La MGA c’est l’apothéose de ces petits roadsters anglais des années 50 et 60. Un engin compact, léger et équipé d’un bloc pétillant afin de miser plus sur les sensations que sur les perfs. Oubliez le time attack ou la chasse aux records et préférez les p’tites routes sinueuses cheveux au vent. Enfin, sauf avec celle qui arrive…
La MGA c’est un peu le symbole du renouveau dans la gamme de MG. En 52, la marque vient de passer sous le contrôle de la BMC (British Motor Corporation), si ce n’est que Leonard Lord, le président du groupe, préfère donner la priorité à Austin et à ses modèles sportifs commercialisés sous la nouvelle marque Austin Healey. Du coup, la marque Morris Garages repose sur les T Midget dont le développement remonte au milieu des années 30. Autant vous dire que dans un marché en pleine effervescence, elles n’ont pas grand chose de neuf à proposer.
Chez MG on insiste pourtant auprès de Lord pour obtenir le feu vert afin de développer celle qui signera le renaissance de la marque, la MGA. Finalement, c’est en 54 que le coup de départ sera enfin donné. En 10 mois, l’équipe de MG va pondre un roadster basé sur la nouvelle berline Magnette, en s’inspirant du proto UMG 400 imaginé en 1950 pour les 24h du Mans.
Le châssis de la Magnette est revu, adapté au gabarit de la voiture et renforcé avant de recevoir les 4 cylindres 1.5 l et 1.6 l de la berline. La carrière de la MGA va durer 7 ans jusqu’à ce que la MGB ne la pousse vers la retraite. Il n’empêche que le petit roadster va connaitre un beau succès, notamment de l’autre côté de l’Atlantique qui va absorber 80% des 101321 voitures produites.
Dans le lot, certaines vont finir leur vie au fond d’une grange, d’un terrain vague ou transformées en cannettes de Coca ! D’autres seront précieusement conservées… ou sauvées. C’est le cas de celle qui vous taquine la rétine et qui va énerver les ayatollahs de l’origine.
La voiture avait besoin d’une sérieuse remise en état. Moteur dans l’sac, caisse ruinée, châssis rouillé. Cherchez pas, à ce niveau là on dit resto… enfin aujourd’hui, on dit surtout restomod. En effet, lorsque la voiture a été récupérée par son proprio actuel en 2014, le gars n’a pas voulu se lancer dans une épreuve délirante qui risquait de s’avérer devenir un gouffre financier.
La carrosserie a été confiée à un spécialiste qui l’a foutue à tôle avant de la refaire et de l’épurer (plus de rétros extérieurs, ni de poignées). L’avant a été remodelé et débarrassé de ses pare-chocs. La calandre a été polie, le pare-brise est du style Le Mans et l’arrière accueille un bouchon de réservoir rabattable et des feux personnalisés. Une fois terminée, elle s’est parée d’un robe grise argent.
Les ailes sont remplies de jantes à rayons Daytona en 16″ chaussées en Cooper Zeon RS3-G1 de 205/55. Le train avant vient d’une MGB, sauf qu’il est passé par l’atelier de chez Hoyle Racing. A l’arrière, on trouve des suspensions indépendantes à la place de l’essieu rigide d’origine. Tout est maintenu par des coilovers réglables, associés à des barres antiroulis. Les silent blocs sont en polyuréthane, les roulements renforcés sont signés Timken et le freinage voit des étriers mordre des disques le tout pioché dans le catalogue de chez Hoyle et EBC.
Avec un tel cheptel, fallait un gazier au niveau… et pas qu’un peu. Le roadster anglais a du coup adopté un F20C, le 4 pattes Vtec de la Honda S2000. Le truc bien énervé, qui va respirer à plus de 9000 trs. D’autant plus que pour l’occasion, il se voit équipé d’une admission avec ITB et injecteurs Borla Velocity Stack, alimentés par deux pompes à essence et gérés par un boitier Haltech HT-055055 Platinum. On compte aussi un radia alu et d’une ligne inox sur mesure. Ainsi armé, le bloc dépasse les 250 bourrins qui filent aux roues arrière via la boite 6 manuelle japonaise, avec embrayage à double disque DKN, greffé à un essieu de Ford Merkur accompagné d’un différentiel Quaife.
Avec moins de 900 kg sur la balance, autant vous dire que le pilote a du boulot. Alors pour essayer de dompter son monstre, il se love dans des baquets tendus de cuir rouge, avec une ceinture ventrale de type aviation. Un rétro central posé sur le tableau de bord permet de voir un peu c’qui se passe derrière. Pour veiller au grain on retrouve une collection de compteurs Speedhut alors qu’une touche de bois est apportée par le volant Motolita et le pommeau de vitesse. C’est sobre, c’est propre.
A l’arrivée, cette MGA Vtec doit en scotcher plus d’un. Puis comme ça, le petit roadster anglais peut maintenant associer les perfs aux sensations… qui doivent être juste démoniaques !
© SuretyAgent via BaT
Excellent !! Quand la récup est impossible , vaut effectivement mieux passer à la transfo totale.
Lorsque j ’ étais gamin un t-shirt proclamait « Old Fords never die, they just go faster » , formule que l’on peut appliquer ici en changeant simplement un mot
Et bravo pour la trouvaille!
Splendide!!!