Quand tu t’intéresses un peu à la culture Hot Rod, tu te rends compte rapidement qu’il ne s’agit pas simplement de coller un gros V8 et 4 roues sans ailes. Non, il y a plusieurs tendances qui feront que l’engin gagnera ses galons. En tout cas, le Deuce qui arrive, il représente grosso modo le top du top en terme de prépa. Un Ford 32 roadster Highboy dans le plus pur style de ce qui représente l’élite de la famille… et vous allez comprendre pourquoi.
Le Ford 32, c’est LA base pour tout amateur de hot rod qui se respecte. A tel point qu’une caisse d’origine, même si c’est devenu un gros tas de ferraille, ça se recherche comme une pièce de choix. Pour poser de suite les jalons devant les puristes qui ont déjà mis leurs deux index en forme de croix, un Ford 32 transformé en hot rod vaut plus qu’un modèle restauré à l’origine. La Kustom Kulture a fait qu’aujourd’hui, on reconnait la prépa et le taff que ça implique à sa juste valeur (calmez vous, c’est de l’autre côté de l’Atlantique ça…).
Pour atteindre le Nirvana de la prépa et le dernier level de la reconnaissance absolue, il faut cependant respecter certaines règles. Tout d’abord, partir d’un Highboy. Pour les novices, c’est le fait de partir d’une caisse originale de 1932 avec châssis apparent qui dévoile un grosse partie de ses éléments. On le pose ensuite sur des jantes larges à l’arrière et surtout, on la débarrasse de ses ailes. Donc pour avoir droit à l’appellation Highboy, faut que ça vienne de Détroit, et que ça montre ses dessous. C’est précis.
C’est le cas du modèle qui vous pulvérise les rétines depuis le début de l’article. Il s’agit d’un roadster avec pare-brise choppé et surmonté d’un bop top de chez Sid Chavers, un spécialiste en la matière. La caisse est débarrassée de ses ailes et de ses marches pieds. Les flancs de capot avec les louvers sont eux aussi aux abonnés absents. Avec sa robe bleue nuit métal et son liseret bordeaux, le Deuce est d’une sobriété tout aussi intimidante que la classe qu’elle dégage. Pas de roues démesurées, des toles de 5 et 7,5 x 16 » peintes en bordeaux, couvertes d’un enjoliveur chromé et chaussées respectivement en Excelsior Stahl Sport Radial à flancs hauts.
Les trains roulants sont revus, avec à l’avant un essieu poutre, percé et maintenu par des barres chromées accompagnées d’amortos. A l’arrière, on retrouve un pont Ford de 9 » raccourci lui aussi maintenu par des barres et un duo ressorts / amortos. Même si ça semble d’une simplicité hallucinante, on voit la maîtrise des gars de chez Brizio Street Rods qui se sont chargés du châssis. Au niveau freinage, les tambours avant et arrière sont aérés, de toute façon, quand tu cruises, t’as pas besoin d’avoir du Brembo XXL à 18 pistons !
Derrière la calandre, on retrouve un V8, mais pas un Flathead. Un 392ci Hemi équipé de couvre-culasses Chrysler Fire Power chromés, gavé par un seul carburateur. Il hurle à travers des collecteurs d’échappement polis, qui débouchent sur deux silencieux arrière en inox. Dans ce genre de cas, la puissance on s’en tamponne un peu. De toute façon, vu le poids de l’engin et le fait qu’il ne soit pas fait pour s’aligner en spéciale, on sait qu’avec le 6.4l il y en aura toujours assez.
Enfin dans l’habitacle, on reste sur la même sobriété que l’extérieur. Et toujours avec c’te classe. Celle de la moquette beige, de la banquette en cuir caramel, des compteurs TPI-Tech, du pommeau N°8 qui permet de mener la mesure de la Tremec manuelle à 5 rapports. On modernise, on shoote l’engin, sans pour autant succomber à la modernité actuelle. L’esprit vintage est omniprésent… un Deuce dans toute sa perfection.
Pour l’anecdote, ce 32 est devenu Deuce en 2006. Après avoir parcouru plus de 55000 km de routes pour aller d’un show à un autre, il a été racheté en 2012 par Danny Sullivan, une des légendes du sport auto US puisqu’il a couru en F1 chez Benetton Tyrell en 1983 avant de rejoindre sa terre natale pour y remporter les 500 miles d’Indianapolis en 86, puis d’accrocher le titre Champcar en 90. On lui doit également 4 participations aux 24h du Mans, où il montera sur le podium en 94 en compagnie de Thierry Boutsen et d’Hans-Joachim Stuck, après avoir mené leur Porsche 962 du Joest Racing à la 3ème place.
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On voit que l’on est pas chez les plouces niveau prépa’!!!