A sa sortie en 85, l’Alfa 75 a déchainé les critiques… Style baroque, châssis à l’architecture digne d’une diligence, finition aléatoire accompagnée d’une fiabilité électronique limite… On sentait bien, à travers elle, que la période n’était pas à la fête chez Alfa et que les budgets étaient plus que limités et serrés. Heureusement, il restait des moteurs, et la propulsion…
Bon l’époque, personne ne se doutait que la propu chez Alfa, était en train de vivre ses dernières heures. Même chose pour les moteurs, car si le V6 Busso allait encore connaitre quelques belles années, ce n’était pas le cas du 1.8 l turbo.
Pourtant, 30 ans plus tard, tous les défauts de la 75, hautement décriés, vont justement faire son charme. Un dessin baroque mais tellement personnel et qui tranche face au classicisme de la concurrence. Même chose pour l’habitacle et ses quelques défauts… finalement, il fait l’originalité de la voiture et contribue à entretenir le virus Alfiste.
Son châssis, il a vu le jour à la fin des années 60, était déjà limite à sa sortie, et en 85, il accusait 10 ans de retards ! L’avant fait confiance à des barres de torsion en lieu et place des ressorts, et l’arrière est équipé d’un pont rigide De Dion… Y’a mieux. Mais une Alfa est sportive, les suspensions sont raides, et son architecture, paradoxalement, mise sur le transaxle (Moteur avant / boite à l’arrière) pour privilégier la répartition des masses, et compte un autobloquant gentiment fourni de série. Par contre, aucune aide, et la direction « insistée » vous donne l’impression d’être au volant d’un poids lourd. Mais justement, tout est là. En ville, vous maudirez la 75… Mais une fois sur route et à l’attaque, on trouve un comportement entier. Compétences de pilotage obligatoire… surtout avec un bouilleur turbalisé, au caractère entier, viril et ON – OFF. Avec 155 ch énervés pour 1200 kg, quand ça déboule, faut savoir tourner le volant et gérer son pied droit ! Et ça, c’est sur le sec… car une fois la route humide, la 75 c’est le cauchemar des grippeurs et le paradis des drifteurs… mis à part que le drift ne s’improvise pas ! Et qu’à la longue, ça peut devenir usant…
Aujourd’hui, les Alfa 75 turbo qui n’ont pas fini enroulées autour d’un platane ou encastrées dans un mur, font partie de ces voitures qu’on dit « à caractère ». Mener une 75 Turbo (Ou V6), ça se mérite, ça se respecte et au final, ça sent bon les 80’s et éventuellement, le sapin pour ceux qui manquent d’humilité !
En 87, Alfa tente d’attaquer le marché américain (D’où la série América, ouais, les gars du marketing ne se sont pas trop fatigué sur ce coup là !). A partir de 88, Fiat vient sauver Alfa, et remet à jour la 75 en finançant un facelift. Finalement, la 75, malgré ses débuts décriés, deviendra par la suite considérée comme la dernière « vraie » Alfa par les aficionados de la marque, reconnaissant enfin son caractère compliqué mais envoutant. Comme quoi, la reconnaissance vient avec le temps.
Elle tire sa révérence en 92 pour laisser la place à la 155 qui, en fin de compte, exacerbe le style de la 75… mais abandonnera le 1.8 Turbo et surtout la propulsion… Une page se tourne chez Alfa, mais l’histoire ne s’est pas arrêtée pas là… heureusement !
mouchette pierre
sur 10 septembre 2017 à 12 h 23 min
La 75 n’était pas decriée à l’époque et son équilibre des masses (contrairement, par ex.,aux bmw très « savonnettes », difficiles sous la pluie et insortables sur la neige) la rendait fort stables dans la plupart des circonstances, par rapport à la plupart de la production de l’époque. Trop de roulis, ça oui mais une fois habitué, ça ne gênait plus. Maintenant la brutalité des turbos des années 80, c’est autre chose…
Fabrizio Dell'Anese
sur 11 septembre 2017 à 0 h 15 min
Les débuts du chassis transaxle, c’est 1972 avec l’Alfetta.
« chassis qui a 10 ans de retard en 1985 » (?!) Les victoires des Loubet et Panciatici en rallye c’est du boudin ? Qui plus est en groupe N, proche de la série ! Et j’en passe…
Sans rancune 😉
J’ai fini par vendre la mienne au bout de 9 ans et 270 000km, plusieurs lignes d’échappement changées. En voiture « d’usage » les 147, mais en voiture plaisir 2 GTV6. La TURBO restera la plus sportive pour moi. Toute la famille et les bagages « rentraient » dedans. A 200km/h.
Emmanuel Lunari
Loïc Matošin
Ca envoi du pâté ca !!!!!
Yoshi Goudron
La 75 n’était pas decriée à l’époque et son équilibre des masses (contrairement, par ex.,aux bmw très « savonnettes », difficiles sous la pluie et insortables sur la neige) la rendait fort stables dans la plupart des circonstances, par rapport à la plupart de la production de l’époque. Trop de roulis, ça oui mais une fois habitué, ça ne gênait plus. Maintenant la brutalité des turbos des années 80, c’est autre chose…
Tegui Zator
Une voiture d’homme!
Allez avoues, ça te fait envie !
Les débuts du chassis transaxle, c’est 1972 avec l’Alfetta.
« chassis qui a 10 ans de retard en 1985 » (?!) Les victoires des Loubet et Panciatici en rallye c’est du boudin ? Qui plus est en groupe N, proche de la série ! Et j’en passe…
Sans rancune 😉
Réflexion digne d’un Alfaliban qui confond passion et discernement !
http://delessencedansmesveines.com/2017/06/le-dictionnaire-qui-sent-lessence/
J’ai fini par vendre la mienne au bout de 9 ans et 270 000km, plusieurs lignes d’échappement changées. En voiture « d’usage » les 147, mais en voiture plaisir 2 GTV6. La TURBO restera la plus sportive pour moi. Toute la famille et les bagages « rentraient » dedans. A 200km/h.