Chez Porsche le concept du Speedster, c’est de vous décoiffer encore plus vite qu’en cabriolet ?! Eh bien non. En 1954 la Porsche 356 Speedster devait surtout devenir l’entrée de gamme de la famille sur le marché californien. Un roadster dépouillé pour se vendre à seulement 3000 $… puis au fil des générations, c’est parti en couille !
Eh ouais, qui l’eut cru ? Au début des années 50, Max Hoffman, le désormais célèbre importateur américain, pèse lourd dans la production de Porsche. A lui tout seul, il représente 20% de la production de ce cher Ferdinand. Et il ait qu’il peut faire encore mieux, notamment du côté de la Californie et de la Floride, où les étudiants adorent se pavaner au volant de roadsters européens. Il demande alors à Porsche de lui faire une 356 dépouillée, qu’il pourrait vendre pour 3000 $. La 356 Speedster vient de voir le jour… et sans le savoir encore, une lignée qui va traverser les différentes générations de 911.
En 57, la Carrera GT Speedster 356 A 1500 GS devient la plus sportive de la famille. Avec 110 ch pour 800 kg, elle va même devenir la première 356 à passer la barre des 200 km/h. En 58, la carrière de la 356 Speedster s’interrompt après 4144 voitures produites.
Si la 911 entre dans le jeu en 64, il faudra pourtant attendre 1988 pour voir débarquer la 911 3.2 l Speedster. Le style reprend les codes de la frangine 356. Simple biplace, elle reçoit un pare-brise plus bas et plus incliné, un équipement limité pour un poids réduit et une capote en toile légère qui se cache sous une bulle en plastique derrière des deux sièges. Malgré tout, l’arrivée de la Speedster cache une stratégie plutôt bizarre puisque la « Série G » s’apprête justement à s’effacer au profit de la 964. Qui plus est, la Speedster est devenue le pâté de tête de la gamme. Une sorte de variante hyper exclusive proposée à un prix indécent… la 356 Speedster d’entrée de gamme s’est transformée en 911 Speedster élitiste. Un peu comme si Porsche voulait tenter quelque chose afin de voir si la Speedster avait à nouveau sa place. En tout cas, et malgré ce qu’en pensaient les « spécialistes », le succès va être au rendez-vous et malgré un prix qui aurait pu en décourager plus d’un, la 911 Speedster va trouver sa clientèle, avec 161 exemplaires « de base », accompagnés de 2103 autres voitures dont les clients n’hésiteront pas à cocher la chère option Turbo Look (132000 F le bout !) pour les rendre encore plus bestiales avec ses hanches élargies. Il n’empêche qu’avec les 231 ch de son Flat 6 aircooled, la Speedster a de quoi énerver les coiffeurs !
En 92, Porsche remet le couvert avec la 964 Speedster. Ce coup-ci, c’est officiel. La Speedster est devenue un série limitée, un roadster produit à seulement 930 exemplaires, reprenant les mêmes codes stylistiques que ses illustres aînés, débarrassé de clim, de vitres élec, d’airbags et des sièges « confort » pour préférer les baquets de la Carrera RS ainsi que ses jantes Cup en 17″. Plus radicale, plus rare, plus chère… plus rentable. Chez Porsche, on a compris que business is business.
On passe désormais en 95. La 993 tutoie l’excellence de la génération 911 refroidie par air. Sauf que chez Porsche, on laisse tomber le Speedster… pour préparer l’arrivée du Boxster. Enfin pas complètement puisqu’il va exister deux Porsche 993 Speedster. Oui, simplement deuuuuux, assemblées par le « Exclusive Department » ! Une verte, construite à partir d’une caisse de Carrera 2 Cabriolet Tiptronic qui allait servir de cadeau pour le 60ème anniversaire de Butzi (Ferdinand Alexander Porsche). En 98, une deuxième 993 Speedster voit le jour, sur commande spéciale de l’acteur Jerry Seinfeld. Ce coup-ci la base est une Carrera S argentée, reprenant le châssis et les hanches de la turbo.
Il faudra à nouveau attendre 15 années avant d’assister au retour d’une 911 Speedster. Si la 996 fera l’impasse sur le roadster au petit pare-brise, c’est la 997 qui signera le come back de la Spedster en 2010. Une série limitée sous forme de menu best of avec son flat 6 3.8 l atmo de 408 ch, ses freins carbone céramique, sa boite PDK, son look spécifique avec ses hanches élargies de 44mm, ses Fuchs en 19″, son 0 à 100 en 4,4 seconde, ses 305 km/h en Vmax et ses 203.000 € (hors options). Les 356 exemplaires se vendront en moins de temps qu’il n’en a fallu pour écrire ce paragraphe… sachant que les spéculateurs ayant senti le coup, certains revendirent même les bons de commande pour plus du double de son prix initial !
Face à ce succès, Porsche remet une couche en 2018 avec un concept 991 Speedster, qui deviendra le bouquet final de la gamme en 2019, juste avant l’arrivée de la 992. Une fois encore la marque ressort les mêmes ingrédients. Equipement simplifié, châssis de GT3, Flat 6 de 4.0 l pour 510 ch, freinage carbone, jantes en 20″, mais surtout le retour de la boite 6 manuelle. Avec moins de 1500 kg sur la balance, les perfs sont au rendez-vous avec les 100 km/h shootés en 4 secondes pour une Vmax de 310 km/h. A plus de 270.000 € le morceau, il n’a fallu que quelques jours pour écouler les 1948 exemplaires prévus. Rassurez vous, l’exclusivité ne connait pas la crise.
Aujourd’hui, la question et simple, la 992 aura t’elle droit elle aussi à son Speedster ? Après seulement deux ans de carrière, il est trop tôt pour avoir le moindre indice… mais vu le succès des 997 et 991, la logique voudrait qu’elle finisse par montrer le bout de son pare-brise. Wait and see…
A part les versions 356 originelle, je n’aime pas les autres séries de Speedster sur base 911!!!
Ca fait partie de mes préféré de la gamme Porsche. Un design originale et réussi.