Audi Avus – Alu & W12 pour un hommage à Auto Union
par Thierry Houzé | 10 avril 2023 | Street |
1991, salon de l’auto de Tokyo. Coup de tonnerre sur le stand d’Audi avec l’apparition d’un concept aussi brillant qu’impressionnant. L’Audi Avus se présente comme une supercar équipée d’un W12, digne descendante d’Auto Union et de ses flèches d’argent des années 30. Si ce n’est que son apparition n’a absolument aucun rapport avec le sport…
Un concept car c’est comme la photo du menu chez McDo… c’est beau, bien rangé, appétissant, ça te donne envie d’essayer jusqu’au moment où tu ouvres la boite et qu’tu demandes si le burger, c’est pas à toi de le monter tout seul. Sur les salons auto, un concept car c’est pareil. Ils sont là pour exciter les rétines, et quand l’un d’entre eux se retrouve dans le catalogue d’un constructeur, ça n’a plus rien à voir avec le sex symbol qui se pavanait sous les projecteurs.
‘Fin un concept car, ça sert aussi à annoncer une orientation stylistique ou mécanique, une évolution ou une nouvelle tendance. En même temps, leur conception n’en a rien à carrer des différentes normes ou d’une pseudo cohérence industrielle ou commerciale, alors les designer et les ingénieurs se lâchent dans le but de se faire plaisir et d’offrir à leur employeur un buzz calculé.
L’ Audi Avus c’était ça. Une supercar rutilante, habillée d’alu poli, remuée par un original W12 le tout en annonçant avoir été inspiré par les monoplaces Auto Union des années 30. Celles qu’on surnommait les flèches d’argent. Avus fait également référence à cette société allemande, l’Automobil Verkehrs und Übungs Straße (Route de circulation et d’essais automobiles) qui allait donner naissance en 1921 à un circuit d’essais routiers à l’ouest de Berlin, et recevoir même les F1 à partir de 1926.
Les lignes de l’Avus sont spectaculaires d’autant qu’elle affiche quasiment 2m de large pour seulement 1m17 de haut. Le cockpit est rejeté au centre, et se contente de deux baquets en cuir rouge, d’une boite auto et quelques fioriture comme les vitres électriques ou la sono. Rien d’ostentatoire… l’essentiel est ailleurs.
Le dessin est original surtout avec ces ailes qui surpassent la ligne de caisse. La carrosserie en alu poli dont chaque panneau a été réalisé à la main, repose sur un châssis tubulaire en alu lui aussi. De quoi assurer rigidité et légèreté. En position centrale arrière, elle embarque un original W12 de 5.9 l pour 509 ch… camouflé sous un cache en plastique afin d’alimenter l’admission. Il est associé à une boite 6 manuelle et ainsi qu’à une transmission Quattro.
Pour lui donner naissance, les ingénieurs d’Audi y ont mis tout leur savoir faire. Pour ce faire, ils ont eu l’idée d’un bloc composé de 3 rangées de 4 cylindres. Deux en V et le troisième au centre. Pourtant ce bloc ne verra le jour qu’en 2001 pour se retrouver entre les ailes avant de l’Audi A8, si ce n’est qu’en temps, Audi aura abandonné l’idée des 3 bancs pour préférer associer deux VR6. Et le concept qui aura le rôle de lancer officiellement ce moteur sera la VW W12.
Alors cette Audi Avus elle sert à quoi ? Bien qu’elle embarque l’original W12 (en fait, certaine rumeurs disent que l’Avus n’avait pas de moteur, et qu’elle recevra le W12 composé des deux VR6 que des années plus tard), son rôle était surtout d’annoncer l’arrivée de la berline A8 et sa structure full alu. Oui, rien à voir avec la pompe à feu qui sommeillait derrière le pilote, ça, ce sera pour plus tard.
Avec tout cet alu, ce concept car qui aurait pu se la jouer supercar, affichait seulement 1250 kg sur la balance. De quoi revendiquer le 0 à 100 en 3 secondes avant de filer à 340 km/h. Autant dire que face aux Bugatti EB110, Jaguar XJ220 ou McLaren F1, elle aurait été loin d’être ridicule. Pour cela, il faudra attendre l’arrivée de la R8 en 2006, largement inspirée de l’Avus, du concept Quattro Spyder et du Le Mans Quattro. Ah, je crois que j’ai encore des histoires à vous raconter…
Je la trouvais belle à sa sortie, maintenant je trouve l’avant assez quelconque. Comme quoi les goûts changent. Nous ne devons pas avoir la même notion de centre ☺, car je trouve que le cockpit est plutôt retejeté sur l’avant moi. Je n’avais jamais vu de photos de l’intérieur (merci !), c’est bizarre de retrouver du bois sur un engin aussi futuriste. Sinon il me semble que les jantes ont ensuite été reprises sur une bonne partie de gamme
Tu t’es laissé emporter mon ami, le W12 apparu sous le capot de l’A8 est conçu autour de deux VR6 assemblés, pas de trois bancs de 4 cylindres.
Pas sur l’Avus. C’était bien 3 bancs de 4 cylindres.
Et encore, certaines rumeurs affirment même qu’à l’époque, sous le cache en plastique, il n’y avait rien. Et que les ingénieurs lui colleront un moteur bien des années plus tard après sa présentation.
L’arrière semble avoir servi d ’inspiration pour celui de la Bentley Continental GT mk1…
Pour rebondir sur ce que dit fabrice, en design au proportions générales, je la vois surtout annoncer la Veyron chez Bugatti sortie 15 ans plus tard.
Regarder là uniquement au dessus de la ligne de caisse et jugez par vous même. L’architecture moteur peut y faire penser avec 4 gamelles de moins.
Les feux arrières font penser à ceux de la Conti’ MK1 de chez Bentley, en effet, en plus effilés.