Jusqu’à maintenant, la seule R11 Turbo qu’on a posé ses roues sur DLEDMV, c’était le missile sol-sol de Yan, un monstre testostéroné de 480 ch qui avait marqué les esprits et continue de le faire encore aujourd’hui. Du coup, pour équilibrer la balance, on va mettre un peu plus de douceur. Enfin presque !
En 81 Renault lance la R9… et réalise la prouesse de proposer une voiture déjà vieille, même neuve ! Pour vous dire mon grand père qui habituellement gardait ses voitures plus de 20 ans, en avait acheté une neuve dès sa sortie, avant de la remplacer au bout de seulement deux ans par une… R11. Grosso modo, c’était la même bagnole, mais avec un cul tronqué avec hayon à la place du coffre.
En fait, le duo R9 et R11 est venu remplacer la R14. Oui, deux voitures pour en remplacer une dont la carrière avait été un peu décevante… ‘fin, avec quasiment 1 million de voitures vendues, c’était pas si mal même si dans son secteur, elle aurait du faire beaucoup mieux. La faute surtout à une campagne de comm’ aussi maladroite que désastreuse qui avait comparé la voiture à une poire… à moins que ce soit celui qui signait le bon de commande qui s’faisait prendre pour une poire ! En attendant, afin de ne pas refaire une deuxième fois la même connerie, chez Renault on a limité les risques… un peu trop même puisqu’il faut reconnaitre que les R9 et R11 étaient d’une banalité effarante. Il n’empêche qu’avec 6,3 millions de voitures vendues, la marque allait gagner son pari.
Nous sommes au début des 80’s, donc en pleine période de l’escargot chez Renault. Depuis 1972, la marque mise sur cette technologie pour booster ses Alpine engagées en endurance avant de la faire débarquer en F1 en 1977. Sur la route, c’est la R18 Turbo qui va griller la politesse à la R5 Turbo quelques jours avant leur présentation commune au salon de l’auto de 1980. Elles sont ensuite suivies par la R5 Alpine Turbo (1981), la Fuego Turbo (1983), et enfin notre duo R9 – R11 Turbo en 84. Oui, à l’époque chez Renault, on foutait des turbos sous tous les capots de la famille ! Rien d’étonnant quand on sait que le concept de la suralimentation qui a donné naissance au turbo a été breveté en 1902 par un certain Louis Renault !
Enfin il n’empêche qu’une fois les caisses passées en mode turbo, ‘faut reconnaitre qu’elles devenaient bien plus attirantes aussi bien mécaniquement que visuellement. Sans en faire des tonnes mais entre les jantes, les stickers, les anti-brouillard dans le spoiler avant, le becquet en plastique noir, ça lui donnait un look différent devenu délicieusement vintage avec le temps.
Bon avec 105 ch sous le capot (115 pour la Ph2), on peut s’dire qu’elle ne devait avoir de sportif que le nom. Eh bien revoyez vos jugements… le Cléon fonte avec son arbre à cames latéral se voyait pousser des ailes une fois que le Garrett lui soufflait dans l’admission. Bien aidé par seulement 905 kg de tôle sur la balance. La 11 Turbo Ph1 shootait le 0 à 100 en 9,3 avant de passer la barre kilométrique en 31 pour filer à 190 km/h. Mais au delà des chiffres, elle offrait un comportement de traction capricieuse… avec un train avant qui devait gérer les watts et le couple avec du 175/65R14, et un train arrière complètement dépassé (défauts corrigés sur la Ph2). Ajoutez y un turbo en mode On – Off et vous aurez un engin qui pouvait vous effrayer en moins de deux… ou une base dont le potentiel ne demandait qu’à être préparé à grand renfort de suspensions plus basses et plus dures, de jantes plus copieuses et d’un bloc qui une fois libéré, pouvait envoyer du pâté. Et ce n’est ni Alain Oreille, ni Jean Ragnotti qui vous diront le contraire !
Ni cette R11 Turbo noire espagnole qui défile sous vos yeux. Une Phase 1 de 85 entièrement restaurée par Gustavo Boyero. Vous pouvez chercher le moindre défaut, il y en a pas. Même la peinture doit être plus clean que celles qui sortaient des usines Renault à l’époque. Un peu de rouge parce que le rouge, c’est sport. Un jeu de jantes Braid en 13″ chaussées en 185/60, une ligne inox qui reprend le look de celle d’origine, une sellerie grise et rouge qui vient habiller les célèbres baquets qu’on retrouvait dans toutes les Renault Turbo, accompagnés de harnais Sabelt.
Plus neuve qu’a l’origine, chapeau. La qualité du shoot photo rend bien hommage. Marrant le « Velocidades » sur la version espagnole en lieu et place de turbo!!!
J’ai traduit « Velocidades » sur DeepL Traduction en Espagol – > Français
Espagnol : « Velocidades »
=
Français : « Vitesse »
Oui du coup pas la même appellation qu’en France, bien que l’on reste sur une thématique commune. Sauf que dans la sémantique l’un parle d’une pièce mécanique de l’auto là ou l’autre reste sur une conception philosophique relative évocatrice de quelque chose.
Pour simplifier, peut être qu’en France dans les 80’s parler aussi ouvertement de « performance » pour un modèle routier passait deja pas très bien. Pourtant la pub de la 21 Turbo de l’époque est sans équivoque, mais avec des acteurs déguisés en policier allemand, scène devant se dérouler sur une autobahn allemande. Publicité sur les petits et grands écrans français pour draguer le marché d’Outre Rhin et se « cacher » à minima des autorités française?
Pas ces problèmes avec le marché espagnol à l’époque. Maintenant je ne saurai dire!!!