Pauvre anglais qui trouvait que sa vaillante mais vieillissante Golf 2 GTi 16s se trainait du boule. Marre de se voir fumé par des TDi Stage 42 transformés en poulpes de la route, s’échappant dans des méandres de fumée noire, il a décidé de passer aux choses sérieuses… soit un p’tit 1.8 20V Turbo histoire que tout puisse rentrer dans l’ordre !
Mais avant de traverser la Manche, attardons nous quelques instants sur notre allemande. VW a marqué les esprits en osant équiper une Golf avec un bouilleur énervé. La voiture du peuple dopée par un 1.6 l de 110 ch allait devenir culte et lancer la religion des trois lettres magiques, GTI… c’était en 1974.
Mais voilà, le temps passe, les choses vieillissent et les nouveautés deviennent ringardes… surtout quand elles ont quatre roues ! Ajoutez à cela une concurrence qui n’hésite pas à venir foutre le bordel et à un moment, on a plus trop le choix, faut renouveler. Ce sera le cas fin 83 avec l’arrivée de la Golf 2… plus grosse, plus classieuse, plus luxueuse, mais surtout plus lourde. En passant de 810 à 1045 kg pour 112 ch, la nouvelle venue était beaucoup moins GTi que ses bandes rouge le laissaient imaginer. D’autant plus qu’en face, la concurrence avait affuté ses armes.
Il faudra voir débarquer une culasse 16 soupapes, puis un compresseur pour redonner de sa splendeur à la compacte allemande. Mais une fois de plus le temps a fait son oeuvre… blablabla… l’histoire on la connait. Les GTi ont traversé les générations en s’adaptant aux contraintes avec toujours plus de kilos et plus de chevaux pour combler cette prise de poids. Une sorte de spirale infernale qui allait au fil du temps leur faire gagner des watts, mais surtout perdre leur agilité de ballerines.
Il n’empêche que notre bonne vieille Golf 2 GTI 16s a fini elle aussi par perdre de sa splendeur au fil des années. 139 ch c’était peut être fun en 85 mais en 2020 c’est devenu juste pour suivre un SUV ou un GTD. Le plaisir est toujours là pour celui qui sait s’en contenter et savourer ces saveurs ressorties du passé. Mais pour le fanatique de la fiche technique, c’est une autre histoire. Lui son truc, c’est arriver le premier, donc la GTi 16s, c’est un tromblon dépassé !
Ou alors, il reste le swap. C’est le cas de celle que je vous ai trouvée. Une Golf 2 GTi 16s de 90, une des dernières (sa carrière s’est arrêtée fin 91) avec gros pare-choc, en robe Oak green, chaussée en BBS RM de 16″, enrobées de Nankang en 205/45. Histoire de bien remplir les ailes équipées d’élargisseurs de G60, elle est posée sur des coilovers réglables KW. Le freinage a lui aussi été emprunté à une G60 accompagné de durites avia’.
Sous le capot, c’est le 4 cylindres 1.8 20v Turbo qui a trouvé sa place. En y étant, il a vu débarquer un turbo K04, un gros intercooler alu et une ligne full inox. Ce sont maintenant 270 canassons énervés qui déboulent sur les roues avant via une boite 5 manuelle aidée par un embrayage de G60. Oui, faut dire qu’elles ont du taff pour faire passer tout ce p’tit monde sur l’asphalte. Surtout que là, c’est sans filtre !
En tout cas le pilote essaye de maitriser son missile pas vraiment docile, soigneusement installé dans des baquets de 911 tendus de cuir et d’alcantara tout comme les panneaux de portes et le ciel de toit. Pour le reste, c’est comme au jour de sa sortie d’usine, du volant 4 branches au pommeau « balle de golf », si ce n’est la plaque 20v venue remplacer la 16s d’origine sur la boite à gants.
Au final, c’e Golf 2 est aussi méchante que discrète et classe. Ne reste plus qu’à maitriser la fougue du gazier qui ne cherche qu’à faire fondre les deux gommards. Ca doit être viril, d’autant qu’au moindre soudage, te train avant ne doit vouloir que tirer tout droit. Mais bon, ce genre d’engin, ça se mérite non ?
Joli prépa’ avec des références de pièces visibles et autres qui viennent de la banque « d’organe »du groupe. De bon ton!!!