A la fin des 80’s, si tu voulais t’offrir une berline sportive, t’avais l’embarras du choix. De la 325i à la R21 2 l Turbo en passant par la Sierra Cosworth, la 405 Mi16 ou encore l’Alfa 75… qu’elle soit turbo ou V6. Des caisses bien véner, qui savaient encore maitriser leur poids et s’affrontaient même les week ends sur circuit pour démontrer leur ADN de vraie sportive. 40 ans plus tard, elles n’ont rien perdu de leur caractère, bien au contraire !
Joyeux anniversaire !
En 1985, l’Alfa 75, c’est la bougie sur l’gateau ! 75… 75 ans, c’est pas compliqué. Qui plus est, la marque se devait de perpétuer le tradition du cuore sportivo. Et pour ne rien cacher, c’était pas forcément gagné. En proie à des difficultés financières, les ingénieurs ont dû développer la belle avec un budget limité… fini la fête du slip ! Chez Alfa, 70’s rime avec rationnement… terminé le Chianti et le Limoncello à volonté à la cantoch’ !
Du neuf avec du vieux…
Bien obligés de faire du neuf avec du vieux, faut reconnaitre que les ingénieurs italiens vont plutôt bien tirer leur épingle du jeu afin de donner naissance à une berline au style et au caractère affirmés. On est loin de la berline avant gardiste basée sur une technologie de pointe. Le châssis, les trains roulants, les moteurs… tout est dépassé. Mais chez Alfa on a su tirer le meilleur et tout ça, afin de rendre l’ensemble cohérent et sportif. En fait, l’Alfa 75 c’est comme une bonne paire de Stan Smith… y’a plus moderne, mais qu’est ce qu’on est bien dedans !
Vraie sportive
D’autant plus que la berline italienne a su prouver qu’elle était loin d’être une sportive au rabais. Attention y’avait du caractère ! Valait mieux avoir de sérieuses relations pour bien assurer son véhicule, au risque de se retrouver à pied après une bonne communion avec la nature. Une vraie sportive qui, une fois homologuée en Gr.A, va trainer son trèfle aussi bien sur circuits que dans les spéciales, avant de devenir vraiment monstrueuse en l’homologuant en IMSA pour l’inscrire au Tour d’Italie et lui offrir un retentissant triplé.
Twin Spark
De quoi faire naitre des passions, des vocations mais surtout, de l’inspiration ! En tout cas, c’est c’qui a motivé le proprio de l’Alfa 75 2.0 l TS (Twin Spark… double allumage) qui vous titille la rétine depuis le début de cet article. Après une carrière normale sur les routes suédoises, elle s’est retrouvée mise au rebut à une époque où plus personne ne s’intéressait à ce genre de caisse.
En mode racing
C’est à ce moment qu’elle a rejoint le garage de son nouveau proprio, bien décidé d’en faire une bête de circuit. Au programme, vidage en règle, arceau, baquets Momo pour le pilote et Sabelt pour son passager, harnais (Sabelt aussi), volant trois branches Momo, pédalier alu, planches de bord et console centrale coursifiées par des plaques alu avec une batterie de manos et d’interrupteurs à bascule. Le levier de vitesse est une pièce d’orfèvrerie à lui seul.
Faut qu’ça tienne
Pour les trains roulants, tout est rotulé, polyuréthanisé et maintenu par des combinés Bilstein réglables. Le freinage est signé 156 GTA devant. Les ailes sont remplies avec des jantes en 17″ chaussées de Vredestein Ultrac en 225/45. Esthétiquement, la berline s’affiche en rouge (forcément !) avec un toit blanc. Le vitrage est maintenant en Lexan. Spoiler avant plus véner, attaches rapides pour le capot et le coffre, becquet de type Ducktail, trefle sur les ailes… mais rien ne vient perturber les lignes originelles. On a su viriliser sans tomber dans l’excès et la prise de muscle exacerbée.
V6 Busso
A part sous le capot. Le Busso est toujours de la partie, si ce n’est qu’il se la joue maintenant en V6 3.0 24s avec 220 ch hors taxes… lové dans un shaved bay, il en a profité pour accueillir une nouvelle gestion Bosch Motronic et une ligne complète inox du collecteur au silencieux central. La cavalerie file aux roues arrière via une boite 5 manuelle renforcée et accompagnée d’un embrayage bidisque et d’un différentiel à glissement limité.
C’était mieux avant !
Au final, cette Alfa 75 2.0 l TS passe tout juste sous la tonne pour un cheptel qui tourne autour des 250 bourrins en mode purs et durs sur les roues arrière, comme on savait le faire à la fin des 80’s. Ajoutez à cela le chant du Busso (désolé, j’n’ai pas trouvé de vidéo…!) et vous comprendrez que ce genre d’engin, c’est de l’antimobilité moderne. Une sorte de cure temporelle pour ne pas oublier d’où l’on vient. Tu peux prendre tous les aspirateurs que tu veux… aucune ne te fera lever les poils comme cette italienne !
Superbe projet, maitrisé de A (lfa… trop fastoche) à Z!!!