J’prendrai pas l’pari, mais j’pense que l’Isuzu Bellett GT reste surement la sportive nippone des 70’s la moins connue. Sauf pour les fans de Gran Turismo qui ont pu la croiser sur PS2 et PS3. Mais bon, ici c’est la vraie vie, alors il était temps que cette sportive japonaise, quasiment inconnue chez nous, vienne poser ses roues sur DLEDMV !

Des bateaux aux voitures

Chez Isuzu, on construit des navires, des camions, des moteurs, des engins de TP, des générateurs, des bus, des fusées, des avions, des cafetières, des télés, des micro-ondes, des ordis et… des voitures ! Bon, ok, j’me suis une emballé dans la liste, je vous laisse faire le tri. Quoiqu’il en soit, les premières voitures qui vont sortir de chez Isuzu vont l’être soit avec le partenariat d’un autre constructeur, soit sous licence. Mais à partir de 1960, le constructeur décide enfin de se lancer sans filet. En 61 Isuzu ouvre le feu avec la Bellel, une berline qui, outre ses deux moteurs essence, va être la première japonaise à recevoir un bloc diesel (développé et produit par Isuzu).

V’là la Bellett

Deux ans plus tard, c’est au tour de la Bellett de venir compléter la gamme et remplacer l’Isuzu Hillman Minx (une anglaise produite sous licence). Bien que plus compacte que la Bellel, elle aussi s’affiche en 4 portes, mais aussi en 2 portes, remuée par deux 4 cylindres, un 1.5 l essence et un 1.8 l diesel. L’offre va peu à peu évoluer au fil des millésimes.

Coupé GT

En avril 64, l’Isuzu Bellett GT 1600 (Gran Turismo) fait son apparition et avec des freins à disques à l’avant et un 4 pattes de 90 ch s’il vous plait. Exclusivement en 2 portes, elle voit son toit choppé de 4 cm par rapport à celui de la berline pour lui offrir une gueule plus affutée. En 66 un 1.5 l vient compléter la gamme GT qui en profite pour passer aussi en mode fastback.

GT et GT-R

Le coupé Isuzu Bellett GT devient la star de la famille… si ce n’est que la concurrence ne reste pas les bras croisés. Alors en 69, pour renforcer son image et montrer de quoi elle est capable, la marque de Yokohama décide de développer une Isuzu Bellett R6 afin de l’engager au GP du Japon. En 70, il devient barquette et l’année suivante, Isuzu fait évoluer son proto avec la Bellett R7 qui passe alors au V8 Chevrolet. En parallèle, le coupé Bellett GT devient GT-R et va frotter du pare-choc en touring car. Si ce n’est que les amateurs peuvent s’offrir une version civile qui embarque un 1.6 l double arbres de 120 ch. Elle reçoit des freins renforcés, une suspension plus raide, deux baquets et affiche les couleurs avec deux bandes et un capot noir. En 4 années, Isuzu en produira pas plus de 1400.

Replica

De son côté le coupé GT est passé au 1.8 l de 115 ch. Moins radicale que la GT-R ce n’est pas pour autant une sportive au rabais, au contraire. Et vous m’voyez venir… à l’image de la Skyline KPGC10, la Bellett GT 1.8 l devient une base idéale pour la « GT-R-iser » ! Comme celle que je vous ai trouvée…

RS Watanabe

Même si elle se passe du capot et des bandes noires, ce coupé Bellett GT 1.8 l de 73 (un des derniers produits) embarque tout l’attirail et même un peu plus. Les split bumper (double pare-choc) à l’avant séparés par deux longues-portées jaune. Les prises d’air sur le capot et les rétros sur les ailes. Aux quatre coins de véritables RS Watanabe en 13″ en couple avec des boudins Kenda Kaiser de175/60 et 185/60. Les suspensions sont plus basses et plus rigides.

Libéré…

Sous l’capot, le 4 pattes double arbres inspire maintenant via deux double corps Mikuni et expire à travers une ligne UPower. Pas de quoi lui faire exploser un banc, mais juste de lui tirer les 5 ch (peu même un peu plus) qui lui manquait par rapport à une GT-R. Pour le reste, cette petite propulsion de 920 kg se contente de sa boite 4 manuelle d’origine.

Juste l’essentiel

Comme d’hab, on termine sur l’habitacle paré de deux baquets en vinyle noir avec inserts en tissu bleu. Un volant Leonard Volanti, un pommeau en bois, une instrumentation Yazaki Meter avec quelques manos complémentaires et en guise d’équipement, une montre, un autoradio à boutons et le chauffage.

N°10

L’Isuzu Bellett GT (et la rare GT-R) c’est l’inconnue du soleil levant. Pourtant, la copie est plus que réussie…  à tel point qu’en 2006, les lecteurs de Nostalgic Hero l’ont élue comme la 10ème voiture japonaise la plus emblématique de l’histoire.

© Reconjr via BaT