La triste faillite de l’un des fleurons de l’automobile Française a permis de faire gicler quelques concepts oubliés telle la sauce fromage d’un tacos deguelasse sur votre chemise blanche. Heuliez avait fabriqué une 405 coupé, et ça aurait pu être classe !
Nous sommes en 1988. A la radio, la jeune Kylie Minogue cartonne avec « I should be so lucky » et Sabrina avec « Boys » (bien que bizarrement la chanson soit beaucoup plus télévisuelle que radiophonique). Enzo Ferrari et Pierre Desproges s’en vont rejoindre leur créateur et ça va plutôt bien pour Peugeot qui est sorti de la faillite grâce à la 205, puis la 309, mais aussi la 405.
Parmi la famille 405 il y a eu la SRD berline grise diesel pour vendeur de photocopieuse, le break GL brun Macao pour papa, maman et les deux mioches qui se bouffent les crottes de nez (désolé pour l’image…), la MI16 pour jeune cadre dynamique, la T16 pour qui n’avait pas le budget pur une M3, mais qui avait quand même envie de s’amuser, et même la version propulsion produite en Iran !
A cette époque, Peugeot rêvait encore de conquérir l’Amérique. D’ailleurs la 505 pour ne citer qu’elle, y est présente depuis 1980 et réalise des scores de vente honorables pour une voiture française non fabriquée sur le sol Américain. C’est dans ce contexte qu’Heuliez propose à Peugeot une version coupé de son best seller (un peu moins de 5 millions d’exemplaires tout de même !).
La firme de Cerizay enverra cette étude sur son stand au salon de Genève en 1988, et ça tombait plutôt pas mal, vu que c’est cette même année qu’elle fut élue voiture de l’année. Tous les signaux étaient au vert !
Les Allemands, dont les coupés se vendent comme des bratwurst aux U.S.A., sont évidemment en ligne de mire. D’autant que la version US de la 405 berline doit être lancée très bientôt, et un petit coupé ne ferait de mal à personne. Puis faut le dire, cette carrosserie lui va comme un gant !
Heuliez réalise donc l’opération sur une 405 MI16. Les portes arrière disparaissent mais les ingénieurs proposent deux versions en un seul concept sur cette auto. Cela ne se voit pas au premier coup d’œil mais l’auto est en fait asymétrique. D’un coté la vitre arrière descend dans l’aile et de l’autre elle s’entrouvre comme sur une 3 portes. Pour ce prototype elles sont fabriquées en plexiglas.
Elle dispose également d’un intérieur garni de cuir et d’alcantara, de jantes de 205 GTI 1.9 et d’un toit ouvrant. Le 4 cylindres 1.9 de 160 chevaux qui a fait la renommée de la MI16 reste à sa place sans modification. Il ne lui manquait que les pare-chocs U.S. et quelques équipements pour être parfaite.
Mais le patron de Peugeot à l’époque en a décidé autrement. Quand on connait le succès qu’a pu avoir la 406 coupé, on se prend à imaginer ce qu’aurait pu être le destin de cette 405. Au lieu de ça, elle à fini vendue en 2012 pour la somme très modique de 8340€ au musée de l’Aventure Peugeot, aux cotés de la ZX vent d’Ouest et la Safrane Long Cours.
Et ouais, seulement 8340€ pour un modèle parfaitement unique avec 52 kms immatriculable en collection ! A ce prix la vous auriez pu vous la raconter sur tous les rasso, coude à la portière avec ce petit son de Kylie Minogue, qui comme la 405 n’a pas pris une ride (ou presque…).
Ça aurait eu de la gueule sans déconner ! Imaginez le nombre de 405 coupé tunées qu’on aurait vu dans GTI Mag ! Elles se vendraient probablement le prix d’un rein d’occasion comme la frangine 205 GTI ! Autrement il vous reste la solution 405 MI16 d’occase, une bonne disqueuse et un poste à souder… Enfin moi je dis ça je dis rien…
De là à parler de « coupé » ! Avec un arrière raboté et arrondi style 406 et des portes sans montants, peut-être, mais là, hormis que c’est une 2 portes, je ne lui trouve rien de particulier de plus que la classique 4 portes. Concept inabouti, ce sera ma conclusion.
Ce dessin est trop proche de la berline. En revanche, s’il y avait eu une version proche esthétiquement de la 405 du Paris Dakar, elle aurait cartonné. Mais avec des ‘si’…