Quand on regarde cette Jaguar MK II, on s’dit que la caisse a gardé son charme originel tout en présentant un style laissé dans son jus, amplifié par cette robe biton. Ah la bonne blague… Car une fois que vous aurez fini de lire la suite, vous verrez qu’elle est surtout devenue un véritable laxatif à puriste ! Attention, ça va tâcher…
Ah ces caisses, on les aime sur DLEDMV. Celles dont le proprio a osé toucher l’intouchable. Et cette Jaguar MK II en est le parfait exemple. D’autant plus qu’esthétiquement, elle cache parfaitement ses entrailles modernes ou du moins modifiées.
A la base, cette Jaguar MK II est sortie d’usine en 1961. A l’époque la berline, qui avait rejoint le catalogue du constructeur de Coventry en 59, allait proposer un nouveau compromis qui associait classe, place et trace. Statut social élevé, berline accueillante et sportivité assumée… tout ça avec du cuir, de la ronce de noyer, de la moquette et un style aussi séduisant que racé. Une réussite… qui continue de faire son effet 60 ans plus tard.
Celle qui défile sous vos yeux, a pris la direction des USA pour y être livrée neuve et vivre une paisible vie qui va durer 30 ans. Usée et fatiguée, elle va changer de main en 1991, et nécessite une bonne cure de remise en forme. Il faut savoir qu’au début des 90’s, la MK II avait encore le piston entre deux bielles. Devenue ringarde, elle entrait alors timidement dans la collection. Beaucoup d’entre elles demandaient d’être restaurées… sauf que tu ne restaures pas une Jaguar comme tu le ferais avec une Peugeot 404 et encore moins avec le même budget. Qui plus est, encore dans le creux de la côte, il fallait réellement l’aimer pour y consacrer une enveloppe qui dépassait très rapidement la valeur marchande de la voiture.
Avec une voiture à la côte encore basse d’un côté, et un budget démesuré de l’autre, son proprio a préféré miser sur une restau, sauce BBQ, du fait maison comme on l’entend de l’autre côté de l’Atlantique… Oui, vous vous doutez bien, après la Type E que vous a présenté Rémi il y a peu, que ça va encore une fois sentir le V8 !
En l’occurence, un Ford Windsor, un 289ci (4.7l) entièrement refait et gavé par un gros carbu Holley quatre corps, accompagné d’un arbre à cames et d’un collecteur d’admission Edelbrock Performer-Plus. Les culbuteurs sont des Crane Cam et deux collecteurs 4-2-1 débouchent sur une double ligne complète sur mesure. De quoi tutoyer les 220 – 230 ch mais surtout un couple capable de tordre l’arbre de transmission ! Enfin, tout ce beau monde file vers les roues arrière via une boite 5 manuelle, une Tremec T5.
A l’origine, la berline anglaise était tout de blanc vêtue. Donc si vous pensiez que ce biton gris et bleu était tout droit sorti de Coventry, vous pouvez vous coller un masque de Mickey sur la face… Et c’est pareil au niveau du châssis. Les jantes à rayons chromées en 15 » cachent un freinage signé Wilwood et dans chaque aile on retrouve des combinés Koni.
Pour clore le débat, on passe dans l’habitacle. Et là encore, les sièges ont été remplacés par des modèles électriques en tissu gris. Oui, exit le cuir Connolly… et le shocking, vous le gardez pour votre rasso du dimanche matin. Le tableau de bord a été replaqué en bois de Koa (bois de quoi ?!) une variété d’acacia. Pour faire saigner les tympans, on peut compter sur… un Pioneer à K7 ! Bon, on se contentera des ronrons du V8. Enfin, on termine avec un volant trois branches bois et chrome Lecarra pile devant une famille de compteurs Smith.
Au final, et une fois encore, cette Jaguar MK II cache bien son jeu. Esthétiquement, tu restes le meilleur ami d’un puriste… Mais s’il s’attarde sur quelques détails (faut il encore qu’un puriste puisse s’en apercevoir…!), qu’il pose son cul dedans ou qu’il soulève le capot, il aura envie de s’arracher les yeux ou, au pire, de renouveler son abonnement à Auto Plus. En gros, vous pouvez continuer de modifier vos caisses…!
© JTJIII via BaT