Je pense que la force de « De l’essence dans mes veines » vient de ça… Cette faculté de pouvoir passer d’une vieille Mercos sur airride, à une Golf 1 GTI posée en BBS, puis d’aller discuter d’une victoire épique d’une éditions aux 24h du Mans, d’un monstre du Hillclimb pour continuer sur une Porsche RWB, une exclue d’un de vous ou encore l’histoire d’une caisse mythique de l’histoire automobilesque… comme l’Alfa Romeo Tipo 256 Cabriolet Sportivo qui arrive…
Ce bijou motorisé date de 1939. Comme beaucoup de véhicules nés à cette époque, il concrétise le rêve d’un riche amateur, associant un châssis et une carrosserie faite sur mesure. C’est en tout cas l’histoire de cette Alfa unique.
Sous cette superbe robe, le châssis N°915026, directement issu de la course, celui de la rare Alfa Romeo Tipo 256S. Déjà un mythe en soi puisqu’il s’agit d’une des derniers châssis, fruit de la collaboration entre Alfa Romeo et une certaine Scuderia Ferrari avant qu’elle ne fabrique ses propres voitures.
Enzo himself a fait équiper ce châssis d’un moteur 6 cylindres en ligne de 2.5 l, gavé par 3 carbus Weber 36, qui accusait la monstrueuse puissance de 125 ch à 4800 trs. Je me moque, mais en 1939, 50 ch/l c’était un rendement gage d’une rare prouesse technique ! La Tipo 256 répondait aux nouvelles règlementations qui signaient la mort des moteurs compressés. Il n’en sera fabriqué qu’aux alentours d’une 20aine.
Ce châssis 915026 remporte, en juillet 1939, la Corsa dello Stelvio aux mains de Mario Tadini, pilote officiel chez Alfa Corse. Cette course serait la seule à laquelle ait participé ce châssis, mais le peu de documents, plus les dégâts d’une guerre qui s’annonce imminente, ne permettent pas de retracer une historique limpide. Et en plein conflit, cela n’empêchera pas N°915026 de connaitre une 2nde vie…
Peu de temps après sa victoire, il est racheté par un certain Sigfrido Koelliker, plus connu sous le nom de Gigi, un riche héritier d’un empire du textile. Il se rapproche de Lombardi Automobili, s’associe avec lui et confit à Pinin Farina la mission de réaliser un robe digne du châssis qu’il a acquit.
Le coup de crayon est signé du Comte Mario Revelli de Beaumont qui a travaillé chez plusieurs designer dont Pinin Farina à cette époque. Le résultat est juste Waouuuuu ! Une équilibre entre un style aérodynamique, l’élégance et la simplicité des lignes. Des portes suicides, un pare-brise en « V » qui se replie sur le capot… les détails sont là, surfant sur ce mélange de performance et de style. Farina est tellement fier du résultat qu’il le présentera lui même lors de son apparition dans le numéro d’Auto Italiana en juillet 1940.
La voiture est alors rachetée par une star du football, qui deviendra président de la Juve mais aussi pilote à ses heures, et constructeur d’autos de course (Cisitalia, c’est lui !) Piero Dusio. Mais la guerre offrira peu d’opportunités de pouvoir admirer ces lignes.
Après la guerre, la voiture change une nouvelle fois de propriétaire et se retrouve en Angleterre avant de partir, aux débuts des 50’s, en Suisse, chez un certain Karl Weber. Il inscrit la voiture à quelques courses de côte régionales. En 51, il terminera 4ème au Tiefencastel-Lenzerheide Hillclimb et rééditera l’exploit quelques années plus tard avec une 2ème place à un slalom national Suisse. La voiture en a toujours et son châssis n’a pris une ride !
Weber gardera le voiture jusqu’en 88 avant de la donner à son mécanicien qui la gardera pendant 20 ans. En 2008, son nouveau proprio va lui offrir une restau’ complète, l’habille en gris Gunmetal, la recouvre d’une capote beige et la revend aux enchères en 2014… où elle trouvera un nouveau propriétaire capable de débourser 4.000.000 $ pour la voir dans son garage !
Voilà, encore une belle histoire de père Castor les enfants, désormais, vous pourrez vous offrir une petite période de culture auto en racontant, à qui veut bien l’entendre, l’aventure de l’Alfa Romeo Tipo 256 Cabriolet Sportivo.
© Gooding & Compagny
Juste magnifique!!