On l’avait oubliée celle là… Autant l’Audi Quattro a marqué les esprits, autant sa p’tite soeur qui l’a remplacée en 88, sobrement appelé Audi Coupé, a encore tendance à être tombée dans l’oublie… Ou alors, c’est que tuning des 90’s et début 2000 a eu raison d’elle. Parce qu’il faut reconnaitre qu’elle a pris cher ! Heureusement, les projets sont devenus plus sobres, plus travaillés et… encore plus violents !
L’Audi Coupé GT des 80’s, a largement contribué à faire passer Audi du statut de constructeur de voitures généralistes à celui de constructeur de voitures premium. Moteurs turbalisés, avec bien sûr la Quattro qui allait révolutionner le monde du sport auto en général et du rallye en particulier. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et en 88, l’Audi Coupé fait son entrée pour venir remplacer le Coupé GT.
Si le Coupé GT a joué du pare-chocs en rallye et en tourisme, ce sera autre chose pour ce nouveau Coupé. Ca y est, Audi a changé de statut, désormais, la marque joue dans la cour des grands aux côtés de BMW et Mercedes.
Du coup, hors de question d’enfiler un jogging. Le Coupé va se réserver aux soirées bling bling, au costard trois pièces et aux carrés VIP. En 91, la S2 entre en jeu… 5 cylindres 2.2l 20 soupapes turbo, évolution de celui de la Quattro, qui fait déjà l bonheur de la berline 200 Turbo 20v. Avec 220 ch envoyés aux 4 roues, le Coupé S2 créée le concept du sport chic, compromis idéal entre performances, luxe et tenue de route efficace même si elle a oublié le fun aux vestiaires. D’autant plus qu’avec presque 1500 kg sur la balance (250 de plus que la Quattro), oubliez les spéciales de rallye et préférez la file de gauche de l’autobahn. Audi a définitivement changé de braquet, le coupé n’aura pas droit à sa version compet’, ce sera désormais le rôle des S4 et 90 Quattro ! Elle 93, son bloc 3B est remplacé par le nouveau ABY, celui de la Berline S4, fort de 230 ch. En 96, elle disparait du catalogue sans être remplacée. En effet, Audi bosse déjà sur un nouveau coupé depuis un an. Un modèle à part entière, pas une berline sans portes arrière, le TT qui débarquera en 98. Mais pour les aficionados de la marque aux anneaux, sa véritable remplaçante a vu le jour en 2007, l’Audi A5.
Eh bien le Coupé bleu qui défile sous vos yeux depuis le début, c’est un peu le mélange de tout ça ! Un Coupé 2.2l Quattro de 90, blanc et avec ses 136 ch. Enfin, il est sorti comme ça d’usine… depuis il a bien changé, car si son propriétaire roule au quotidien en Audi Q5 d’occasion, pour se défouler le week end, il a préféré shooter son Coupé. Oubliez la robe White Pearl, place au Avery Dennison Intense Gloss Blue ! Ah ouais, rien qu’avec le nom de la teinte du covering, tu comprends que ça ne rigole plus. Les pare-chocs, les rétros, la calandre, les phares, les antibrouillards, les clignos, les feux arrière et les logos sont passés en mode RS2 grâce à des éléments Rieger. En fait le style RS2 sur le Coupé Audi, c’est comme le M3 sur le coupé E36. Classique, mais clean quand c’est bien fait… et ça vaut mieux qu’un mauvais assemblage raté.
Dans les ailes, c’est un peu plus moderne avec des jantes de RS5 en 18″, chaussées en Pirelli P-Zero de 225/40, montées sur des cales de 10mm. Le train avant complet, avec disques et étriers, vient d’une A8 alors que les moyeux et le freinage arrière ont été piqués à une A4. Au niveau des suspat’, la caisse roule plus bas, grâce a des amortos Bilstein accompagnés de ressorts 2Bennett.
Sous le capot, le 2.2l n’a plus rien d’atmo… Mais au lieu de partir sur une greffe de turbo, le proprio a préféré y swapper celui d’une Audi 200 de 91, fort de 220 ch… Oui celui de la S2 ! Avant de la coller au Coupé, il a été entièrement refait. Et en y étant, il a reçu son lot de pièces badgées RS2. Turbo, collecteur, joints et visserie, admission complète, ECU avec remap’ Motronic EFI Express… plus une alimentation d’essence à gros débit. La ligne a été réalisée sur mesure et la batterie a migré dans le coffre. Théoriquement, de quoi passer les 300 ch… même si la caisse n’a jamais été passée au banc.
Tout ce beau monde est transmis aux 4 roues via une boite manuelle 6 vitesses empruntée à une A6 TDi et a passé son système Quattro en intégrale permanente. L’embrayage est un South Bend Stage 2, avec volant moteur allégé et roulements 034 Motorsport. Enfin l’arbre de transmission est celui d’une Audi 4000 (L’Audi 90 B2 sur le marché américain).
Dans l’habitacle, aucun doute, c’est une Audi des 90’s. Strict, sérieux, austère mais ça respire la qualité et une finition à toute épreuve. Exit le tissu gris d’origine pour laisser place à des baquets tendus de cuir noir, un ciel de toit, les plastiques et même le volant qui viennent d’une S2. Du carbone a poussé sur les portes et le tableau de bord. Les manos veillent au grain, l’un d’eux (mano de richesse air/carburant) s’est même glissé dans la boite à gants.
A l’arrivée, cette Audi Coupé 2.2l 20v turbo S2 RS2 (on sait plus trop comment l’appeler) offre un super look pour un potentiel surement aussi impressionnant. N’allez pas lui chercher des noises, elle reste un missile sol-sol faite pour le grip et passer – très – fort en toute sécurité. C’est sérieux, mais ça fait le job. Oubliez le fun mais pas le fait que finalement, c’est ce qui a fait d’Audi ce qu’elle est devenue 30 ans plus tard.
La panoplie extérieures (covering plus jantes) de la gamme actuelle RS en fait un peu trop à mon gout, pour le reste c’est du tout bon. La chainon manquant de l’histoire la RS2 ayant existé qu’en break!!!
La panoplie extérieures (covering plus jantes) de la gamme actuelle RS en fait un peu trop à mon gout, pour le reste c’est du tout bon. La chainon manquant de l’histoire la RS2 ayant existé qu’en break!!!