Quand on veut rouler en montagne, on choisit généralement des voitures puissantes mais surtout, légères, compactes, vives et agiles. Eh bien Michel, il a choisi un Mercedes 350 SLC… Un paquebot allemand, une enclume sur roues ! Puis finalement, elle en a surpris plus d’un !
He oui, aujourd’hui, j’avais envie de vous parler de montagne, enfin, de course côte plus exactement. Evitons les amalgames avec les tire-fesses et autres plantés de bâton pour laisser place à ce coupé Mercedes 350 SLC de 1973 qui appartient à Michel Pratlong. Mais avant de commencer, faisons les présentations. Voilà presque 20 ans que Michel gravite dans le sport auto. Après quelques années dans le rallye, il s’oriente vers la montagne, dans le championnat de France, où il remporte le Gr.1 en 2005, mais aussi dans celui d’Europe où il accroche le titre de vice champion en 2012 et 2013 sur Formule Ford Gr.5. En 2014, il termine 1er du CFM-Challenge VHC Gr.6/7 et finit 3ème de ce même championnat l’année suivante.
Au rayon des volants, Michel a également un beau palmarès… barquette Simca, Formule V, Porsche 911 (2.0l, 2.4l et 3.0l), Formule Fiat, Formule Renault Grac, barquette Marcadier, Tiga Sport Proto et pour finir, la Mercedes 350 SLC qu’il pilote actuellement. En effet, aujourd’hui Michel met plus l’accent sur l’originalité de sa monture ainsi que sur le plaisir qu’il prend à son volant mais aussi, celui qu’il offre aux spectateurs en leur permettant d’admirer des engins qu’ils n’ont pas l’habitude de croiser, notamment en sport auto.
Une magnifique transition pour en arriver à ce gros coupé allemand qu’est le 350 SLC. A l’origine, on l’imagine mal en train de jouer aux ballerines sur des petites routes sinueuses à souhait. Et pourtant, cela n’a à aucun moment freiné Michel dans son choix lorsqu’il achète cette voiture début 2010. Elle était alors strictement d’origine dans sa robe blanche et son intérieur tendu de velours. Malgré son V8 de 3.5l qui développe 200 ch, le gabarit en impose et l’aiguille grimpe à plus de 1580 kg une fois posée sur la balance ! Ajoutez à cela des suspensions aussi souples qu’un Chamallow, plus adaptées à un cruising confortable sur la Riviera et vous comprendrez aisément qu’il va y avoir du boulot pour lui donner une approche plus sportive que passive.
L’histoire va durer 7 longues années, dont 3 rien que pour obtenir le passeport FIA qui s’est avéré être une véritable parcours du combattant. En vrac, Michel va adapter et modifier l’essentiel afin de coller au règlement du championnat d’Europe de la Montagne VHC. La boite 4 manuelle va recevoir des pignons à crabots et l’aide d’un pont autobloquant équipé d’un différentiel. Les suspensions sont désormais signées Stac. Elles ne gomment pas le poids, mais maintiennent mieux la voiture. Le freinage est d’origine, caché derrière des jantes Barock en 14′ chaussées de Yokohama Advan A048. Enfin le moteur, laissé d’origine lui aussi, expire maintenant à travers une ligne complète en inox.
Au niveau de la carrosserie, Michel a remplacé les enclumes qui servent de pare-chocs, par des répliques en fibre. Le capot qui a été peint en noir, est désormais en attache rapide, tout comme le coffre. Enfin dans l’habitacle, Michel a encore gagné pas mal de kilos en remplaçant les sièges par des baquets OMP accompagnés d’harnais GT2i. Seul l’essentiel a été conservé, le volant est passé en Snap Off et un arceau 6 points vient renforcer le tout. La voiture a fait ses premiers tours de roue en faisant l’ouverture de l’épreuve au col St Pierre puis en participant au Rallye du Portugal Historique en 2017.
Sur la route, la Mercedes 350 SLC reste grosse et lourde. Mais les changements ont largement porté leurs fruits. La voiture est mieux maintenue et sait se montrer incisive. Bien entendu, on est loin de l’agilité d’une 205 Rallye ou d’une 5 Alpine, mais le couple du gros V8 fait la différence, surtout en montagne où les relances sont incessantes. L’avant croque la trajo, que Michel maintient sur un filet de gaz, avant de remettre la sauce dès qui a passé l’Apex. Une fois le mode d’emploi assimilé, il compose de cet équilibre constant entre le sous virage et le sur virage. Et le résultat peut s’avérer surprenant pour ceux qui sont restés coincés dans leurs a prioris… Sa 4ème place du Hillclimb VHC Europe la saison dernière devrait suffire à les faire changer d’avis !
© DLEDMV via Titi
Michel Pratlong n’a pas fait l’ouverture du rallye de Portugal Historique 2017, mais réellement participé comme concurrent.
Mauvaise tournure de phrase. C’est rectifié.
Merci Yves