A partir de 71, la R12 a tenté sa chance sur le sol américain. Bon, ne rêvez pas, face à l’armada de voitures japonaises qui envahissait les USA, la française allait faire pâle figure. Proposée en berline ou en break sa diffusion sera anecdotique. Il n’empêche que l’une d’elles a su trouver son fan. Il l’a transformée en Gordini… et y a même greffé un turbo !
Ho ça va, calmez les puristes ! Aux States, elle aurait pu se retrouver avec un V8 entre les ailes avant. Donc autant dire qu’entre sa cure esthétique et l’arrivée de l’escargot sous son capot, c’est du soft.
En mai 71, c’est au bois de Boulogne que Renault va organiser la présentation officielle de la R12 américaine. Quelques semaines plus tard, les concessionnaires américains peuvent la découvrir en tôle et en huile au Doral Country Club du côté de Miami. Autant dire que le losange a essayé de mettre le paquet pour en faire une réussite. Pourtant la R12 commercialisée de l’autre côté de l’Atlantique est proposée soit en berline, soit en break. Il s’agit en fait d’une TL, équipée d’une calandre 4 phares, des feux de position latéraux obligatoires et un capot bombé de la 12 Gordini.
En effet, pour essayer de trouver sa place au pays des V8, la berline tricolore va recevoir le Cléon alu, le 4 cylindres 1.6 l hémisphérique réservé habituellement à la R16 TS. Mis à part que les normes antipollution ricaines sont passées par là. Bridé, il affiche 73 ch… et ne va cesser de perdre des chevaux au fur et à mesure des millésimes pendant que la réglementation va continuer de se durcir. Bref, au final, la R12 ne va pas séduire grand monde sur le sol américain, à part peut être quelques aficionados attirés par… on peut se demander quoi si ce n’est l’originalité de ses origines et son côté french touch !
Il n’empêche que l’une d’elles, un modèle de 74, a traversé les décennies pour se retrouver en 2019 dans le garage d’un amateur. Dans un piteux état, notre fada va lui offrir une restauration. Carrosserie refaite, phares européens, antibrouillards jaunes, pare-chocs aux abonnés absents, robe en bleu Gordini avec les bandes qui vont bien, jantes en 13′ chaussées en Achilles 122 de 185/80… à croire que le gars a commandé ses gommes sur 1001Pneus.fr pour pousser le made in France jusqu’au bout ! Dans l’habitacle, c’est baquets tendus de vinyle noir… et basta. Pour le reste c’est identique à c’qui est sorti d’usine en 74.
Dessous, le châssis est dorénavant maintenu par des coilovers et barres oscillantes débarquent à l’avant et à l’arrière. Il faut bien ça pour essayer de contenir les charges du gazier. Car si le bloc est toujours le 1.6 l d’origine, il a reçu le renfort d’un double corps Weber mais surtout d’un turbo qui vient maintenant lui souffler dans l’admission. Le piping est emprunté à une Impreza WRX pendant que l’allumage a été modernisé. Enfin le 4 pattes évacue ses calories à travers une ligne inox libérée et réalisée sur mesure.
La Douze envoie maintenant 140 ch aux roues avant via sa boite 4 manuelle équipée d’un embrayage renforcé. Avec un poids qui ne franchit pas la tonne, il n’y a pas de quoi aller chercher un V8 sur un 400 m, même si cette R12 Turbo doit en surprendre plus d’un !
© JoeKregori via BaT
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