On aurait presque fini par les oublier, sacrifiés sur l’autel de la modernité, du Xénon et des LED. Mais quand on recherche un signe fort des 80’s et 90’s, quoi de plus pompélup que les Pop-Up ? Les fameux phares escamotables, symboles de la technologie sportive et kitch d’un temps pas si lointain que cela…

Ha ça avait de la gueule… Ils offraient de l’allure et une touche indéniable de sportivité. Oui, c’était la classe, au même titre que les légendaires essuies phares, les poils sur le torse ou la chemise hawaïenne !

Ils sont sortis de l’imagination d’un certain Harold Ames qui en dépose le brevet en juillet 1934. Alors président de Duesenberg,  il faudra attendre l’année suivante pour les voir apparaitre sur la Cord 810.

A l’époque, un phare vaut son pesant de surface, alors 2… Oui, parce que généralement, une voiture ça marche avec 2 phares ! Donc afin d’alléger le taux de pénétration dans l’air, en affinant la face avant et également le style, on les a fait disparaitre, camouflés sous un original système escamotable. Un volet, un moteur rotatif, ou un vérin qui les faisait passer de l’horizontal au vertical, en tout cas, les voilà qui se retrouvaient réduits à leur simple rôle, éclairer ou disparaitre…

L’idée a séduit, et les constructeurs ont joué du copier-coller, certains cherchant à innover, mais bon, le tour fut vite fait. Cela n’a pas empêché les designers de se lâcher et les ingénieurs d’en faire de même ! Le Pop-Up a fleuri comme les boutons sur le visage d’une jeune adolescente… Une vraie sportive se devait d’en avoir, de toute façon les « grosses » en avaient, Corvette, Ferrari, Lamborghini, De Tomaso, Lotus,… Alors les sportives plus modestes, pour se la péter et faire comme les grandes étaient forcées d’en être équipées. Puis à l’époque, rouler dans une voiture avec des Pop Up, ben c’était la classe ! Un signe de réussite sociale… Votre voisin vous jalousait, votre secrétaire rêvait de vous, votre belle mère vous admirait et vos enfants vous voyaient en super héros, dont le super pouvoir était de baisser ou relever ces choses d’où jaillissait la lumière !

70’s et 80’s, la mode fut alors poussée à son paroxysme. Un véritable épidémie, Porsche, BMW M1, Lotus, Ferrari, Lambo, toutes les mettaient à l’honneur… Les japonais aussi en étaient fans, Toyota en avait sur chacune de ses sportives, de la 2000GT jusqu’aux Celica ou Supra,… Honda s’y mis, Mitsu, Mazda et Nissan aussi. Même les marques telles Opel, Saab ou Volvo y passèrent ainsi que les françaises avec Matra, Alpine et Venturi.

Véritable signe de sportivité, de technologie, d’avant-gardisme,  la modernité poussée à son paroxysme, la crème du design, qui flattait l’égo et donnait aux caisses des airs de missiles, de squale… ou de suppo selon le talent de celui qui avait tenu le crayon !

L’apothéose fut pour les années 90. Toutes les stars de la catégorie affichaient fièrement les Pop-Up, F40, XJ220, Diablo… Le top du pompélup fut pour la Cizeta Moroder qui en recevait non pas 2, mais 4 !

Finalement, ils furent victime de ce qui les avait vu naitre… La performance technique dictée par le sempiternel coefficient de pénétration dans l’air. Ils permirent d’affiner le profil des voitures pour lui offrir une sorte de fuselage. Mais une fois déployés, c’était tout le contraire… 2 briques au bout du capot, forcément, lancées à plus de 300, ça faisait désordre ! Du coup, ils commencèrent à disparaitre, et les supercars, les références, l’élite, les abandonnèrent, Bugatti EB110, Porsche Carrera GT, F50, Murcielago, McLaren F1, Pagani Zonda,… préférèrent à leur place, des coques en polycarbonate, vous savez, cette chose moderne, qui peut prendre la forme qu’on veut, mais qui se terni avec le temps… On en a même vu naitre avec les Pop-Up et passer au polycarbonate en grandissant, la NSX, la Mitsu 3000GT, même la Testarossa les échangeât en devenant F512M ! Tout foutait l’camp…

Aujourd’hui, pour avoir des Pop-Up, il faut se plonger dans le monde de l’occasion, puisqu’ils ont totalement disparu du monde de l’automobile. Autrefois adulés et respectés, ils sont devenus ringards et dépassés ! Comme les boys band… D’ailleurs, tout comme ces philosophes de la fin du 20ème siècle, il leur fallait bien « Partir un jour »…!

Quoiqu’il en soit, ils sont les dignes représentants d’une époque, pas si lointaine, où la performance c’était bien, mais avec du style, c’était pas si mal non plus.

© DtRockstar1

Allez, cadeau, trouvez ici la liste de toutes les voitures équipées de Pop-Up