Pontiac Firebird en LS9 Biturbo – The Full Force Trans Am !
par Thierry Houzé | 13 novembre 2020 | Street |
Dans la famille Pontiac Firebird, le best seller, c’est elle. Dernière évolution (de 79 à 81) de la 2ème génération qui a vu le jour en 1970. Pourtant, c’est une des rares Muscle à avoir survécu au « Clean Air Act » de 1970 et à la crise pétrolière qui a suivi 4 ans plus tard. Aujourd’hui, elle prend sa revanche, avec 1300 ch sous le capot ! Elle s’appelle The Full Force TransAm…
Au milieu des années 70, les Muscle Car n’étaient plus que des leurres… De la gueule avec des V8 toujours aussi gros, mais complètement vides. En 1970, le « Clean Air Act » est venu leur couper les couilles. Il s’agit en fait de l’évolution d’une loi apparue en 58 à Londres, alors en proie des effets du fameux Smog. Ouais, tout est parti de là… En tout cas, en 70, afin de rendre l’air des grandes villes américaines plus respirables, les autorités vont voter l’une de leurs premières lois environnementales afin de réduire les émissions polluantes des moteurs en menaçant les constructeurs de lourdes sanctions. Effrayés, les big three vont brider leurs blocs dans tous les sens pour leur faire sortir des puissances dignes d’un Solex !
Le choc pétrolier de l’hiver 73 – 74 va achever les quelques réfractaires… Les Big Block passent désormais sous la barre des 200 ch. On assiste alors à l’extinction des Muscle Cars et autres sportives. Celles qui vont essayer de survivre ne sont plus que l’ombre d’elles mêmes, proposant des gueules de méchantes, avec des puissances pathétiques incapables de faire fumer un pneu et encore moins les deux !
De son côté la Firebird a vu le jour en 67 avec, en guise de sportive la plus affutée de la gamme, la Trans Am. A l’origine il s’agissait d’un clone de la Camaro, GM proposait donc deux alternatives à la Ford Mustang, les Camaro et Firebird étant un peu à cheval (bien vu !) entre les pony et les muscle cars. Les générations et évolutions vont se succéder. En 77, c’est Burt Reynolds dans « Smokey & The Bandit » qui va asseoir la notoriété de la Trans Am et de son célèbre aigle de feu sur le capot.
Enfin, c’était simplement une question de style puisqu’à l’époque, le V8 400 ci (6.6l) étouffé et bridé dans tous les coins, affichait seulement 200 ch… et encore, seulement si le proprio avait coché l’option « Performance Package W72 ». Sinon, c’était 180ch ! En 79, la face avant est modifiée, et la version la plus performante affiche 220 ch (toujours avec le Performance Package). L’année suivante, le 400ci est abandonné au profit d’un 301ci (4.9l) gavé par un carbu 4 corps. Il développe 150 ch, passe à 170 toujours avec Performance Package et revendique 210 ch une fois devenue Formula Turbo (seulement 1245 exemplaires). L’offre ne change pas l’année suivante alors que la 3ème génération s’apprête à faire son entrée dans le game en 82, avec ses pop up et sa robe noire qui donnera naissance à K2000.
Tout ça pour en arriver à notre Pontiac Firebird Trans Am de 81, qui logiquement, est aussi sportive qu’une octogénaire sous prozac… ‘tain, le gars il vous a mené jusqu’à là pour que vous vous coltiniez une caisse aussi xcitée qu’une Twingo ? Ca promet ! Eh bien rassurez vous car l’oiseau de feu tout de blanc vêtu est passé entre les mains des gars de chez Schwartz Performance basé à Woodstock. Autant vous dire qu’il a pris sa race !
C’est en 2012 que cette Trans Am a été passée en mode Restomod. Honnêtement, fallait quand même y croire, car la Trans Am de 81 est loin d’avoir le pedigree de ses soeurs des décennies précédentes. Donc y coller plus de 300.000 $ de prépa, on est sur du level big balls inside. Enfin il n’empêche qu’elle a quand même récolté le titre de Muscle Car de l’année 2013 par le magazine Hot Rodding, ‘scusez du peu !
En même temps, avec 300.000 billets vert, t’as de quoi sortir du très lourd. L’équipe de Schwartz Performance est partie d’un châssis maison, un G Machine boulonné sur lequel il ont ensuite greffé un V8 LS9 à carter sec et shooté par un duo de turbos. Tout a été revu, grosse injection, bloc forgé, le piping est en alu, l’admission inspire via des filtres Spectre, radiateurs alu avec double ventilation SPAL, les collecteurs et la ligne en inox sont réalisés sur mesure, nouvelle gestion… ce sont désormais 1300 ch qui filent aux roues arrière via une boite auto adaptée par Bowler et accompagnée d’un différentiel Wavetrac 3.70.
Le châssis est équipé d’une section centrale alu Winters avec moyeux et essieu flottants Moser. Tout est maintenu par des combinés filetés RideTech réglables en 3D ! La direction est maintenant assistée et au niveau freinage, le pilote peut compter sur des grosses galettes percées en 14 », mordues par des mâchoires à 6 pistons, le tout signé Baer Extreme-Plus. Aux 4 coins, on retrouve des Snowflake redessinées par Forgeline et passées en 19″.
Esthétiquement, c’est du clean. Rien ne change. Pas de kit XXL, pas d’aileron, encore moins de lèvres ou de grosses prises d’air. La ligne est lissée, les entrées d’air d’origine optimisées et une robe blanche vient trancher avec le rouge des jantes et de l’aigle qui trône sur le capot dont le bossage a été retouché et décalé pour le nouveau locataire qui loge en dessous. Notez le niveau de charge du turbo orienté vers l’habitacle…
Justement, en y étant, on tombe sur un arceau Tiger Cage inox qui se charge de la rigidité. On y retrouve des baquets Procar Scat Rally 1000 et un tableau de bord en alu équipé de manos ainsi que d’une unité centrale de chez Stack Dash.
C’est hyper sobre, mais surtout, que ce soit dehors comme dedans, à aucun moment, ça ne trahit les racines de la voiture d’origine. Juste y coller les watts et le level qu’elle aurait pu avoir en 81… Bon ok, ils en ont mis un peu plus quand même !