Juste un hommage à une caisse qui s’est pointé et qui a foutu une grande fessée à la Testarossa, à la Countach et même à la 959 (Y’a vraiment plus de respect…). Alors maintenant, la vraie question, c’est : est-ce que je prendrais celle-ci, ou une 911 by Singer ?

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