Pagani Huayra Tricolore – « Apparecchia il forno, arriva la carne ! »
par Ludovic Colombo | 16 janvier 2021 | Street |
Pagani, c’est la marque qui crée du rêve, des supercars ultra luxueuses et trop puissantes pour le commun des mortels. 11 ans après la Zonda Tricolore, faites place à la Huayra Tricolore ! Comme son aînée, elle célèbre la « Frecce Tricolori », la patrouille acrobatique de l’armée de l’air italienne. Et comme la Zonda, elle est limitée à 3 exemplaires seulement. ‘Va falloir compter les billets violets au poids.
Difficile d’aborder un sujet sur une Pagani sans se mettre en condition exceptionnelle. Je vais vous demander alors de toucher l’index et le majeur avec votre pouce, l’annulaire et l’auriculaire collés aux autres et faire balancer vigoureusement le poignet de haut en bas et prononcez avec l’accent italien : « Mama mia, sono caldo ! » . Là on est prêts.
L’entreprise comptant environ 150 employés à ce jour, fondé par Horacio Pagani, était à la base, une entreprise de recherche de composite travaillant pour Lamborghini. De ses propres ailes, en 1992, ils commencent alors un prototype appelé « Fangio F1 » en hommage au pilote. Après que Fangio, lui même, ait suggéré à Horacio Pagani de prendre contact avec Mercedes, en 1994, Mercedes-AMG accepte de les fournir en V12. Chez DLEDMV on accepte entre nous de se fournir en feuilles A4 ou en stylos Bic. Deux salles, deux ambiances. Fangio tire, malheureusement, le rideau en 1995, et par respect, la première Pagani (ci-dessous) s’appellera alors « Zonda » abandonnant le premier nom.
C’est une entreprise très jeune à comparé des autres constructeurs et elle commence très fort. En terme de design et de mécanique, on est sur de l’orgasme visuel et auditif. Mais on est pas là pour parler du passé, revenons sur la Huayra Tricolore. On ne change pas une recette réussie, Pagani l’a bien compris et c’est un des rares constructeurs à ne pas faire de SUV difforme. De plus, seul deux modèles sont disponibles à la vente. La Zonda, et La Huayra au nom imprononçable les première fois. Votre langue formera un U comme à la cour de récrée et ça sera plusieurs essais ratés.
Tenez vous bien, vous êtes assis sur un châssis en matière noble issu de l’aérospatiale, sur du cuir blanc et bleu surpiqué au couleurs de l’Italie. Et passez la première au levier de vitesse fabriqué à partir d’un seul bloc d’aluminium poli à la main, car oui, c’est une boite manuelle, pour les vrais enfants nostalgique. Propulsé par un V12 6.0L bi-turbo de 840ch et 1100nm de couple, elle ne pèse que finalement, le poids d’une Golf 3 cylindres, soit 1270kg à vide. Une Pagani, ce n’est pas une voiture, c’est une oeuvre d’art émotionnelle avec laquelle on jouerait avec son cousin sur le carrelage de ses grand parents un dimanche après-midi.
12kg. C’est le poids en billets violets pour pouvoir se procurer la version limitée « Tricolore » de la Huayra affichée alors à 5,5 millions d’euros (hors-taxes). Profiter alors d’une Huayra Tricolore avec sa livrée spéciale rendant hommage à l’avion militaire Aermacchi MB-339 arborant fièrement le drapeau italien coûte très cher. Mais les fantasmes ne sont pas censé se réalisé non ?
Certains diront « Gneu gneu, elle a un moteur allemand, c’est pas une italienne ! ». C’est vrai, effectivement, mais rappelons que c’est des V12 Mercedes-AMG issus des classe S développés spécialement pour Pagani. Ce n’est pas juste des greffes de type Plug-and-Play comme on le voit chez Lamborghini et Audi. De plus, réfléchissez, un châssis développé avec l’amour des Italiens et un moteur d’une fiabilité allemande, c’est le mieux qu’on puisse faire sur quatre roues. Le premier qui me dit « comme une Lamborghini« , ça sera une heure de colle à étudier Pagani et à faire joujou avec l’outil 3D du site officiel ici.
Ainsi s’achève, comme sur les dernières minutes de « Magnificat » de Claudio Monteverdi, cet article sur la Pagani Huayra Tricolore. Le détail que vous retiendrez le plus, est son prix. Mais j’aimerais que vous reteniez de ce monstre, l’amour de son créateur pour l’Italie et le sentiment de liberté absolue comme quand on vient juste d’avoir son permis. La Huayra n’est pas seulement une supercar réservée à l’élite, comme une envie palpable, elle est de loin, l’objet de désir qu’on ne veut absolument pas posséder mais la Mona Lisa qu’on veut contempler.
Bravo pour cet excellent article d’un véritable passionné, cela se sent.