Contrairement à c’qu’on pourrait penser, l’Impreza 22B n’a rien à voir avec un quelconque besoin d’homologation. Nan ! En fait la 22B, c’est un cadeau qu’a voulu faire Subaru à ses fans… et surtout les clients fortunés qui voulait s’offrir une caisse de course qui s’est juste contentée d’enlever ses habits de combat. Et comme elle n’avait encore jamais posé ses roues sur DLEDMV…
Vous savez quoi, j’aurai pu vous lâcher un article afin de vous proposer des conseils pour choisir des chaines neige, comment les choisir, la taille, la réglementation… non c’est vrai, en c’te période, c’est important de s’y connaitre un chouill’ sur les chaines qu’il est possible ou pas de monter sur ses gommes. Mais bon ici on est sur DLEDMV… on parle bagnoles.
Et quelle bagnole… la Subaru Impreza 22B. De celles qui justement peuvent se passer de ce genre d’accessoires. En effet, on pourrait croire qu’avec sa 22B, Sub’ lançait une série limitée pour obtenir une homologation en rallye, puisque l’histoire sportive de la marque est directement liée à celle de la discipline. Quand l’Impreza est rentrée dans la discipline en 93, il ne lui faudra pas longtemps pour montrer son potentiel puisque dès l’année suivante, Colin McRae remporte deux épreuves, Sainz une et Subaru boucle la saison à la deuxième place du championnat constructeur derrière Toyota. En 95, l’Impreza et McRae accrochent le doublé, constructeur et pilote. Et la marque va faire un beau copier coller avec le titre constructeur les deux saisons suivantes… un coup du chapeau qui va se solder en 98 par l’arrivée d’une sorte de version WRC homologuée route, l’Impreza 22B.
L’occasion était trop belle avec ce troisième titre constructeur consécutif en WRC au même moment où la marque fêtait son 40ème anniversaire. On va alors fournir un coupé WRX STi aux ingénieurs de la maison et leur donner carte blanche pour en faire un missile sol sol capable de ruiner quasiment tout c’qu’il croisera sur la route, et ce, quelle que soit les conditions.
Les gars ne vont pas chômer . Chaque voiture et moteur sont assemblés à la main et rien ne va être épargné. Pour commencer, le Boxer 4 EJ20G devient EJ22G, comprenez par là qu’il prend du volume en passant de 2.0 l à 2.2 l avant d’être dopé par un turbo IHI RHF 5HB qui souffle comme un forcené pour tirer du gazier 280 ch… hors taxe. En plein Japanese Gentleman’s Agreement, qui voulait que les sportives jap n’aille pas au delà des 280 ch, rien d’étonnant. Certains disent qu’il dépasserait les 300 bourrins pour 360 Nm à 3200 tr / min.
Pour tenir au bitume, les ingénieurs ont là aussi sorti le grand jeu en empruntant un châssis de WRX Type R sur lequel ils vont se lâcher. Outre la transmission intégrale permanente, marque de fabrique made in Subaru, la bête reçoit une suspension signée Bilstein, développée spécifiquement pour elle pendant que le freinage est upgradé avec des étriers 4 pistons à l’avant et deux pistons à l’arrière. Les jantes BBS gagnent une taille en affichant maintenant du 17″ et chaussées en Pirelli P-Zero de 235/40. Au niveau de la transmission, la boite 5 manuelle est aidée par un embrayage bidisque, un en acier et l’autre en céramique, bien utiles pour envoyer les watts vers les quatre roues. Chaque train reçoit son différentiel et au centre, un différentiel central planétaire réglable depuis l’habitacle. Il permet de gérer le couple envoyé sur l’arrière pour une répartition pouvant aller de 50 à 65%.
Pensez bien qu’avec un tel ramage fallait un plumage qui dépote. Et là encore, les gars de chez Sub’ allait signer un sans faute. Robe bleue ou.. bleue. Aileron XXL emprunté à la WRC. Mais surtout, le coupé a poussé de la fonte pour prendre du muscle et gagner 8 cm en largeur. Elle devient vraiment méchante.
Dans l’habitacle, c’est plus soft puisqu’il faut se contenter de sièges baquets et d’une sellerie noire et bleue. Mais bon, on n’achète pas vraiment ce genre de caisse pour gagner un concours de beauté mais plutôt pour aller chasser le chrono. Et pour ça, avec 1275 kg sur la balance, un grip de ventouse et un bloc bien énervé, y’a de quoi énerver du kéké ! La 22B tombe le 0 à 100 en moins de 5 secondes, passe le 400m en 13,5 et le kilomètre en moins de 25 avant de filer à 249 km/h. Et quand ça tourne, elle ne craint rien, en dehors des lois de la physique, qu’elle s’amuse même à repousser !
La production de la 22B commence en mars 98. Initialement réservée pour le marché japonais, il faudra moins de 24 heures à Subaru pour vendre les 400 exemplaires prévus. Finalement, face à la demande, Subaru en produira 24 supplémentaires. 5 pour le marché australien, 3 protos (dont un aurait été accaparé par Subaru USA) et 16 pour l’Angleterre où chacune d’entre elles fera un passage par Prodrive afin de recevoir un rapport de pont plus long et des feux arrière spécifiques au marché UK. Aujourd’hui, pour espérer en admirer une dans son garage, le ticket d’entrée commence à 6 chiffres !
Et sinon… 22B ? Ca veut dire quoi ? Alors pour le 22, c’est simple… ça fait référence à la cylindrée de 2.2 l. Mais pour le B, les théories sont dignes de celles d’un complotiste. Les uns disent qu’il est là pour le Boxer, les autres parce que le châssis est équipé en Bilstein. Ou alors que le B, c’est code interne à Subaru pour les modèles turbalisés. Sachant que pour les matheux, 22B, c’est le nombre hexadécimal de 555… en référence au sponsor qui ornait les Subaru en WRC, le cigarettier State Express 555. Vous choisirez celle qui vous convient le mieux, moi, je rends l’antenne, j’vais jouer à l’Euromillions !
© MostlyAboutP via BaT
la plus désirante de toutes les subaru
L’une des meilleures, la plus belle selon moi. Encore meilleur, son restomod, peut être???