J’me pose souvent des questions, à savoir ce qu’on apprend aujourd’hui à nos jeunes qui passent leur permis. Ça marche aussi avec tous ceux qui l’ont depuis des dizaines d’années. Je commence vraiment par me dire que certaines personnes n’ont su conduire qu’une seule et unique fois dans leur vie, le jour où l’inspecteur était assis à leur côté. Dès le papier rose en poche, ils seraient donc devenus amnésiques ?
Ça fait un petit moment que je voulais vous parler du permis de conduire… Mais vous me connaissez maintenant, je suis vieux, débile, sénile, je bave et vous devez vous douter que mon sphincter est loin de sa forme initiale ! Puis bloqué dans le passé, j’ai tendance à tout voir depuis ce côté obscur où on prône la religion du « c’était mieux avant ». Mais voilà, le permis, je suis en plein dedans… mon fils a eu son code il y a quelques jours et les leçons s’enchainent pour qu’il puisse suivre les traces de son père en obtenant son code et son permis du 1er coup.
Alors je pose le tableau de suite, mais pour être honnête, quand je vois les questions qu’ils se coltinent au code, je doute qu’en me pointant le sourire aux lèvres, je puisse repartir avec. C’est devenu du gros délire… de la théorie à vous bouffer les neurones, genre une mauvaise campagne de propagande mettant en scène un pilote de F1 et sa femme, qui essaieraient de nous faire croire que rouler à 80, ça sauve des vies. Mais bon, dans notre société si intellectualisée et respectueuse, ça ne peut pas exister hein ?!
Non le code, c’est quand même devenu de la lobotomisation, où une fois derrière le volant, tu te rends compte que 80% de ce qu’on t’a appris, est difficilement cohérent pour une mise en application quotidienne. Surtout qu’une théorie mathématique ça ne fonctionne que sur le papier, rarement sur le bitume. La physique théorique routière serait donc ainsi faite qu’une 4 L, une Twingo, une Mini, une Porsche 911 Turbo S, une McLaren P1 et un Scenic Dci parcoureraient tous la même distance pour un 80 à 0 ! Ah si ! Va donc expliquer au gars qui a fait péter l’option carbone céramique à 15 boules, que finalement, ça ne sert pas plus que des freins de Picasso ! Même Romain il le dit alors… Justement, tes freins, tu dois vérifier l’usure de tes plaquettes et de tes disques chaque fois que tu t’apprêtes à monter dans ta tire. Bien sûr, on le fait tous. Puis ta femme elle doit savoir changer une roue sans t’appeler 15 fois de suite et te laisser 9 textos ! C’est pareil, elle doit connaitre parfaitement le fonctionnement d’une bougie d’allumage et faire son propre diagnostique quand le moteur il fait « tactac » « boumboum » « brrrrrrrrr » ou encore « tchictchic » ! C’est bien connu…
Enfin, une fois que t’as réussi ton code, tu es enfin totalement libre pour te consacrer à la conduite… et là encore j’ai des doutes. Quand je croise des voitures arborant fièrement le « A » collé au cul (pour ceux qui le mettent…), je suis surpris de voir qu’à peine le papier magique en poche, on oublie le cligno, les règles du rond point, la différence entre un stop et un cédez le passage, les limitations de vitesse et la fameuse location de la file du milieu sur l’autoroute. Je vous rassure, tout cela s’applique également aux conducteurs chevronnés. En même temps, quand tu oublies les bases 15 jours après, tu peux pas t’en rappeler 15 ans plus tard ! Surtout que t’apprends à conduire dans une caisse flambante neuve pour finir dans une rougne qui tombe en ruine et couine autant qu’une soirée Macaréna dans une maison de retraite !
Plus tard, les conducteurs se transforment en victimes du procès verbal, ou pilote de stock car. Leur nombre de points sur le permis est inversement proportionnel au nombre de coups sur la carrosserie. Les nouveaux rebelles de la route, qui passent la plupart de leur temps à trouver un stage pour les points du permis de conduire ou un bon carrossier., parfois même les 2 !
