Aux States, Chuck Beck c’est le pape des Porsche replica. Son coup de génie ? Redonner vie à la Porsche 550 d’un de ses clients, se dire qu’il tenait peut être quelque chose pour finir par développer une gamme complète qu’il va vendre à des milliers d’exemplaires. De la 550 au Speedster, en passant par la Beck GTS, installez vous confortablement, on va faire connaissance.
Chuck a grandi à Pensacola, en Floride. Son père était mécanicien pour avion et ne rechignait pas à bricoler ses caisses. Forcément, cela va donner des idées au jeune Chuck. En 55, il rejoint l’armée de l’air afin de devenir pilote. Mais on lui découvre un daltonisme qui va définitivement l’éloigner des cockpits et l’empêcher de réaliser son rêve.
Lorsqu’il quitte l’armée, il part en Californie et va se mettre à assembler des hot rod. Ses engins sont rapides et Chuck se fait rapidement une réputation, au point de se faire remarquer par un certain Carroll Shelby, qui va lui demander, en parallèle à son activité, de collaborer sur la Cobra. Pendant plusieurs années, Chuck va se perfectionner en mécanique, dans le développement des châssis, dans l’ingénierie, la construction et même le pilotage.
Au début des 80’s, alors qu’il s’est installé à son compte et restaure une Porsche 910, un client vient le voir pour lui faire un demande pour le moins originale. L’homme est propriétaire d’une des 90 Porsche 550 Spyder produites, voiture devenue tristement célèbre depuis l’accident de James Dean. Il craint de se la faire abimer, du coup, il demande à Chuck de lui en fabriquer une réplique. Beck accepte. Il récupère l’originale et pour assembler une réplique des plus fidèles, basée sur un châssis tubulaire habillée d’une carrosserie en fibre de verre, qui clone la sportive allemande à la perfection. Devant le résultat, Chuck se dit qu’il pourrait peut être essayer d’en vendre quelques unes… 40 ans plus tard, il en a écoulé plus de 2500 !
Mais pas que puisque rapidement, il rajoute la Porsche 356 Speedster au catalogue. En 90, il jète son dévolu sur la Ford Festiva, lui colle un V6 en position centrale arrière et la rebaptise Shogun. Puis il va imaginer une capote pour sa 550 avant de proposer une 356 coupé. En 98, il développe la Beck GTS, qui n’a rien à envier à la 904 originelle.
Le châssis est en inox plié. Les suspensions indépendantes sont réalisées sur mesure et entièrement réglables avec des liaisons à double triangulation inspirées de celles de la Chevron B16. L’habitacle est fait en fonction des demandes du client… racing ou tendu de cuir. Et c’est pareil pour l’instrumentation ou le vitrage qui va des vitres élec aux panneaux coulissants en lexan. Sous le capot arrière, en position centrale arrière, c’est le client qui choisit son moteur, en fonction de ses attentes, mais surtout de son budget ! Tout les Flat 6 aircooled peuvent y emménager. Mais on peut aussi choisir un Flat 6 watercooled voire un Flat 4 de VW ou de Sub.
Dans celle qui vous titille la rétine, c’est un Flat 6 aircooled de 3.2 l stroké en 3.4 l avec culasses préparées et gavage revu pour y faire envoyer 290 ch aux roues arrière via une boite 5 manu Porsche 915 entièrement refaite par Rancho Performance. Le châssis est réglé aux p’tits oignons. Elle est posée sur de superbes Fuchs RSR en 16″ passées en 3 parties sur des futs BBS et chaussées en Hoosier. L’habitacle est un subtil mélange entre le confort et le racing. Baquets, harnais, extincteur, volant Momo, levier de vitesse Wevo, sans pour autant sacrifier le cuir et la moquette. Au final, avec seulement 792 kg sur la balance, la chasse aux Cobra est devenu son jeu favori.
La Beck GTS a été étudiée aussi bien pour la piste que pour la route. Son fils va d’ailleurs le prouver en 2015 lors du Pittsburgh Vintage Grand Prix. Parti en fin de grille dans une course sprint de 25 minutes, il va remonter et doubler un à un ses concurrents pour terminer sur la deuxième marche du podium.
Enfin pour en finir avec notre ami Chuck, au début des années 2000, il revend son entreprise à Special Edition et profite depuis d’une retraite bien méritée où il passe la plupart de son temps soit dans son atelier perso, soit dans celui de Beck pour donner un coup de main. Histoire de s’occuper, il s’est assemblé un moto qu’il a équipé d’un V12 Lamborghini qui trainait au fond de son garage et dont il ne savait pas vraiment quoi faire… Comme quoi, même à plus de 85 balais, c’est difficile de l’arrêter !
Très belle histoire américaine, une fois de plus!!!