Le roadster Mercedes R107, y’a pas à tortiller, il avait pour ambition d’aller chasser sur les terres américaines. Un châssis aussi souple qu’un Flamby pour des bloc au rendement agricole. Pas de quoi s’taper l’cul par terre. Puis de toute façon, si vous vouliez plus de rock’n roll, AMG pouvait s’en charger…
Ah la Mercedes SL R107… Vous y avez déjà posé vos fesses ? Les sièges sont tellement souples qu’on croirait s’asseoir dans le fauteuil du salon de mamie Georgette après avoir englouti un repas qui aurait pu, à lui seul, sauver la famine dans toute l’Afrique de l’est ! Tu sens les ressorts plier sous tes fesses pour t’offrir le même confort qu’un matelas. Et ce n’est pas fini puisqu’une fois que vous commencez à rouler, le châssis vous passe la deuxième couche. Ca gite, ça se vautre, ça tangue, ça se cabre… on s’croirait à bord d’un remorqueur en pleine mer du nord.
Et niveau moteur, c’est la même… Attendez, si je vous dis V8 de 4.5l ? Avec les rendements actuels, on vise de suite du 100 ch/l. Hola, calmez vous les zouzous. Là on est dans les 70’s, alors un bon 218 ch des familles fera largement l’affaire. Oui, 4.5l, 218 ch, ça nous donne moins de 50 ch/l… comme le tracteur du paysan du coin. Et encore, le modèle noir qui défile sous vos yeux vient de l’autre côté de l’Atlantique, et sort d’une époque où les normes bridaient les moteurs dans tous les coins. Ainsi, pendant qu’en Europe, on avait un peu plus de 200 bourrins sur les roues, chez l’oncle Sam, il fallait se contenter de 180 ch… Autant aimer le cruising en boitoto, surtout dans une caisse qui, malgré son gabarit, accuse plus d’1T6 sur la balance.
Bon, pour le sport, on repassera. Du coup, il ne reste que le mode j’me la pète sur Hollywood Boulevard, le coude à la portière, avec chemise hawaïenne, chaine en or posée sur la moquette pectorale, les Ray Ban sur le nez et éventuellement, un bon 2Pac. Ben ouais, quitte à se trainer la nouille, autant le faire avec style.
Et en parlant de style, ça tombe bien. Car si cette Mercedes 450SL est loin d’être une suceuse de bitume énervée, elle mise sur autre chose pour jouer à la bad girl. En l’occurence, son look. Et quand t’as une Mercos et que tu veux poutrer de la rétine, la valeur sûre, c’est AMG.
Du coup, notre roadster agricole teuton découvrable se la joue king du parking avec quelques éléments signés du préparateur d’Affalterbach avant de revêtir une robe noire. Lèvre inférieure avant, antibrouillards, pare-choc arrière, becquet sur le coffre, calandre full black, bas de caisse et, pour ne rien gâcher, des Ronal R9 – qui reprennent le dessin des célèbres AMG Penta – en 16 » et chaussées en 205/55.
La châssis est d’origine, oui, pas de ressorts courts, ni de coilover ou de boudins gonflables… Tout comme l’intérieur. Non je ne parle pas de boudin, même si je ne peux pas m’avancer sur les passagères de la voiture. Par contre, c’est sellerie cuir beige, placage bois, avec clim auto et régulateur, avec, pour seule modif, le volant Momo Hella bois.
Bercé par les borborygmes du V8 pendant que le pied droit gère le couple et l’appétit du gazier qui n’en manque pas (de l’un, comme de l’autre), c’est cruising sur les routes californiennes, au soleil couchant. Les photos parlent d’elles mêmes… une version moderne du California Dreamin’ !
© Wyzer via BaT