Prendre une sportive moderne, lui virer la caisse et la rhabiller comme une de ses ancêtres. C’est c’qui est arrivé à cette Chevrolet Camaro ZL1 de 2014 afin de se la jouer Chevelle SS de 69. Faut croire que c’est la tendance aux States… donc quoi de plus logique que d’la voir finir par débarquer sur De l’essence dans mes veines ?!

Back to 69

Commençons par le commencement (oui c’est mieux !) avec la Chevrolet Camaro ZL1. Un engin tout droit sorti des enfers… le déplaçoir de Satan qui a vu le jour en… 69. A l’époque, quand tu cochais la case « ZL1 », tu passais ta Camaro en mode NHLA. Elle voyait débarquer entre ses ailes avant un V8 427 ci qui développait officiellement 425 ch… certains annonçaient que Chevrolet ne voulait surtout pas s’attirer les foudres des institutions et que le gazier en développait plus de 500 ! Quoiqu’il en soit, la bestiole était prête pour aller bouffer du 1/4 de mile. Ainsi armée, elle coutait le double d’une Camaro SS… et malgré ça, Chevy en vendra 69. Mais ceci est une autre histoire…

Retour raté en 2001

En 2001, la Camaro ZL1 allait faire un discret come back. Une fois de plus, 69 voitures furent assemblées, si ce n’est que l’initiative est à mettre au compte du préparateur GMMG. L’objectif étant de séduire Chevrolet afin de motiver le constructeur pour qu’il relance une production officielle de Camaro ZL1… sans suite, GMMG écoulera ses 69 voitures et chez Chevy, on ne lèvera même pas le p’tit doigt ! Et en 2002, on arrête même la production de la Camaro qui disparait du catalogue Chevrolet.

Revival

Mais voilà, en 2004, à la surprise générale, Ford envoie un scud avec la 5ème génération de Mustang qui affiche une gueule tout droit venue des 60’s ! Le public est conquis et la sportive qui était devenue ringarde redevient subitement tendance… le succès est au rendez vous et la Mustang lance la mode du revival chez les muscle cars…

Bumblebee puis ZL1

Forcément, en 2006, Chevrolet dévoile un concept car… la Camaro est de retour. L’année suivante, c’est Hollywood qui va lui offrir un gros coup de pub. La Camaro est Bumblebee dans le film Transformers. Enfin en 2009, elle entre enfin en production et envahit les show room Chevrolet avec un V8 6.2 l de 426 ch. Et contre toute attente, on assiste en 2011 à un nouveau come back du cabriolet mais surtout, de la ZL1. Mais là, c’est de l’officiel… et elle est pas venue pour faire de la figuration, bien décidée d’aller chasser sur les terres de la Shelby GT500 et de ses 500 ch !

Que pour les lignes droites ?!

Pour ce faire, la Camaro ZL1 accueille le V8 LSA celui de la Cadillac CTS-V, un 6.2 l shooté au compresseur Eaton pour envoyer 580 ch et 750 Nm aux roues arrière. Histoire de n’pas faire les choses à moitié, ses trains roulants sont maintenus par une suspension Magnetic Ride, pendant que des étriers 6 pistons Brembo se chargent de mordre des disques de 370 mm. Enfin, la Camaro ZL1 est envoyée au Nürburgring pour y claquer un tour en 7 min 41… soit 3 de mieux qu’une Audi R8 V10 et 6 secondes plus vite qu’une Ferrari 599 GTB Fiorano ! « Les ricaines ça tient pas la route, ça tourne pas… gnagnagna » ! En 2016, elle passe à la 6ème génération et la ZL1 revendique 650 ch pour 881 Nm de couple… mais ceci est une autre histoire.

Et la Chevelle ?

Bon, revenons en à notre ZL1 de 5ème génération… c’est elle qui défile sous vos yeux. Et si vous ne reconnaissez pas les traits de la Camaro, c’est normal. Elle est passée par l’atelier Vision Retro Designs situé à Topeka au Kansas. Bon, là faut qu’je vous parle de Tad Tyler, le boss du garage. Depuis son adolescence, il est tombé amoureux de la Chevrolet Chevelle de 69. A tel point qu’une fois le permis en poche, il en achète deux… deux 396 ci. Des voitures qu’il n’a jamais quittées.

Si on ne te le donne pas alors fais le !

Quand au début des 2000’s Ford a lancé son revival de la Mustang, Tad a croisé les doigts pour que Chevrolet leur emboite le pas avec la Chevelle… malheureusement pour lui, ce sera la Camaro qui aura le rôle. Si ce n’est qu’il en faudra  plus pour décourager ce passionné. En 2017, il lance de développement de ce qui va devenir sa réinterprétation de la Chevelle.

Chevelle A69

Pour rester dans la famille, la Chevelle A69 (c’est son nom) est basée sur une Camaro ZL1, que ce soit en coupé ou en cabriolet, mais ça vous l’avez déjà deviné. Si l’habitacle ne change pas, il voit juste débarquer un volant carbone, une sellerie avec surpiqûres et un seuil de porte personnalisé.

D’origine… ou pas

Sous le capot, le V8 est lui aussi d’origine… c’est le cas du cabriolet bleu mais pas du coupé orange qui a vu débarque un Nickey Stage II qui fait passer son V8 à 736 ch pour 911 Nm de couple ! De quoi ruiner les Pirelli P Zero de 295/30 qui enrobent les Schott Performance Magnum EXL en 20″. Pour le reste c’est d’origine, de la boite 6 manuelle ou auto aux suspensions Magnetic Ride en passant par le freinage Brembo.

Que d’la gueule

Vous aurez compris que pour Tad Tyler et l’équipe du Vision Retro Designs, tout est dans le look. La caisse est totalement refaite et si la cellule centrale reste celle de la Camaro, des éléments en carbone viennent lui donner le style de la Chevelle. La face avant, le cul, le profil, tad a tout revu et repensé. Pour le reste, le client peut s’offrir les modifs qu’il souhaite. Comme d’hab, tout est juste une question de budget.

Coupé ou cabriolet

‘Tention le gars est bien piqué quand même… par exemple il a choisi d’installer son atelier à Topeka à quelques miles de Kansas City et du site de l’ancienne usine de General Motors où étaient assemblées les Chevelle ! En 2022, la première Chevelle A69, un cabriolet bordeaux, était dévoilée lors de la vente Mecum à Kissemmee pendant que le tout premier proto, le cabriolet bleu baptisé PR1, était mis aux enchères. Il a trouvé preneur pour 187000 $. Cette année, c’est le coupé orange codé PR2 et premier coupé sorti de chez Vision Retro Designs qui va y avoir droit dans quelques semaines lors de la vente de Glendale.

© Vision Retro Designs & Mecum Auctions