Si aujourd’hui Lancia est devenue une pathétique mascarade que Fiat a vulgairement transformé en un simple logo collé sur le cul des Chrysler, il y a encore quelques années, Lancia faisait rêver les amateurs de sportives. Cette Lancia Aurelia B20 GT y a largement contribué !
Chez Lancia, il n’y a pas eu que la Delta HF, la Stratos ou la 037… Les sportives se bousculaient au portillon italien. Et pendant que les show rooms faisaient rêver, les voitures gagnaient en course pour entretenir l’image sportive de la marque. Pour cela, Lancia n’a pas hésité à développer de nouvelles technologies pour en équiper ses voitures, aussi bien pour la route que pour la compet’. Enfin… ça c’était avant…
L’essieu avant tubulaire, la coque auto-portante, le tunnel de transmission, le bloc alu et en V à angle fermé, carrosserie monocoque, freinage hydraulique, batterie en 12v, boite 5 rapport, V6 de série, double suralimentation turbo + compresseur, aileron escamotable, direction électronique… Lancia n’a jamais hésité pour donner un coup d’avance à ses voitures. Enfin… Ca c’était avant…
L’Aurelia débarque au salon de Turin en 1950. Elle remplace la Aprilia, une sportive luxueuse à la carrière un peu particulière puisque née en 1937, elle devra faire traverser les 6 années de conflit. Et malgré les ventes stoppées pendant la guerre, sa remplaçante sera mise en chantier dès 1947. Il s’agit d’une berline qui portera donc le nom d’Aurelia. Sa fiche technique met l’accent sur ses 4 roues indépendantes, sa caisse auto-portante que Mario Felice Boano (Designer chez Ghia) transformera en coupé 4 places (Et certains revus par Pininfarina). Ainsi elle deviendra B20 GT… Gran Turismo, et recevra sous son capot un V6 de 2.0 l de 75 ch…
Ouais, là vous vous dites que depuis le début, je vous ai vendu du vent ! Le gars il nous chauffe doucement avec sa Lancia, son V6 et tout le bazar et il finit par nous sortir 75 ch… Oui, mais 75 ch énervés (Bah, on fait comme on peut !). Bon rassurez vous, rapidement, les ingénieurs de chez Lancia vont virer le carbu Solex 30 pour y greffer un Weber 40 et faire passer le 2.0 l à… 80 ch (Ma parole, mais il continue !).
Sauf que ce moteur a la rage… enfin, comme on peut l’avoir avec 80 bourrins ! Mais il est souple, ne rechigne pas à prendre ses tours et chante comme une diva ! Ce monument mécanique a été imaginé et développé par Vittorio Jano qui, quelques années plus tard, s’occupera du V6 Dino… qu’on retrouvera sur la Lancia Stratos… la boucle est bouclée !
Le châssis est en avance sur son temps, bénéficiant de l’architecture transaxle qui permet à l’Aurelia d’afficher une répartition des masses idéale.
Bon que les sceptiques se rassure, Lancia n’en restera pas là. En 1953, la B20 2500 GT pose ses roues au sol, et comme vous l’imaginez déjà, le V6 est passé en 2.5 l pour 118 ch… La 2500 va devenir le modèle le plus diffusé, séduisant même les people de l’époque.
En course, elle va s’illustrer au Monte Carlo, à la Targa Florio, au Liège-Rome-Liège, à l’Acropole, et va accrocher des places d’honneur aux 1000 Miglia, aux 24h du Mans ou à la Carrera Panamericana… et avec le 2.0 l quasiment d’origine !
Pour l’anecdote, sachez que Max Hoffman (Siiii, cet américain qui a été à l’origine de la BMW 507, de la 300 SL coupé et roadster ainsi que de la 190 SL, de la 356 Speedster…) persuadera Lancia d’en faire un Spider, mais ceci est une autre histoire !
© Spiritedauto
Et on peut l’admirer sur 4 pages, dessinée par Hergé dans l’affaire Tournesol.