Encore une qui se monte dans son garage à grand renfort de cruciforme et de clé de 10 ! Un peu comme une étagère Ikea… si ce n’est que là, l’étagère elle s’appelle Midlana et elle embarque un K24 dopé au turbo. Un peu comme si on s’amusait à assembler un missile sol-sol dans sa cuisine… à voir maintenant si ça va nous péter à la gueule !
Merci Colin
Ok, le concept de la baignoire sur roues ne date pas d’aujourd’hui. C’est en 52 que le génial Colin Chapman va donner vie à sa Lotus MK VI, un roadster monoplace, reposant sur un châssis tubulaire ne pesant que 25 kg. Aux quatre coins, les trains roulants misaient sur les dernières évolutions techniques de l’époque. Une p’tite coque en alu et sous le capot, des points d’ancrage permettant d’y mettre, au choix, un 4 cylindres Ford 1.2 l ou 1.5 l, un bloc 1.3 l ou 1.5 l de MG TF ou le très prisé 1.5 l Coventry Climax. Oui, la Lotus Mk VI était un kit car réservé à la compétition. Une puce de moins de 450 kg qui allait séduire une centaine de pilotes. D’autant plus que Colin Chapman n’hésitait pas à adapter ses voitures aux besoins de ses clients. Quoiqu’il en soit, devant ce succès, Chapman allait la faire évoluer, pour en faire une sportive biplace, aussi bien adaptée au circuit qu’à la route… la Lotus Seven voyait ainsi le jour en 57.
Après 6, c’est 7 !
La Seven embarque le châssis tubulaire de la Eleven avec sa double triangulation à l’avant. Habillée d’une coque en alu elle reçoit le 4 cylindres 1.2 l d’origine Ford développant 40 ch et associé à une boite 3 vitesses. Mais une fois de plus, chez Lotus il suffisait de demander et de payer. D’ailleurs Chapman n’allait cesser de faire évoluer sa Seven durant ses 14 années de carrière Lotus… et plus encore puisqu’elle est toujours vendue aujourd’hui par le biais de Caterham qui était à la base le plus gros revendeur de Lotus Seven sur le sol anglais. A tel point qu’en 73, lorsque Chapman souhaite cesser sa production, Caterham va lui racheter les droits et l’outillage afin de continuer de la produire… et ça fait plus de 50 ans que ça dure !
Light is très right
Du coup, la Lotus Seven a inspiré pas mal de constructeurs indépendants. Faut dire que sa recette est d’une logique implacable. Un châssis tubulaire, des trains roulants sérieux pour un équipement qui se contente de l’essentiel. L’objectif est d’en maitriser le poids. 420 kg pour la toute première. Du coup, inutile d’en mettre trop sous le capot. Le poids s’occupe de tout… la tenue de route, le freinage, les perf, l’efficacité… Mais ça c’est sans compter sur les ricains, qui ont cette fichue tendance à coller des V8 de partout…
Midlana… ‘l’a n’a pas pour faire semblant !
Et quand ce n’est pas un V8, c’est un turbo (parfois même les deux !). C’est le cas de cette Midlana. A la base, comme son ainée, c’est un châssis tubulaire recouvert de panneaux en alu rivetés ou en fibre de verre. A l’avant, le train roulant adopte une double triangulation, à l’arrière, c’est du multibras. L’ensemble est maintenu par des combinés QA1 réglables. La direction est empruntée à une MX5. Le freinage est confié à Wilwood avec à l’avant, des étriers 4 pistons. Le tout est posé sur des jantes Sport Max Racing en 7 et 9 x 17″ chaussées de gommes Nitto NT01 en 205/40 et 275/40.
Le choix des armes
La prise d’air sur le toit c’est pour alimenter le gaziers qui, contrairement à toutes les Seven replica, se trouve en position centrale arrière. Etant donné que c’est un kit car, le choix s’offre au pilote entre les préconisations du constructeur. Le 2.3l 16v repris de la Nissan Sentra SE-R, le VR6 VW, le bloc atmo ou turbo de la Toyota MR2 ou encore les Honda B18 et H22. En gros, la voiture est faite pour encaisser un peu plus de 200 ch. Mais celui qui veut « s’amuser » à y coller autre chose, libre à lui.
K24 turbo…
C’est le cas ici avec un K24A1, le 4 cylindres 2.4 l i Vtec emprunté pour l’occasion à un CRV et donné pour 160 ch d’origine. Sauf qu’il ne l’est plus puisqu’un Garrett GTX3576R vient y souffler dans les bronches. Revu par l’équipe de Drag Cartel de Simi Valley, en Californie, il lui ont également greffé une culasse d’Acura TSX, une lubrification par carter sec, des pistons forgés haute compression, un refroidissement optimisé avec gros radia alu pour l’eau et l’huile, une ligne en inox sur mesure, une injection gros débit et une gestion AEM Infinity aux p’tits oignons pour tourner à l’éthanol. Les watts filent aux roues arrière à travers une boîte 6 manuelle Acura revue par Synchrotech Transmission. Elle embarque des engrenages MFactory, des synchros à revêtement en carbone, un kit d’embrayage à double disque Competition Clutch ainsi qu’un différentiel à glissement limité OS Giken. Les demi-arbres ont été fabriqués sur mesure par The Driveshaft Shop pour associer la boîte aux moyeux arrière de Miata.
L’essentiel…
Dans le cockpit, rien d’ostentatoire. De toute façon avec un tel engin, ça ne servirait pas à grand chose. Deux baquets Ultrashield en tissu gris, des harnais Crow Enterprizes, un extincteur, un volant Momo sur moyeu snap off et un dashboard numérique AiM.
Moins d’1,5
Au banc, la bestiole a sorti 536 ch à 8000 trs et 607 Nm de couple Avec 800 kg sur la balance, vous imaginez le level ? Appelez vite notre assureur, le vôtre va faire une syncope ! Avec un rapport poids / puissance de moins d’1,5 autant dire que la Midlana n’est pas là pour faire de la figuration. On est au niveau d’une McLaren Senna ou de la Toyota GT One Street Legal ! L’appui aéro en moins… et ça, ça peut changer beaucoup de choses ! Après, si vous préférez les modèles fermés, il y a la Kimini. C’est presque la même, si ce n’est qu’elle reçoit une coque en carbone qui reprend le look d’une Mini sous emphet’. Mais ceci est une autre histoire…
Violent, style buggy de Fast 6, en mieux!!!