Mangouste : nom féminin, mammifère carnivore se nourrissant notamment de serpents. Non, non, DLEDMV n’a pas été hacké par des antispécistes, celle dont il va être question ici est la plus vénère de toutes : la De Tomaso.

De Tomaso Mangusta

La désirable GT que vous avez sous les yeux est l’enfant illégitime d’une amourette entre Carroll Shelby et Alejandro De Tomaso au milieu des sixties. Il était à la base question de développer une auto de course, la P70, mais jugeant son partenaire Italien relativement peu sérieux, le préparateur Texan a bien vite mis un terme au projet et réaffecté ses troupes à l’un de ses chefs d’œuvre : la mythique Ford GT40.

De Tomaso Mangusta

Qu’à cela ne tienne, passablement vexé par l’attitude peu courtoise du cowboy dresseur de Mustangs, le signore De Tomaso décide d’utiliser la base technique du projet mort-né, un châssis poutre de bonne facture, pour développer une GT à moteur central arrière : à défaut de briller sur la piste, autant essayer de rentrer un peu d’oseille. Le premier prototype de la Mangusta est présenté en 1966, la légende dit que le choix de ce patronyme est un petit tacle à Mr Shelby dont le produit phare porte le nom de Cobra: vous vous rappelez du casse-croute favori de la mangouste ?

De Tomaso Mangusta

Comme beaucoup de petits constructeurs Européens de l’époque, De Tomaso ne dispose pas du bureau d’études et de la puissance industrielle nécessaire à développer une auto de A à Z. La mécanique va donc être puisée dans la banque d’organes d’un grand constructeur, Ford, qui fournit son solide et puissant V8 en version 289ci pour les versions Européennes et 302ci pour les exemplaires destinés au marché Américain. Une GT Italienne puissante, déjà vu, mais fiable ? Alejandro aurait-il mis au point la recette miracle ?

De Tomaso Mangusta

Le design qui habillera cette mécanique Italo-Américaine est confié à une officine 100% Italienne, Ghia, récemment rachetée par De Tomaso, qui confie le projet à l’un de ses jeunes loups : le prometteur Giorgietto Giugiaro. Force est de constater que le futur fondateur d’Italdesign a réussi un coup de maitre: la ligne générale de ce séduisant coupé respire l’Italie de part son élégance, mais offre également un aspect musculeux qui rappelle la présence du viril V8 made in Detroit sous le capot.

De Tomaso Mangusta

Tiens, le capot justement, parlons en… Il est à mes yeux une trouvaille stylistique qui différencie le designer du génie. Formé de 2 grandes pièces composées chacune du panneau latéral et de la moitié de la lunette arrière qui se relèvent vers le centre du véhicule. On apprécie à la fois l’originalité du procédé et l’aspect racing conféré par la mise à nu totale de la mécanique, comme sur les protos d’endurance de l’époque.

De Tomaso Mangusta

On pourrait également parler des phares pop-up, avant-gardistes pour l’époque, visibles dans la calandre au repos, conférant un regard agressif à la Mangusta qui veut clairement dire « Barre-toi! » quand elle apparait dans votre rétroviseur.

De Tomaso Mangusta

Au final la mayonnaise, pardon, le pesto, prend terriblement bien: on obtient un coupé à la fois bestial et raffiné aux performances à la hauteur de sa ligne à couper le souffle. La Mangusta développe 305 chevaux, abat le 0 à 100 en 6 secondes et tutoie les 260 en pointe : remarquable pour l’époque! Le tout savouré depuis un habitacle sobre et élégant garni de cuir noir, de bois et de chrome qui n’oublie pas d’être confortable avec sa clim et ses vitres électriques.

De Tomaso Mangusta

Produite à 400 exemplaires, la Mangusta est rare en plus d’être belle et performante. Et si vous vouliez encore une preuve de son exceptionnelle personnalité, sachez que l’exemplaire présenté ici est une deuxième main, le premier propriétaire l’ayant conservée pas moins de 46 ans… C’est pas beau l’amour ?

De Tomaso Mangusta

©Silodrome.com