Alors n’allez pas croire que je suis du genre à montrer l’exemple, respectant scrupuleusement comme un bon élève. Pour moi, le code de la route et la conduite, ça doit s’adapter aux conditions, au temps, au moment, et même à ce qu’on a entre les mains. On ne devrait pas rouler de la même façon sur une autoroute déserte de nuit et au volant d’une Twingo, que dans un gros SUV surpuissant ou un pullman turbalisé un jour de départ en vacances. Ou quand j’essaye une Ferrari et que le blaireau qui cherchait à me coller au cul sur 20 bornes, arrive à me doubler alors que je rentre en ville et que je passe devant une école à l’heure de la sortie, sagement calé à 50 et doucement bercé par les ronrons du V8 alors que lui déboule, la bave aux lèvres, à 120 juste pour pouvoir enfin me doubler… Mouais ! Le jour où on fera des greffes de cerveaux, il pourra s’inscrire sur liste d’attente. Même chose pour la blonde qui s’est tapée un Lyon Marseille scotchée sur la file du milieu, le coupeur de rond point, le psychopathe des appels de phares, celui qui bouffe la moitié du stop et qui gueule parce qu’en plus tu l’as pas laissé passer, la morue qui se poste en double file et fait chier tout monde le temps d’aller chercher son gamin, le baveux qui te double comme un sauvage sur la ligne blanche… et tous les autres. Je prône donc le « rouler intelligent » car comme m’a enseigné ma monitrice d’auto-école il y a déjà plus de 20 ans, « On ne prend pas la route, on la partage » ! C’est tellement vrai… parce que toi tu sais peut être conduire, maitriser ta caisse, mais le vieux qui arrive en face, la maman et ses 2 enfants, la grand-mère qui va manger chez son fils, le père de famille qui se coltine 80 000 bornes par an, ou le gars qui rentre simplement du boulot, lui, il peut avoir un moment d’inattention, une mauvaise réaction, la peur de te voir débouler au taquet, et tout ça peut se finir en mode bolo’ dans des caisses en bois…
Donc rouler aujourd’hui, c’est Fort Boyard ! Entre le racket d’état d’un côté, passer son temps à surveiller la bande de droite, les radars dans tous les sens, éviter les « pilotes » en bois, les cyclistes qui se prennent pour des maillots jaunes, les touristes qui imaginent que nous sommes tous en vacances, les rois de la route qui s’imaginent seuls, tout ça en contrôlant sa conso (oui, là aussi ça pique si t’es pas à l’éthanol !)… ça devient compliqué de rouler sur nos routes en essayant de se faire plaisir un chouill’ sans de suite, mettre son permis en danger ! Ouais, ça fout la ch’touille, mais c’est comme ça… et tant que le mouvement ne sera pas réel et global, on pourra continuer de se plaindre sur les réseaux sociaux ou… sur un blog !
© Palais de la voiture & signatures éventuelles
excellent les diapos!
Tout pareil sauf pour la Féfé mais dans l’aileron de ma porschi, j’y suis trop souvent confronté. On te colle, quand tu freines avec des galettes de 380, les visages de derrières s’allongent. Et quand tu roules pépère on te double victorieux dans sa poubelle sans voir que devant ça freine …
Tout pareil sauf pour la Féfé mais dans l’aileron de ma porschi, j’y suis trop souvent confronté. On te colle, quand tu freines avec des galettes de 380, les visages de derrières s’allongent. Et quand tu roules pépère on te double victorieux dans sa poubelle sans voir que devant ça freine …
Bien écrit, aujourd’hui on leur apprend beaucoup de théorie et Surtout on leur pique LES SOUS
B R A V O pour tant de sincérité
100% d’accord avec toi mon gamin sera très vite dans la réalité de la circulation !
Donc le code la conduite et après ce sera conduite accompagnée avec papa !! Oui oui oui d’abord le permis (a 80% irréaliste) ensuite la réalité avec papa pour éviter les problèmes
de toute façon, si il veux que sa golf 2 sorte du garage il faudra déjà qu’il finisse de remonter le moteur , les combinés fileté et enfin être très sage pour me motivé a refaire la peinture… et oui mon fils , tu ne sera pas un pilote de course mais un bon conducteur, qui partagera la route et sa passion