Quand Eric s’est acheté cette BMW 528e, c’était par pur plaisir. D’une t’achètes pas une 528e pour te la péter… même en 6 en ligne, faut pas oublier que c’est une version éco, donc totalement bridée. Puis la caisse était rincée, ruinée et nécessitait d’être totalement restaurée histoire de retrouver un peu son style de teutonne premium… Mais quand on aime, on ne compte pas !
La BMW 528e, c’est la réponse de la marque bavaroise à la crise pétrolière qui frappait les Etats Unis. En 73 le 1er choc pétrolier tue l’évolution des sportives ricaines… et en 79, c’est la 2ème couche ! Les prix s’envolent à nouveau au point de déclencher une crise monétaire puisque le cours du Dollar s’effondre… Cela n’enlève en rien le volume du marché pour les constructeurs auto, il faut juste adapter l’offre et proposer des moteur les plus sobres possible. Mais dans un pays ou l’essence coule à flot, un 6 cylindres en ligne de 2.8 l peut devenir économique !
Quand elle débarque sur le sol américain, la 528e recevait donc le M30B27 qui, comme son nom l’indique est un 2693 cm3 dont l’ensemble mobile est traité pour réduire les frottements au minimum, les ressorts de soupapes sont plus souples, les arbres à cames plus mignon et le régime est bridé à 4800 trs pour sortir 121 ch… Un rendement qui n’a rien à envier aux V8 américains de la même époque, vous savez, ces blocs de 5.0 l qui développaient 115 ch !
A l’époque, en 1982, les journalistes américains ne seront pas tendres avec elle, la considérant comme un « Asshole » de la route… Un caractère frustrant qui n’a rien en rapport avec la gueule de squale de la E28.
En tout cas, ça n’a pas découragé Eric… bien au contraire puisque l’état du modèle qu’il a trouvé ne l’a pas effrayé. Puis bon, je pense que vue la réputation de la caisse, entre sa côté et le peu de personnes qui doit en rêver, il doit y avoir de bons coups à faire pour rouler en E28 à pas cher.
Puis Eric est un vrai petrolhead… il voulait rouler en vieille Béhème et en faire quelque chose réellement personnel… donc l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Rapidement, il se lance dans les travaux de restauration. La caisse est désossée, la rouille est traitée, tous les éléments de tôle qui le nécessitaient sont repris, refaits, modifiés ou changés si besoin. Tout est ensuite reposé, poncé, apprêté et couvert d’un film vinyle bleu métal mat (C’est écrit comme ça dans le texte !)… sauf le toit, on le voit mal sur les photos, mais en fait il est habillé en cuir bleu… Enfin le cul est complété d’un aileron de 535i pour apporter une p’tite touche plus sport… à défaut d’en avoir sous l’capot !
En y étant, le freinage a été refait, avec des étriers neufs et des flexibles avia en Inox. Les suspat’ aussi ont été remplacées. C’est maintenant Bilstein qui s’occupe des amortos et les ressorts sont des B & G personnalisés (Recoupés ?!). Pour ajuster la hauteur de l’arrière, des coupelles de E90 ont été adaptées.
Bien entendu vous n’aurez pas raté les jantes BBS RZ 469 en 8×16′ ET4 dont le centre a été peint en doré et déport poli. Ca claque violemment dans les arches de cette E28 habillée en bleu.
La voiture était terminée… Eric prend la route, quelques centaines de mètres avant que l’allumage rende l’âme. Retour donc à la case départ avec remplacement du démarreur, du neiman, du faisceau et des bougies. Bah puis en y étant, le 6 en ligne est équipé d’une nouvelle ligne Bosal décatalysée. La touche finale viendra du volant Raid monté sur un platine sur mesure pour pouvoir l’adapter au moyeu Momo.
Depuis Eric lime l’asphalte de Rochester, une ville au nord de l’état de New York à la frontière canadienne. Le traitement n’a pas rendu sa 528e plus excitante ni plus sportive, mais par contre, pour en a fait un daily sympa et original… et rien que ça, ça mérite qu’on en parle !
© Empire Fitment via Pat Jacobs