’48 Chrysler Town and Country Cab’ – Un restomod qui envoie du bois !
par Thierry Houzé | 13 avril 2023 | Street |
Il fut un temps où le bois, on s’en servait pour faire des bagnoles. Un châssis en acier, un moteur et on l’habillait d’un carrosserie taillée dans le frêne ou l’acajou. A l’époque, le carrossier, c’était ton menuisier ! Il n’empêche qu’un woodie, ça reste quand même classe, en tout cas, c’est plus excitant qu’une étagère chez Ikea. Et quand vous aurez vu les détails de cette Chrysler Town and Country, vous s’rez d’accord avec moi…
Quand la Chrysler Town and Country débarque en 1941, ce n’est alors qu’un break woodie 6 ou 9 places, remué, au choix, par un 6 en ligne ou un 8 en ligne. Une caisse tout ce qu’il y a de populaire pour mener madame, les gamins et la belle mère en promenade dominicale à la ville ou à la campagne. Dès l’année suivante, sa production est stoppée, l’Amérique vient de rentrer en guerre et les lignes de production sont alors réquisitionnées pour l’effort de guerre.
Il faura attendre 1946 pour la voir faire son come back, si ce n’est que ce coup ci, elle n’est proposée qu’en berline ou en cabriolet… et toujours en woodie. Plus de break au catalogue, mais un positionnement qui est largement monté d’un cran pour des ventes qui ne décolleront pas. En même temps, la concurrence est rude et fournie. En 49, seul le cabriolet est conservé, c’est qui portera, seul, le blason Town and Country jusqu’en 1951 et l’arrivée de la nouvelle gamme, qui reposera à nouveau que sur un break afin de revenir à ses origines populaires. M’enfin ceci est une autre histoire…
Celui qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le cabriolet. Et quel cabriolet ! En tout cas niveau gueule, l’engin en impose. D’autant plus que sous ses apparences d’origine, ce Town and Country est passé par la case Hot Rods & Hobbies situé à Signal Hill en Californie. Il y a reçu une nouvelle robe Newport Blue pendant que l’ossature en frêne et les placages en acajou ont été entièrement restaurés avant de recevoir un vernis neuf. Tous les chromes ont été refaits et la capote remplacée par une Hartz beige et disparait maintenant sous un couvre capote en vinyle bleu grâce à un mécanisme hydraulique passé à l’électrique.
Aux quatre coins on retrouve des jantes à rayons de 16″ enrobées de boudins à flancs blancs, des Toyo Tranpath en 215/70. Derrière, le freinage voit des étriers mordre des disques… le tout est signé Wilwood. Niveau châssis, les liaisons ont été revues et modifiées. L’avant est passée en double triangulation avec suspension indépendante et l’arrière est en multibras, le tout avec combinés et barre stab’. La direction est maintenant assistée.
Devant, le gazier n’a plus rien à voir avec les bloc en ligne des 50’s. Désormais, on retrouve un V8 Hemi de 5.7 l avec une admission optimisée et un refroidissement confié à un gros radia alu accompagné de deux ventilos électriques. Un peu plus de 400 ch filent aux roues arrière via une boitoto à 5 rapports, idéale pour aller cruiser le coude à la portière.
Dedans, c’est aussi clean que dehors. Les deux banquettes sont passées en cuir bleu et tissu Broadmoor Cord beige. La moquette est neuve, comme tout le reste d’ailleurs qui a été soit refait, soit remplacé. Rien d’ostentatoire n’a été rajouté… pas d’écran tactile, encore moins de clim ou de sono.
Malgré les quelques retouches, le swap et le châssis revu, on est bien devant un restomod, mis à part que les gars de chez Hot Rods & Hobbies ont parfaitement su camoufler tout ce qui n’est plus d’origine. L’illusion est parfaite et ce cab’ Town and Country tutoie quasiment la perfection. L’engin parfait pour se la jouer Vegas by night ou road trip de Chicago à Santa Monica par la route 66.
© never22many via BaT
Superbe!!!