Y’a des caisses comme ça, elles sont universelles. Tu ne peux pas dire que tu aimes l’automobile si tu n’aimes pas l’Alfa 33 Stradale. Tout est attirant, du dessin à son pedigree technique en passant par son palmarès sportif. En tout cas, les élèves d’une école de design de Stuttgart, l’AESTITUT Christian Schütz, lui ont rendu hommage avec un version moderne qui pourrait mettre tout le monde d’accord, la Stradale 33 / Visione.
L’Alfa 33 Stradale fait partie de ces engins qui ont marqué l’histoire de l’auto… Pendant que les T33, ses homologues de courses, allaient récolter plus de 40 victoires en course et 2 titres en championnat du Monde des Voitures de Sport, 18 exemplaires homologués route allaient voir le jour, je vous en ai d’ailleurs déjà parlé, et Rémi aussi.
Des Stradale, au dessin signé par Franco Scaglione, qui vient habiller un châssis tubulaire en alliage dans lequel vient se lover un V8 atmo de 2.0 l pour 230 ch. Le tout parfaitement orchestré par l’équipe d’Autodelta Avec seulement 830 kg sur la balance et un gabarit réduit, on touche à la perfection niveau sportivité et sensations… même si niveau fiabilité, on pourra cocher la case « pouvait faire beaucoup mieux ». Mais on s’en fout, le charme avait opéré et le mal était fait. Puis bon, c’est une Alfa… la tâche d’huile fait partie du lot d’origine. Partir sans être sûr d’arriver à bon port, ça peut aussi faire partie des sensations !
Tout droit sortie d’une époque (de 67 à 69) où les courbes dictaient encore l’efficacité aéro. la 33 Stradale est aussi compacte que belle. Non, je n’ai pas dit pratique… même à l’époque, quand tu t’achetais ce genre de caisse, c’était pour te démarquer du commun des mortels et te la jouer dolce vita en compagnie d’une sculpturale brune au courbes aussi délicieuses que celles de la machine mais au caractère bien plus compliqué (comme quoi, faut toujours relativiser !).
50 ans plus tard, la 33 Stradale fait partie de l’élite des collectors, aux côtés des 250 GTO, Shelby Daytona ou encore Porsche 550… Un savant mélange entre le palmarès, le caractère, la rareté, la beauté… et tout le reste. Ho rien de bien cohérent, cherchez pas, il n’y a pas d’équation mathématique et logique à l’émotion et la passion. En attendant, ça suffit pour rendre fou les collectionneurs de Tokyo à San Fancisco !
Forcément, avec un tel statut, ça fait rêver, et on peut rêver. Rêver à ce qu’Alfa lui donne une succession, même si c’est difficile de faire revivre des légendes, on l’a vu avec les TZ3 Corsa et Stradale, l’exercice est délicat, souvent piégeux, sachant qu’en face, les aficionados ne tolèreront pas le moindre faux pas (de tout façon, y’en aura toujours pour en trouver un !). Puis dans un marché où tout doit d’abord tourner atour de la rentabilité financière, reste t’il vraiment une place au rêve, à l’inutile (oui, ces caisses sont simplement inutiles au sens propre), au futile… à la passion ?
Heureusement, il reste le virtuel. Bon je vous rassure, on essaye juste de s’enthousiasmer en se contentant de ce qu’on a, ou du moins, de ce qu’on nous propose, en l’occurence la proposition d’une équipe de jeunes et talentueux designers de l’AESTITUT Christian Schütz à Stuttgart. D’autant plus quand le level est aussi haut perché… Cette Stradale 33 / Visione (c’est son p’tit nom), symbolise la ré-interprétation moderne de la licorne italienne. Le chef d’oeuvre revit, les lignes originelles sont là, l’ADN n’a pas été sacrifié, le charme agit et l’émotion reste intacte. Le reste ? On s’en branle, c’est du virtuel, ça n’ira pas sur la route. Alors justement amusons nous à rêver à ce qui pourrait se cacher sous son capot ? Le V6 de la Giulia Quadrifoglio GTA ou GTAm pour un cheptel de 530 ch ? Eh bien non, il semblerait qu’ils soient allés jusqu’à conserver un V8. Lequel ? On s’en fout, c’est du virtuel. En tout cas, avec une gueule comme ça. On signe où ? Quoi le prix ? On s’en fout, c’est du virtuel !
Virtuel est bien là le problème…
une pure merveille