’56 Glitter Bug – Once upon a time in… San Fernando !
par Thierry Houzé | 14 septembre 2021 | Street |
En 1964, un gars déambule sur les dunes des plages californiennes au volant d’un engin totalement délirant. Ce gars c’est Bruce Meyer qui vient de créer le concept du buggy grâce à son Mayer Manx. Mais surtout il vient d’ouvrir la porte à tous les rois de la fibre qui vont y aller de leur version… comme ce Glitter Bug. Allez, enfilez votre chemise à fleurs, sortez la planche, on va surfer.
Avec son buggy, Bruce Meyer va surtout lancer LE déplaçoir du surfer. Le concept est simple. Un châssis de Cox qui conserve le moteur et les trains roulants. On raccourci l’empattement et on vire la caisse pour la remplacer par une coque en polyester au style aussi simple que fun. Après libre à chacun d’y booster le Flat 4 ou de revoir les suspats pour les rendre plus viriles et sportives.
Faut savoir qu’à cette époque, les Cox pullulent sur le territoire américain en général et en Californie en particulier. VW a en écoulé des millions. Il n’y a presque plus qu’à se servir… La voiture est fiable et simple mécaniquement donc forcément, en s’en servant de base, Bruce Meyer a réussi son coup et son buggy est un engin qui finalement, en deux ou quatre places, colle bien au style de vie californien, « Fun fun fun » comme chantaient les Beach Boys.
En attendant, le Manx Meyer va lancer une mode rapidement imitée par une ribambelle d’artisans qui vont y aller de leurs versions avec plus ou moins de réussite, en s’improvisant constructeurs de Buggy… du moins constructeurs de kits ! Ce sera le cas de Bill Harkey, un entrepreneur de San Fernando, une petite ville à quelques kilomètres au nord ouest de Los Angeles. Harkey ne va pas foncièrement se creuser la tête, il reprend le concept du Manx afin de l’assaisonner à sa sauce et l’appeler le Glitter Bug.
Par rapport au Manx, le kit du Glitter Bug a des ailes un chouill’ plus larges et évasées afin d’éviter les projections dans l’habitacle. La grosse modif vient surtout de l’architecture du buggy dont le châssis qui va servir de base n’a pas besoin d’être raccourci car plutôt que de l’équiper d’une banquette à l’arrière, Harkey a profité de conserver la longueur de l’empattement pour donner à son Glitter Bug un esprit pick up. Finalement, pour charger le planches, les packs de bières et tout le matos pour camper sur la plage, c’est bien pratique.
Autre spécificité du Glitter Bug, une longue liste d’options et d’accessoires. Notez par exemple l’arceau chromé, les barres latérales, le petit pare-choc avant ou encore les jantes Keystone en 14″ chaussées en Firestone Wide Oval Super Sport en 70 de flancs. Dans l’habitacle, le buggy se la joue grand luxe avec sièges en velours et moquette. On termine sur le volant Wolfsburg, surement laissé comme un vestige des origines de l’engin.
Les plus observateurs d’entre vous auront déjà remarqué l’incohérence… les plus débiles doivent déjà être en train de baver en déversant leur flot de haine. Mais comment ai je pu titrer une caisse de 56 alors que les buggy n’ont vu le jour qu’à partir de la moitié des 60’s… pour la simple raison qu’on se base sur l’origine du châssis, en l’occurence pour celui qui se pavane sous vos yeux, celui d’une Cox 1.2 l de 56. Ceci expliquant cela. P’tit détail, les trains roulants sont ceux d’origine mis à part qu’à l’avant ils ont reçu le renfort d’une barre de torsion pendant qu’à l’arrière, on retrouve des bras oscillants.
Pour la petite histoire avant de vous quitter, ce Glitter Bug a fait une apparition dans le dernier film de Tarantino, « Once upon a time in… Hollywood » et pour être franc, si je ne l’avais pas lu dans le descriptif, je ne l’aurais pas reconnu !
© MalamutAutoMuseum via BaT