En 1957, Maserati réalise un doublé aux 12h de Sebring avec une 450S pilotée par Jean Behra / Juan Manuel Fangio et une 300S confiée à Stirling Moss / Harry Shell. Pour fêter ça, 5 ans plus tard, la marque va présenter sa nouvelle GT à qui porte le nom du célèbre circuit américain, la Maserati Sebring. Histoire…
Dans les 50’s Maserati jouit d’une solide image sportive. Ses voitures se sont forgées une sérieuse réputation aussi bien sur la route que dans les courses de Grand Tourisme. La famille Orsi, alors propriétaire de la marque, se prend l’ambition d’aller chercher Aston Martin.
Pour ce faire, ils prennent la décision de renouveler la gamme au début des 60’s afin de remplacer les deux coupés 3500 GT et 5000 GT. Un programme qui va s’étaler de 62 à 66 avec, par ordre d’apparition, la Sebring, suivie de la Mistral avant que les Ghibli et Mexico viennent clôturer la gamme. En fait, chaque coupé 3500 et 5000 va être remplacé par deux voitures. Une biplace et une autre en 2+2. Mistral et Ghilbi pour les premières et Sebring avec Mexico pour les 2+2… ouais prenez des notes, on sait jamais !
Celle qui nous intéresse aujourd’hui est la première a avoir montré sa calandre, c’était au salon de Genève 1962. Elle s’appelle alors 3500 GTi Sebring… qui deviendra rapidement Sebring tout court. Un magnifique trait – signé Giovanni Michelotti qui a travaillé en association avec la carrosserie Vignale – vient rhabiller le châssis tubulaire de la 3500 GT. Il se compose d’un treillis composé de tubes ronds et carrés qui viennent renforcer deux tubes longitudinaux qui, pour la Sebring, on été raccourcis. On y greffe ensuite les trains roulants avec à l’avant une double triangulation maintenue par des combinés amortos ressorts alors que l’arrière se contente d’un axe suspendu par des ressorts à lames semi-elliptiques. Chacun avec sa barre antiroulis. Il n’empêche qu’avec seulement 4m47, la Sebring offre un comportement jugé bluffant et super efficace, ni sous vireur, ni sur vireur, sauf si on va le chercher et le provoquer.
Comme on ne change pas forcément ce qui fonctionnait, c’est la même chose pour le 6 en ligne de 3.5 l à double arbre et à double allumage. Gavé par une injection Lucas, il est légèrement revu pour gagner en souplesse mais aussi en nervosité puisqu’il est capable de repartir sa broncher à 700 trs pour grimper à plus de 6000 trs.
Outre ses lignes aussi séduisantes que se doit de l’être une sportive italienne ornée du Trident, la Maserati Sebring affiche 235 ch et 350 Nm à 6000 trs (au delà de l’entrée de la zone rouge ! On voit là les origines du bloc né pour la course) pour un peu plus de 1300 kg. De quoi l’expédier à 220 km/h et lui faire passer la barre des 100 km/h en moins de 7 secondes. Suffisant pour jouer aux GT, surtout en 62. Car si la Sebring affiche une silhouette compacte et racée, elle n’a pas pour autant sacrifié le luxe associé à son statut. On est pas chez Fiat ici ! Du moins pas encore…
Du coup, dans l’habitacle, c’est cuir à tous les étages, bois précieux, chrome, pour une ambiance délicieusement vintage et d’une simplicité qui contribue au charme de l’italienne. Notez l’autoradio qui trône fièrement devant le siège passager, accompagné de son haut parleur Blaupunkt posé sur la console centrale. J’vous l’ai dit, simplicité et beauté. Rien de moins, rien de plus.
En 65, la Maserati va passer en phase 2. Son 6 en ligne passe à 3.7 l et gagne par la même occasion 10 ch et 14 Nm alors qu’une deuxième version avec un 6 en ligne de 4.0 l pour 255 ch vient compléter la gamme. La Sebring connaitra encore 4 années de carrière avant de s’éclipser discrètement après 591 exemplaires produits, tous modèles confondus avec parmi eux, cet exemplaire violet metal qui, je le reconnais, m’a tapé dans l’oeil… Comme quoi, parfois il n’en faut pas beaucoup pour passer sur DLEDMV.
Splendide il est vrai.