Hoooo ça faisait une plombe que j’avais pas chauffé les puristes ! Ca me manquait. mais rassurez vous, avec la Jaguar Type E qui s’apprête à poser ses roues sur DLEDMV, tout va rentrer dans l’ordre. Oui, quand tu associes Jaguar Type E, restomod et V8, généralement ça réveille les vieux rageux allergiques au outlaw !
Approved by Enzo
La Jaguar Type E, c’est quand même l’automobile passion poussée à son paroxysme. Il parait même que c’était la plus belle… en tout cas, c’est Enzo Ferrari qui l’a dit ! Faut avouer que lors de sa présentation eau salon de Genève 61, le dessin de Malcolm Sayer allait en scotcher plus d’un. Après ça restait une Jaguar, une luxueuse sportive destinée à une clientèle aisée même si Jaguar avait su la placer à un tarif inférieur à ceux pratiqués chez Aston ou Ferrari.
ADN de course
Et pour ne rien gâcher, sa fiche technique avait de quoi effrayer ses rivales avec une structure qui reprenait la recette de la Type D de course, avec roues indépendantes, freins à disque, combinés amorto / ressort et boite manuelle… aujourd’hui c’est le minimum syndical, mais en 61, ça faisait son effet ! Ajoutez y des perfs impressionnantes et une efficacité redoutable et vous aurez la recette du succès.
La favorite des 60’s
Forcément, avec un tel pedigree, la Jaguar Type E allait déclencher des émeutes, des ras de marée de clients qui se ruèrent chez Jaguar pour y poser leur chèque d’acompte… ouais bon j’exagère un peu. Mais le succès allait être au rendez vous. Toutes les stars voulaient se montrer dans une Type E.
Véritable succès
En 14 années d’une carrière répartie en trois séries et plusieurs variantes – coupé, cab, 2+2 – pour trois moteurs (Deux 6 en ligne de 3.8 l et 4.2 l et un V12 de 5.3 l) la Type E va séduire plus 72500 clients. Une véritable prouesse pour une sportive 3 étoiles.
Les codes sont faits pour être changés
Voilà, le décor est posé… vous comprenez donc l’aura que peut avoir une caisse comme la Jaguar Type E pour le monde automobilesque. Une sorte d’icône aux codes bien établis, une « intouchable » ! Si ce n’est que parfois certain passionnés, tout ça ils s’en tamponnent un peu et à l’époque de la e-reputation ou du Benchmarking, il y en a qui pratiquent encore l’adage du « c’est ma bagnole alors j’en fais c’que j’veux ! ». Après tout, c’est celui qui paye qui décide non ?
Rouler à nouveau
D’autant plus quand tu tombes sur une Jaguar XKE (le nom de Type E aux USA) en train de pourrir dans un champs. A partir de là t’as deux écoles. Celle de la restau dans les règles de l’art qui parfois peut même dépasser la côte de la voiture. Ou alors, le figure libre… le pote carrossier, le génie de la mécanique, la solution du swap… en gros la méthode outlaw où tu vas redonner vie à la bestiole mais en y faisant c’que tu veux et en la modernisant… oui voilà, un restomod.
En mode V8
Vous aurez déjà compris, c’est c’qu’a choisi le proprio de cette Type E qui avait servi de donneuse d’organe. En tout cas, sa partie mécanique avait fugué. Et quand tu es de l’autre côté de l’Atlantique, entre l’importation d’un 6 en ligne de 3.8 l et la greffe d’un V8 Chevy ou Ford que tu trouves sur les étagères de n’importe quel garage, le choix a vite fait.
Prise de muscle
Pareil pour la caisse. Dans un état déplorable, il fallait lui offrir une réfection complète… alors y rajouter des galbes par ici et une peu de centimètres par là, il n’y avait qu’un pas…. qui a été fait sans aucune hésitation. Le résultat, il défile sous vos yeux.
50% custom, 50% restomod, 100% outlaw
La caisse a donc gagné en largeur et en sex appeal. Les ailes avant son un chouill’ plus larges et plus galbées à l’arrière. La face avant perd ses pare-chocs, mais gagne des phares LED et des clignos frenchés. C’est pareil à l’arrière avec des feux modernes et intégrés à la carrosserie. Une robe noire plus tard, la Type E affiche un look restomodé, sans pour autant avoir sacrifié son style inimitable.
Du grip
Les trains roulants sont maintenus par des combinés QA1 et le freinage emprunté à un Jag’ plus récente. Le tout est ensuite posé sur des Vintage Wheel Works de 17″ enrobées de boudins Goodyear Eagle de 225/55.
Le couple, c’est la vie !
Sous le long capot, le berceau a été revu, tout comme la cloison pare feu. il fallait faire de la place pour accueillir le nouveau gazier, un V8 5.0 l rodé sur une Ford Mustang GT de 90. En y étant il a vu des débarqué des pistons forgés, un arbre à cames plus pointu, deux collecteurs Hedman et une ligne Magnaflow. De quoi lui faire passer la barre des 250 ch (au lieu des 228 d’origine). Alors ok, ça reste en dessous des 265 ch du 6 en ligne anglais. Par contre, niveau couple, on passe de 354 Nm pour le 3.8 l à plus de 450 Nm pour le V8. Et vous savez que le couple c’est bon pour faire fondre les pneus et tordre des arbres de transmission… aux States, le couple, c’est la vie ! D’autant plus que la cavalerie part aux roues arrière via une boite 6 manuelle Tremec T56 accompagnée d’un DGL. Comme quoi on peut faire les choses sérieusement sans forcément se prendre au sérieux.
Ambiance
Dans l’habitacle le proprio a semblé vouloir se réconcilier avec les puristes. Même si l’arceau est plutôt bien camouflé, on y retrouve la moquette, le cuir, le bois, l’alu, les commutateurs chromés, mais aussi deux compteurs Stewart Warner, le levier et un obligatoire porte boissons taillé en bois et escamotable.
Ressuscitée
Si cette Jag’ a perdu son ADN so British, elle a retrouvé la vie. C’est bien là l’essentiel, bien plus que la recette qui elle a de quoi foutre la chtouille à un puriste. M’enfin ça, on s’en tamponne !
© KCClassicAuto via BaT
Joliment fait, même si ça a du couter deux ou trois sous aussi cet « Outlaw ».
Sachant que plus tard qui était avant, Jaguar appartiendra à Ford et passera au V8 (bizarre de parler au futur d’événements…passés), la boucle spatio temporelle est bouclée. Retour vers le Tur Fu’ façon custom, belle relecture du film!!!
Une belle résurrection !
Une vrai beauté bordel !!