C’est bien d’aller gagner 5 fois les 24h du Mans – même 6 si on prend en compte que la Bentley Speed 8 était en fait un R8 C – mais c’est mieux si on s’en sert pour développer une supercar. ‘Savez les fameuses victoires du dimanche qui font les ventes de la semaine. En tout cas, il aura fallu attendre un bon moment pour voir débarquer la version « civilisée » de l’Audi R8… ‘fin si ce n’est que celle que je vous ai trouvée, elle a aussi un V10 et deux turbos !
Un sacré palmarès
L’Audi R8, c’est une supercar aussi désirable que redoutable. En même temps, chez Audi, on avait pas trop le choix… fallait qu’elle soit à la hauteur de son pedigree mais surtout du palmarès qu’elle s’était offerte dans la Sarthe. Car avant de devenir un best seller chez les importateurs de véhicules haut de gamme, l’Audi R8 était surtout celle qui allait permettre aux quatre anneaux de rentrer dans la légende des 24h du Mans.
L’après GT1
A la fin des années 90’s, les GT1 font le show dans les courses d’endurance. Si ce n’est qu’à partir de 99, elles vont devoir s’effacer pour laisser la place aux LMP et LMGTP dans le but d’uniformiser le règlements avec l’arrivée du American Le Mans Series. C’est le come back des protos mais aussi, l’occasion d’aller chasser la victoire en Europe et de l’autre côté de l’Atlantique.
Au tour de l’endurance
Chez Audi, on a dominé le rallye, Pikes Peak, on est ensuite allé écraser le Trans Am, puis l’IMSA et enfin on est revenu en Europe pour mettre la fessée à la concurrence en DTM. Au milieu des 90’s, la marque cherche à se renouveler et lorgne sérieusement sur l’endurance. Si ce n’est que sans GT1 à homologuer, le retour des protos en 99, signe également l’entrée d’Audi dans la discipline.
Pas pour faire de la figuration
C’est donc cette même année que l’Audi R8, une barquette sans toit motorisée par un V8 biturbo de plus de 600 ch s’aligne en LMP. Si cette édition verra la victoire de la BMW V12 LMR (alors que tout le monde s’attendait à une domination de la Toyota GT One), la R8 s’offrira la 3ème place au général. Une belle prouesse pour une première participation. D’autant plus que l’année suivante, l’Audi R8 repart de la Sarthe avec un triplé… top départ du rouleau compresseur avec une domination des quatre anneaux qui va durer jusqu’en 2014 juste inbterrompue par une victoire de Bentley en 2003 (une Audi R8 recarrossée) et Peugeot en 2009.
Finalement Audi franchit le pas
Il n’empêche que malgré cette image sportive que s’offre la marque d’Ingolstadt, il va falloir attendre 2007 pour voir enfin débarquer une véritable sportive dans les showrooms. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir tester le public à coups de concept cars. L’Avus, la Quattro Spyder ou la Le Mans Quattro, il aura fallu plus de 10 ans pour qu’Audi finisse par franchir le pas et dévoile la R8 lors du mondial de l’auto à Paris en 2006.
V8 et V10
Elle entre en production l’année suivante et n’est proposée qu’avec un V8 4.2 l de 420 ch. En 2009, pendant qu’un V10 de 5.2 l pour 550 ch vient compléter la gamme, la R8 LMS prend la piste. En 2015, après plus de 10000 exemplaires vendus (un véritable succès) la nouvelle R8 est dévoilée au salon de Genève. Reprenant la plateforme carbone de la Lamborghini Huracan elle conserve uniquement le V10 maintenant proposé en deux variantes de 540 et 610 ch (R8 V10 Plus). En 2019, un léger lifting se charge de sa face avant…
D’origine dehors et dedans
C’est l’une d’elle que je vous ai trouvée. Rien de spécial (marrant de dire ça quand on parle d’une R8 V10 de 2019…!) que ce soit dehors ou dedans. Une robe Suzuka Grey, des jantes forgées en 20″ chaussées en Michelin Pilot 4S affichant de 245/30 et 305/30. Des éléments en carbone apparent, les phares et les feux à LED, les baquets en cuir rouge, la sono Bang & Olufsen… tout est d’origine ou du moins, sort de la liste d’options du constructeur.
Mais…
Mais si le capot arrière cache bien le V10 5.2 l, il a également vu emménager deux turbos Precison 6466 twin-scroll, deux wastegates Turbosmart, une ligne complète sur mesure en titane, deux échangeurs avec radiateurs intermédiaires air/eau (avec réservoir spécifique sous le capot avant) ainsi qu’une gestion entièrement paramétrable. Ce sont maintenant 950 ch qui filent aux quatre roues via la boite 7 à double embrayage S-tronic reparamétrée elle aussi, si ce n’est que les paris sont ouverts quant à sa durée de vie !
950 bourrins…!
Bon ben voilà, 950 bourrins dans une R8 V10…. ça en fait presque le double. Quand on sait que d’origine la R8 revendique le 0 à 100 en 3,3, le 0 à 200 en 10,9, passe le 400m en 11,5 et le kilomètre en 20,9 autant dire que les dixièmes ont dû prendre cher, tout comme la nuque et les entrailles. De quoi faire faire passer la R8 de supercar à hypercar !
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