Depuis quelques années, la mode est au restomod, au backdating et chez les constructeur, au revival… sauf qu’avec la Radford Lotus 62-2, on est sur un truc un peu différent. En effet, si son ancêtre Lotus 62 était destinée exclusivement aux circuits, sa descendante elle, est venue pour chauffer les routes et montrer que, plus de 50 ans plus tard, light is right is not dead !
Radford, c’est à la base une entreprise spécialisée dans les carrosseries sur mesure, fondée en 1948 par Harold Radford. Son truc, c’est de rhabiller les Bentley et les Rolls à l’image de ce qui se faisait dans les années 20 et 30. A l’époque, les clients richissimes achetaient un châssis qu’ils faisaient ensuite habiller par le carrossier de leur choix. Autant vous dire que les clients affichaient des moyens colossaux, pas si éloignés de ceux du salaire d’un mécanicien…! Une tendance qui a doucement décliné au fil des années 30. Sauf que ce chez Harold on y croit encore… à tel point qu’en 1951, une de ses voitures, la Bentley Mk VI Countryman Estate Shooting Brake, va rafler le 1er prix du concours d’élégance de Londres. En parallèle, Radford imagine et fait breveter des innovations pour l’automobile, comme la banquette arrière dos à la route.
Au début des années 60, Radford se lance dans la personnalisation de Mini. Afin de répondre aux demandes les plus excentriques des stars de l’époque, l’icône anglaise se retrouve équipée de vitres électriques, de sellerie cuir, de placages en acajou., de jante magnésium, de peinture bicolore… Les Mini de Ville signées Radford deviennent les déplaçoirs favoris de Paul McCartney, Steve McQueen, Ringo Starr et de toutes ces personnes qui voulaient un petite voiture pour se déplacer sans pour autant sacrifier le luxe qu’ils avaient le reste du temps dans leurs Rolls.
En 63, en association avec Ogle, il dessine et assemble une carrosserie spécifique pour la Cortina de Stirling Moss. L’année suivante, Ford lui confie le développement et l’assemblage de l’habitacle de l’habitacle de Ford GT40 street legal. Puis il enchaine en 65 en collaborant avec Aston Martin afin de donner naissance à la DB5 Shooting Brake imaginée par David Brown. Il va également transformer des Volvo P1800 et des Jaguar 420 en cabriolet, mais aussi rhabiller les habitacles de DS, Alfa GTV ou Vauxhall Cresta.
Malheureusement Harold voit beaucoup trop grand. Il gère plus de 90 salariés, des artisans spécialisés. Et même s’ils ont du taff, la société est très mal gérée et perd énormément d’argent. En 66, la banque dit stop et Harold Radford Coachbuilders Ltd est placée en liquidation, même si le nom va être racheté, et laissé en veille…
Harold décède en 1990 et ne pourra pas voir les deux tentatives de relances qui vont avoir lieu en 92 et en 2005, toutes les deux pour essayer de relancer des Mini premium. Sans succès. Il faudra donc attendre 2021 pour voir Radford renaitre de ses cendres grâce à l’association de quatre businessmen; le designer Mark Stubbs, Ant Anstead, le mécano de Wheeler Dealers USA, l’avocat Roger Behle et un certain Jenson Button (pour ceux qui vivent dans une grotte, le champion du monde F1 2009). L’entreprise devient Finest Coachbuilding Group (FCG), déménage aux USA et présente sa première création, la Radford Lotus 62-2.
Elle se veut être la réinterpétation moderne de la Lotus Type 62 de 69. Alors pour tous ceux qui n’en avaient jamais entendu parler, il s’agit d’une évolution de la Type 47, version compet’ de la Lotus Europa, qui embarquait un 4 cylindres Ford Twin Cam 1.6 l Cosworth de 165 ch, associé à une boite 5 manu Hewland FT200, maintenue par les trains roulants de la Formule Junior à l’avant et de la F2 à l’arrière et équipée de 4 freins à disque.
Pour la version 2021, l’équipe a repris la châssis alu de la Lotus Evora qui accueille en position centrale arrière, le V6 3,5 l de l’Emira. Le tout est ensuite habillé d’une coque au style délicieusement vintage. Un véritable Backdating dans les règles de l’art. La Radford 62-2 est homologuée route et proposée en trois versions. La Classic de 436 ch. La Gold Leaf, dont le V6 devient forgé et équipé de nouvelles culasses pour passer à 507 ch qui filent aux roues arrière via une boite 7 à double embrayage avec DGL électronique. Enfin, la JPS, qui reçoit le renfort d’un compresseur et d’une nouvelle carto pour afficher 608 ch mais aussi d’un freinage carbone céramique (AP Racing sur les Classic et Gold Leaf).
Non, le light is right is not dead… la Radford Lotus 62-2 affichera entre 1000 et 1100 kg. Les perfs sont missilesques… le 0 à 100 est shotée en 4 secondes avec la Classic, 3,3 avec la Gold Leaf et 2,9 au volant de la JPS. Et niveau production, il n’y aura que 12 JPS, 12 Gold Leaf et 38 Classic qui seront les seules à pouvoir être personnalisées en fonctions des désirs du client. Pour le prix… non, laissez tomber, on se ferait du mal !
En attendant, la Radford Lotus 62-2 est un concentré de personnalité, aussi performante que mignonne et efficace. Un beau challenge couillu dans un monde où ce genre d’engin devenir de plus en plus rare…
© Radford via Huckleberry Mountain for Classic Driver & Prestige Media
De ce que je comprend, un mix entre Evora et Emira. Vous laissez entendre la même chose ou je me trompe?
Je crois pas que le V6 soit nouveau sur cette dernière, il reprend celui de sa prédécesseuse, avec quelques evos, peut être?
A quand votre billet, en parlant de « restomod backdaté » anglais, sur la Subaru Impreza P25 fraichement dévoilé par Prodrive???
La P25 de Prodrive est dans les tuyaux mon cher Speed 😉
Ne reste plus qu’à écrire l’article… mais le manque temps est mon pire ennemi en ce moment…
L’idée et génial et la réalisation est de sacré bonne qualité. C’a fait du bien ce genre de projet.
Comme chez tout le monde mon cher Thierry…
Pas sûr que tout le monde sacrifie quasiment tout son temps libre pour partager sa passion sur un blog…
NoN, mais les journées font toujours 24h pour tout le monde!!!