’87 Lotus Excel V8 Supercharged… Un truc de débile !
par Thierry Houzé | 15 février 2025 | Street |
Cette la, j’suis allé vous la chercher en Nouvelle Zélande. Une Lotus Excel… ouais je sais, c’est loin d’être la Lotus la plus connue et encore moins la plus vendue ! Mais, ça veut aussi dire que presque personne ne verra d’inconvénient à ce qu’on y greffe un V8 Toyota accompagné d’un compresseur Eaton. Hein ! Ca n’vous pose pas de problème ?!
Y’a pas que le light is right…
La Lotus Excel, c’est une sorte de tromblon 2+2, l’élément final d’une opération marketing lancée au milieu des 70’s et qui va durer jusqu’au début des 90’s. La marque cherchait absolument à ouvrir sa gamme en proposant autre chose que des sportives légères et véritables !
Lotus Elite
En fait l’histoire commence en 74 avec la Lotus Elite qui vient remplacer la vieillissante Elan+2 tout en essayant, par la même occasion, de monter en gamme. Le dessin est aussi original que sportif. Une carrosserie en fibre reprenant le dessin d’un break de chasse 2+2 à l’avant affuté et au cul qui se termine sur un hayon en verre. Le châssis est dérivé de celui de l’Elan et de l’Europa. Son empattement est rallongé et il est équipé d’une suspension indépendante aux 4 roues avec, en position centrale avant, le tout nouveau 4 cylindres Lotus, un 2.0 l double arbres à 16 soupapes gavé par deux double corps pour y tirer 155 ch. Avec moins de 1300 kg sur la balance l’Elite revendique le 0 à 100 en moins de 9 secondes. Et avec une répartition des masses en 50/50, elle offre un comportement agile et efficace.
Lotus Eclat
L’année suivante, elle est rejointe par l’Eclat. La base est identique, l’habitacle aussi. Esthétiquement, elle reprend les mêmes codes jusqu’au niveau du montant central. Derrière, elle abandonne le style shooting brake pour celui d’un vrai coupé fastback. Là encore, avec 155 ch pour 1250 kg, le coupé Eclat fait des miracles… même si son 4 cylindres manque de prestige face à ses rivales.
Et enfin, Lotus Excel
En 1980, histoire de rectifier un peu le tir, l’Elite et l’Eclat voient leur 4 cylindres évoluer de 2.0 l à 2.2 l. La puissance grimpe à 162 ch. Le poids passe sous les 1300 kg. Chrono en main, la différence se compte en dixième de secondes… pas d’quoi s’taper l’cul par terre même si le bloc gagne en souplesse. Il n’empêche qu’en 82, après un peu plus de 2500 Elite et 1500 Eclat produites, Lotus décide de les retirer du catalogue pour les remplacer par l’Excel.
Y’a du Toyota là dessous…
En fait il s’agit d’une Eclat avec des custodes et un hayon retouchés. Le style est plutôt réussi, fluide et sportif. Le 2.2 l est de la partie alors qu’en dessous, les trains roulants, les jantes, le freinage, le différentiel à glissement limité, la boite manuelle et l’arbre de transmission viennent de la Toyota Supra. En effet, depuis 82, Toyota est l’actionnaire majoritaire de Lotus. Les anglais ont participé au développement de la Supra Mk3, avec pour deal de pouvoir se servir de cette banque d’organes pour l’Excel. Y’a pire comme référence !
et des rétros de CX !
En 86, l’Excel voit arriver une version SE dont le 2.2 l affiche 180 ch. L’année suivante, afin de séduire les américains, on lui rajoute une boitoto en option. En 89, elle est légèrement restylée et reçoit entre autre, des rétros extérieurs de CX jugés plus aéro ! Enfin en 92, elle quitte le catalogue après avoir séduit un peu moins de 2100 clients. Une performance pour Lotus… sachant que le coupé anglais s’offrait le titre de voiture 4 cylindres la plus chère du marché.
En mode goret des plaines !
Parmi ces 2000 et quelques Excel, l’une d’elle a servi de camping car à James May… et une autre s’est retrouvée sur les routes néo-zélandaises. Bon, il faut croire qu’elle en a souffert puisqu’elle a fini sa carrière au fond d’un terrain avec un moteur cassé. Il va falloir la motivation et l’amour d’un fan pour la récupérer et lui donner une 2ème chance à coup de V8 Toyota 1UZ-FE, le 4.0 l qui faisait le bonheur de la Lexus GS400. Fort de 256 ch, il vient donner des ailes à l’anglaise. D’autant plus qu’en y étant, il s’est retrouvé coiffé d’un compresseur Eaton M90 qui vient lui souffler dans les durites et de quelques bricoles supplémentaires, admission, ligne complète inox, pour lui faire passer la barre des 300 ch afin de torturer les roues arrière via une boite 5 manuelle Toyota W58 avec embrayage Brutal Speed et un DGL emprunté à un Hilux.
Du grip ?
Histoire de ne pas se tuer au premier soudage, la bestiole a vu débarquer des combinés filetés et des jantes en 18″ enrobées de Proxes T1R en 225/40 et 255/35. Pour les faire passer, il a fallu équiper la caisse d’extensions d’ailes. Le cul est équipé d’un aileron et le capot, d’une protubérance aérée obligatoire pour couvrir le compresseur. Une robe bordeaux se charge de couvrir l’ensemble.
Y’en a qui vieillissent mieux !
Dans l’habitacle, cherchez pas, c’est à 99% d’origine. A part le pommeau de vitesse et la sono, ça sent le cuir, la moquette et la finition artisanale des 80’s, à la sauce vis apparentes et cuir qui a mal vieilli. Ah si, le proprio a jugé bon de rajouter un détecteur de radar et un brouilleur laser Blinder M27 X-trem !
Truc de débile
Alors j’irai pas parier sur l’efficacité de l’engin une fois que la ligne n’est plus droite. A mon avis, mieux vaut avoir une bonne assurance vie et une paire de balls bien accrochée. Mais en terme se sensations, rouler dans une voiture qui se disloque au fur et à mesure que tu accélères le rythme, ça doit être quelque chose non ?! En tout cas, ça reste un bon gros délire de charté comme on les aime sur DLEDMV !
© zenerdiode via BaT
