Il y a des moments comme ça où on a l’impression que le temps s’arrête. D’ailleurs quand vous lisez les réactions des gens qui ont croisé la Chevrolet Camaro de Brandon Mitchell, c’est justement la réflexion que vous croiserez le plus souvent ! Cette caisse est juste démoniaque, mais comme on l’entend en Australie… pays où les Petrolheads s’imposent surement le moins de limites ! Surtout pour les pneus…
Des conditions extrêmes
Les Australiens sont juste des dingues… On les imagine habitant dans des maisons avec des mygales qui s’accouplent sous les draps, des crotales qui jouent à cache-cache dans la cuvette des chiottes et des crocodiles de 12 mètres qui font la brasse dans la piscine ! Et pendant qu’ils observent les kangourous qui défilent tranquillement devant leurs fenêtres, ils partagent leur quotidien avec des aborigènes qui se trimbalent à poil en soufflant dans des tubes (Tim, calme toi, j’ai pas dit dans leurs tubes !). Les clichés sont tenaces…
Bien sûr il n’en est rien… quoique, pour les serpents dans la cuvette, ça demande confirmation ! Mais l’essentiel n’est pas là. Car pour les Petrolheads que nous sommes, l’Australie peut s’avérer être le pays de tous les extrêmes, voir même le paradis des missiles mécaniques… au point de faire passer les préparateurs Japonais pour des amateurs de jardin d’enfants ! Sauf que les Australiens ne s’embarrassent pas de subtilités ou de recherches technologiques extrêmes. Non, là bas, faut que ça envoie du lourd, du bestial, du violent.
Alors si chez nous on nous conseille de vérifier l’état de nos pneus avant de partir en vacances… De ne pas hésiter à les changer dès qu’ils arrivent au témoin d’usure ou bien lorsqu’ils commencent à être trop vieux et trop secs, perdant ainsi leur grip, que ce soit en tenue de route ou au freinage. Ou alors de contrôler régulièrement une éventuelle usure irrégulière ou la présence de hernies. Là bas, avec les monstres surmotorisés qu’ils envoient sur la route, il vaut mieux que votre meilleur ami travaille sur le site de pneus Tiregom ! Car s’il existe un enfer pour ces morceaux de gommes noires, c’est bien l’Australie, et d’autant plus sur avec ce genre d’engin.
Zoom sur la Camaro SS
En fait la Chevrolet Camaro SS de 2012 fréquentait déjà les pistes de Drag aux States avant qu’elle n’embarque pour l’Australie… Une fois arrivée là bas et descendue du container, c’est l’équipe de Grudge Motorsport qui a repris la copie en lançant haut et fort : « Hey America ! This is how you build a Camaro ». Oui, ils aiment la provoc’ chez Crocodile Dundee ! Le V8 de 6.2 l était déjà shooté au NOS, mais les Australiens ont revu tout le reste, en lui greffant notamment ce monstrueux compresseur Littlefield de 377 ci gavé par un blower carbone de chez Big & Ugly. Le truc il grimpe jusqu’au toit pour aller chercher sa respiration ! En interne, tout a été vérifié, contrôlé, renforcé, forgé ou surdimensionné… et une ligne complète sur mesure permet maintenant d’expulser les calories (et elles sont nombreuses !) sous forme de flammes.
Apparence générale
Le châssis a été renforcé pour encaisser la charge qui dépasse maintenant allègrement les 1000 ch et que les deux boudins arrière se chargent d’essayer de passer au sol… enfin, ils font c’qu’ils peuvent car dès que Brandon appuie un peu, ils déclarent forfait en se transformant en fondue de gomme ! Le coffre a été sacrifié pour accueillir un réservoir alu de 75 l… sûrement de quoi tenir une centaine de bornes en pleine charge ! Au niveau de la boîte (qui se contente seulement de deux rapports) et de la transmission, vous détailler les modifications reviendrait à vous obliger à lire les 20 tomes de l’encyclopédie ! Mais sachez que tout est grosso modo du niveau d’un réacteur nucléaire, afin de ne pas exploser en morceaux au premier soudage…
Au niveau du look, la voiture a perdu son jaune d’origine au profit d’une robe orange piquée au nuancier Lamborghini. Histoire de titiller les nostalgiques, l’équipe de Grudge Motorsport lui a rajouté les célèbres bandes noires qui caractérisaient le modèle préparé par l’équipe de Don Yenko de 67 à 69. Une série de 200 exemplaires, avec plus de 450 ch sous le capot, devenus de véritables collectors..
Dans chacune des ailes, on retrouve de monstrueuses jantes KWC réalisées sur mesure. Elles affichent du 8 x 22′ devant et du 12 x 22′ à l’arrière. Paradoxalement, et sûrement volontairement, la Camaro SS a gardé un aspect d’origine… pas de kit, ni de diffuseur ou d’aileron au format XXL. Si ce n’est son assise, ses rouleaux compresseurs qui lui servent de roues et cet immeuble qui lui jaillit du capot, on pourrait presque avoir du mal à imaginer le potentiel de la pompe à feu qui torture les gommes sur simple demande du pied droit !
Look intérieur
Et cette « sobriété » continue dans l’habitacle. On y retrouve des baquets Kirkey tendus de cuir noir et accompagnés de harnais Simpson, aussi bien pour le pilote que son passager (sûrement pour ne pas qu’il s’échappe quand il se rend compte du bordel qui remue devant lui !). La console centrale a été modifiée. Elle est maintenant passée en carbone afin de recevoir tous les différents et nombreux commutateurs qui doivent servir à alimenter le gazier, mais aussi pour accueillir le nouveau levier de boîte auto. Face au pilote, le combiné d’origine a été remplacé par un compteur digital pour y retrouver absolument toutes les infos pour veiller sur la bonne santé de la centrale atomique à 8 cylindres ! Avant d’amorcer l’explosion, il ne reste au pilote plus qu’à se cramponner au volant Strange.
Alors cette Camaro, vous pouvez l’appeler comme vous voulez, Burn Machine, Fumeuse de pneus, mais sachez qu’en Australie, elle est une vraie légende des pistes de Drag et des shows de burnout où elle s’est faite connaître sous le nom de « The Grudge ». En même temps, y’a que là bas que le burn est une discipline à part entière… Plus ça fume vite et fort, plus t’es respecté et t’enflamme les foules ! Et bien entendu, ça peut rouler sur route ouverte. Enfin rouler… plutôt faire de longues et larges traces noires sur 800 m ! Pauvres pneus…!