Dans les années 60 les mentalités changent, les sportives s’apparentaient à des engins de compétition à peine civilisés, alors que les amateurs attendaient de pouvoir les utiliser au quotidien. Les prémices de celles qui allaient devenir les GT. Parmi elles, une diva s’apprête à voir le jour, la 250 GT Lusso…

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Elle est sensée combler un vide laissé entre la sportive 250 GT Berlinetta SWB (Châssis court) et la luxueuse 250 GTE 2+2. Enzo demande alors à Pininfarina  de lui dessiner une robe luxueuse mais sans perdre son esprit de sportivité, et charge Scaglietti de lui donner vie à partir de feuilles de tôle et d’alu.

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Paninfarina et les divas de Maranello, c’est déjà une longue histoire d’amour… et le maitre a enfanté des dessins exceptionnels, notamment la 250 GT California Spyder ou la 250 GTO, mais ce coup ci, l’inspiration qui va guider la mine de son crayon, flirte quasiment avec le divin ! Aujourd’hui encore, beaucoup voient en elle la plus belle Ferrari jamais produite. Même Steve McQueen succombera à ses charmes latins.

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© Exotic Affinity

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L’empatement est identique à celui de la 250 GT. Le châssis est composé d’une structure tubulaire identique à celle de la GTO, avec cependant, des tubes de section inférieure. Contrairement à la 250 GTE, elle reste une stricte 2 places, mais offre un confort et un luxe équivalents. Le V12 Colombo donne toujours autant de voix, même si il est un volontairement bridé, mélangeant un bloc et des pistons de GTE avec un vilebrequin et des soupapes de SWB. Il n’offre qu’un seul arbre à cames en tête, 2 soupapes par cylindres et est gavé par 3 carbus double corps Weber (DOHC et 6 carbus pour les versions « sportives »).

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Néanmoins, il est né pour le circuit, et essayer de le civiliser lui a donné la mauvaise habitude, lors de fortes sollicitations, de fumer comme un haut fourneau, de trembler en 3500 et 4000 trs, et sa boite 4 s’avère victime de quelques faiblesses… Pour l’anecdote, c’est ce qui conduira Steve McQueen, lassé d’essayer de stopper ces émanations à grand coups de dollars, à s’en séparer en 1967.

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Elle ne vivra que pendant 18 mois, la politique de la maison n’était pas encore de privilégier les modèles routiers. Enzo clamait que les « routières » ne servaient et n’existaient que pour financer la course auto. A ce propos, la Lusso y fera quelques apparitions en 64 et 65, notamment à la Targa Florio ou au Tour de France. Elle sera également la dernière d’une longue lignée de Ferrari 250, après elle, ce sera le début de l’ère des 275 et 330. Ainsi, la 250 GT Lusso, après 351 exemplaires à sortir des usines de Maranello, s’effacera au profit de la 275 GTB. Mais ça, c’est une autre histoire…

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© Ferrari 250 Lusso from ManShed on Vimeo.