En 1990, sur le circuit de Nogaro baigné sous des trombes d’eau, Jean Ragnotti s’amuse au volant de la nouvelle Clio 16s. Il fallait bien ça pour donner une légitimité à la nouvelle GTi de Renault… qui faisait passer la marque au losange du turbo à l’atmo à culasse multisoupapes. La recette va marcher et la Clio 16s va avoir ses adeptes. Et Dylan en fait partie !
Alors que Renault a misé sur l’escargot avec ses 5 Alpine Turbo et R5 GT Turbo, le marché s’oriente doucement mais sûrement sur les blocs atmos, Golf GTi, 205 GTi, Escort XR3i… dont l’évolution va passer par les blocs 16 soupapes, 309 GTi 16, Golf GTi 16, Kadett GSi 16v, Escort XR3i 16v…
En 90, le losange rectifie le tir avec la R19 16s qui vient prendre la place des R9 et R11 Turbo. Et l’année suivante, c’est logiquement que la nouvelle citadine de la marque, la Clio, va recevoir le même moteur que sa grande soeur pour la version la plus sportive, la 16s.
Sous le capot, le F7P 720 (722 une fois catalysé), un 4 cylindres de 1.8 l semble bien à l’étroit. Mais ça passe… et ça remue la petit teigne. Avec 140 ch perchés à 6500 trs et 16,8 mkg de couple à 4250, on devine que le gazier aime aller chercher sa respiration dans les tours… D’ailleurs en dessous de 4000 trs, c’est le calme plat… Au jeu des reprises, elle n’arrive pas à égaler ni la GT Turbo, ni la 205 GTi. Mais son truc, c’est l’attaque de petites routes en tricotant du levier pour garder le moulin dans les tours… Et à ce jeu là, elle devient l’une des références du marché.
Car la grosse différence entre la Clio et les autres, c’est le châssis… Plus moderne, Renault a su trouver l’équilibre parfait. Contrairement aux adeptes de la GT Turbo, plus besoin d’anticiper, de vérifier l’état de la route, l’angle du volant et de se signer du signe de croix avant de souder ! Ca passe, ça colle, au levé de pied, ça enroule gentiment, ça se place sur les freins, ça lève la patte… Bref, aux sensations « GTiesques », la Clio rajoute une efficacité qui permet d’exploiter ses capacités sans arrière pensée. A ce jeu, la 205 GTi savait faire, mais à l’approche des limites, elle se montrait délicate et violente en réaction. La Clio repoussait ce niveau un peu plus loin tout en pardonnant un peu plus. Une véritable école de pilotage…
C’est donc l’une d’entre elles qui a conquit le coeur de Dylan, une hase 1 de 91, avant que le catalyseur ne vienne lui faire perdre une poignée de chevaux et quelques Nm de couple. Sa voiture, il l’a achetée en 2014… encore la bonne période avant que les côtes s’envolent et que les spéculateurs fassent un massacre. Quoique… Qui est le plus bête, celui qui profite ou celui qui surpaye et fait monter la côte ?! Parce que si tu en veux 4000 et qu’on t’en propose 5000, faudrait être con pour refuser !
Enfin, revenons à nos pistons… en l’occurence ceux de la Clio 16s de Dylan. Une fois achetée, il va la remiser pendant 2 ans le temps, non pas qu’elle soit rincée, mais juste histoire de lui refaire une beauté et de lui redonner la santé.
Pour cela, Dylan va refaire entièrement le moteur, à l’origine. Il en profite juste pour le faire inspirer à travers un filtre à air Green et expirer via une ligne Gr.N histoire d’avoir un bruit sympathique. Les 4 Speedline viennent d’une Clio Williams… et pour terminer le taff esthétique, Dylan lui a payé une peinture neuve l’hiver dernier.
La Clio 16s de Dylan est maintenant flambante dans sa robe rouge écarlate et brillante comme au premier jour ! DLEDMV n’attendait plus qu’elle, surtout aussi bien mise en valeur par l’oeil numérique et talentueux de Mathieu Fabre Photography.
Dylan continue de la bichonner… même s’il reconnait ne pas en profiter suffisamment (Il n’a fait que 16000 km en 5 ans). Il reste cependant surpris par certaines réactions… comme le jour où il est allé chercher des pièces et que le gars, qui n’y connaissait absolument rien, lui a demandé s’il faisait du tuning ! Ou celle d’un allemand sur l’autoroute au volant d’une Mercos dernière génération, qui lui a mis un p’tit coup de klaxon amical alors qu’il était en train de le doubler, le pouce levé !
Quoiqu’il en soit, la Clio 16s s’affirme petit à petit comme une valeur sûre, une sportive pure qui permet de découvrir des sensations aujourd’hui oubliées… mais comme toutes ces youngtimers GTi, dépêchez vous avant qu’il ne soit trop tard !
je suis propriétaire d’une clio 16s depuis noël 1991, et elle est toujours en l’état initial, en ayant respecté toutes les préconisations d’entretien. Aujourd’hui 145000 kms, aucune trace de rouille, moteur et intérieur au top. Elle passera en voiture de collection dans 1 an. Les seuls ennuis rencontrés et, bien sûr réparés, ont été des problèmes d’accessoires ( commande serrure, pot d’expansion du refroidissement fissuré, changement embrayage, etc..) et elle m’enchante toujours !!