Allez savoir pourquoi… Mais y’a des caisses, on vous en a tellement parlées qu’on ne sait plus quoi raconter. On est obligés de trouver des subterfuges afin de ne pas avoir l’impression de radoter. Bientôt on sera même obligé de vous raconter la vie du mec qui a serré les boulons qui tiennent la culasse ! Puis à côté, y’en a d’autre, il faut tomber sur un shooting pour se rendre compte qu’on en a jamais causé. Et pas des moindres, puisque la Porsche 550 RS Spyder en faisait partie !
Comment ai-je pu passer à côté d’une telle légende ? Alors de la 911, on en bouffe à toutes les sauces, mais la 550 Spyder, à part l’histoire de celle de James Dean, véritable conte de la Crypte, on en a jamais parlé. En même temps, c’est le genre de bagnole où l’exercice peut s’avérer délicat puisque certaines caisses ne s’abordent pas en 500 mots, mais plutôt dans une encyclopédie en 38 volumes ! Mais bon, ici on fait du net, pas du papier, je vais donc essayer de m’adapter au format, sans devenir ni chiant, ni saoulant… Même si pour cela, il faut être doué… très doué !
Enfin, il parait que l’histoire de la Porsche 550 n’est pas si compliquée. Nous sommes au début des 50’s et pour Ferdinand, une vraie Porsche doit remporter des courses. Sauf que pour le moment, dans la gamme il n’y a pas 200 modèles, seule la petite 356 porte le flambeau en étant modifiée et adaptée à toutes les catégories où elles peut s’aligner. Son Flat 4 lui aussi, est shooté dans tous les sens pour essayer de grapiller quelques watts.
En 53, discrètement, Porsche expérimente un coupé qui, même s’il devra connaitre une version routière, sera développé en priorité pour la course auto. La 356 a déjà posé les jalons et n’a plus rien à prouver en sport auto où son rapport poids puissance fait des victimes dans toutes les catégories où elle se présente. Elle ne va pas rivaliser avec les grosses GT, mais dans les classes d’entrée, son agilité et son poids la rendent imbattable, même si elle commence doucement à afficher ses limites techniques.
La base est toute trouvée. Mais il va falloir faire sauter les contraintes qui l’empêchent d’évoluer et de se mettre à niveau. Du coup, le Flat 4 est inversé… de sac à dos, il passe en position centrale arrière, ce qui améliore considérablement l’agilité, la répartition des masses et la tenue de route. Misant sur son châssis cage et son poids plume, Porsche l’équipe du 1.5l de la 356 1500 Super. 78 ch pour 550 kg… Aujourd’hui ça fait sourire, mais en 53, ça suffit pour remporter sa catégorie lors de sa 1ère course sur le Nürburgring et aux 24h du Mans.
Bref, les 1ers essais sont concluants, la voiture est compacte, légère, fiable, les performances sont là et elle survole sa catégorie. Mis à part que dans une optique commerciale, notamment pour aller séduire le marché américain, la décision est prise de lui ôter le toit pour en faire un roadster… pardon, on dit Spyder du côté de Zuffenhausen.
Ainsi, à la fin de l’année 53, les 2 coupés assemblés par Porsche finiront leur courte carrière avec une dernière apparition à la Carrera Panamericana où ils rentrèrent avec une nouvelle victoire de classe. Désormais, c’est sur le 550 RS Spyder qu’il faudra compter.
Surtout que le 1500 est maintenant équipé d’une culasse double arbres et développe 110 ch à 7800 trs pour un poids toujours limité à 550 kg. A partir de là, les victoires de classe vont s’enchainer… la petite 550 se permettant même de prendre les places d’honneur en venant chatouiller les grosses GT, plus grosses, plus puissantes, mais surtout, beaucoup plus lourdes. SCCA, Tourist Trophy, Le Mans, Bol d’or auto, courses de côte, courses d’endurance… elle enfile les victoires comme des perles, et se forge sa réputation ainsi que celle de Porsche sur les routes de la Carrera Panamericana, de la Targa Florio et des Mille Miglia.
Pourtant, c’est une bien triste annonce qui la fera connaitre du monde entier. Celle comme étant la voiture dans laquelle s’est tué James Dean.
Après 3 ans de carrière et 90 exemplaires assemblés, la 550 tire gentiment sa révérence et Porsche se met sur le projet 718. Mais ceci est une autre histoire… que je vous ai déjà racontée !
© RM Sotheby’s
à notre époque, il faut quand pas avoir peur de mourir pour monter dans une caisse comme ça ….
Réflexion intéressante… Pourquoi plus aujourd’hui qu’il y a 60 ans ?
c’est surtout par rapport aux voitures qu’on a maintenant, bardées de sécurité en tous genres
Connaissant quelqu’un qui en a une, quand tu es à coté de la voiture et que tu vois hauteur de la ceinture de caisse par rapport à ta tete, tu te dis qu’il vaut mieux qu’elle reste sur ces roues….
Mais c’est vrai qu’à l’époque aussi fallait pas avoir peur de mourir…