Comment en pas l’aimer avec sa bouille rondouillarde, ce pare-brise qui se limite au strict minimum et cette architecture qui vous rappelle que les sensations ne se limitent pas qu’à la puissance, mais aussi au poids. La Porsche 356 Speedster, c’est à la base, un produit marketing, et qui au fil des années, est devenue un monument automobilesque… Un coup de foudre pour un coup de comm’ !
Max Hoffman ? Ca vous parle ? Mais siiiii, c’est grâce à lui que les années 50’s et 60’s ont vu débarquer certaines voitures les plus désirables. Expatrié autrichien devenu un importateur influent, c’est lui qui distribuait une bonne partie des marques européennes sur le sol américain (Porsche, VW, Alfa, Ferrari, Jaguar, Mercedes et BMW). Il connaissait son marché et ses clients, et savait trouver les mots auprès des constructeurs pour proposer les modèles attendus. C’est lui qui allait demander à Porsche de développer le 356 Speedster, à BMW de sortir la 507, à Jaguar d’homologuer les dernières XKSS, à Alfa et Ferrari d’enlever le toit de leurs coupés sportifs, ou encore à Mercedes de commercialiser les 300 SL roadster et coupés Gullwing. Aidé par un compte en banque bien fourni, il n’hésitait pas à aligner les dollars pour financer les modèles… qui se vendaient comme des p’tits pains et profitaient au constructeur en terme d’image. Un visionnaire de l’auto comme on en fait plus.
Du coup, la 356 Speedster a débarqué sur le marché américain en 1954 avec pour objectif de venir rouler sur les plates bandes des petits roadster anglais. Un pur produit marketing, bien ciblé sur son marché. Cela n’allait pas l’empêcher de devenir un succès. Fallait juste y penser et oser le faire.
Pourtant, avec le design de la 356 et du Speedster, il n’y a pas de quoi en faire des tonnes… au contraire, puisque ça serait compliqué de faire plus simple ! Et justement, tout doit venir de là. C’est simple, ça vieillit bien, ça passe les années sans prendre une ride et quand ça commence à vieillir, on dit plutôt que ça se bonifie…
Surtout que la puce est bien née. Compacte, agile, vive, elle emprunte ses sous-vêtements à la Coccinelle. Le châssis est cependant légèrement revu et adapté par Ferry Porsche tout comme le Flat 4 aircooled toujours en sac à dos ! Mis à part qu’avec moins de 700 kg et un centre de gravité au niveau du bitume, la 356 est un kart… pas forcément virulent, mais totalement envoutant. Enfin ça , c’est pas moi qui le dit, c’est surtout les gars qui y ont posé leur cul et aussi ceux qui sont capables de débourser plus de 300.000 € pour en avoir une dans son garage…
© RM Sotheby’s via Patrick Ernzen