La Lancer Evo 6, c’est ce genre de monstre de la route, né du WRC, des spéciales et des scratchs, un engin qui oublie les bonnes manières, ou du moins, en offre le minimum syndical pour se focaliser sur une seule chose, la perf et l’efficacité. Logique avec un tel pedigree, de finir au Panthéon des routières pas comme les autres !
Au début des années 90, Mitsubishi essaye de briller en rallye mondial avec sa GrA, la Galant VR4. Mais voilà, la grosse japonaise souffre de son gabarit face aux sveltes et nerveuses Lancia Delta et Toyota Celica, qui trustent une grosse partie des victoires et podiums.
Du coup en 92, l’état major de Mitsu décide de confier la tâche à la dernière venue, la Lancer. Plus courte, compacte et légère, c’est elle qui va désormais porter le drapeau en rallye. Mais pour obtenir son ticket d’entrée, la Lancer doit avoir sa version route, assemblée à 2500 exemplaires. C’est comme cela que la Lancer Evo va débarquer sur le marché japonais. 2 versions sont proposées, la RS, une sorte de compétition client homologuée route, et la GSR, plus luxueuse et mieux équipée. Pour l’histoire, Mitsubishi va écouler les 2500 exemplaires de son Evo 1 en tout juste 3 jours !
Depuis, 10 modèles vont se succéder… Toujours plus puissants, toujours plus sportifs, toujours plus chers aussi ! Il n’empêche que Mitsu va gagner son pari, notamment grâce à Tommi Makinen à partir de 96. Une arrivée en fanfare puisqu’il va s’octroyer le titre pilote la même année, mais aussi en 97, 98 et 99. Vous pensez bien que chez Mitsu, on s’est emparé de cette série pour proposer une Evo ultime.
A l’époque, nous en sommes à l’Evo 6, qui est déjà un monstre technologique avec des perfs de missiles sol-sol et une efficacité diabolique. Visuellement, elle ne cache plus ses muscles… l’époque où une sportive n’avait pas honte de son ADN et n’hésitait pas le montrer à tous. Visuellement, c’est pare choc aéré, anti-brouillards XL, aileron monstrueux, élargisseurs d’ailes, prie d’air sur le capot, et ça continue quand on ouvre la portière ! Baquets Recaro, volant Momo, pédalier alu… le tout pour une finition succinte et une équipement qui se limite aux vitres élec, la fermeture centralisée et la clim !
Vous aurez compris que le principal doit se passer sur la route, surtout quand elle est petite, sinueuse et éventuellement détrempée pour pulvériser les concurrentes qui jètent l’éponge au 1er virage que l’Evo 6 avale comme soudée à l’asphalte.
Sous le capot, l’obligatoire 2.0l 16s avec injection multipoint ECI-II, gavé par un turbo IHI TD05HR-16G6- 9T qui souffle comme un dément à 1.1 bars, accompagné de son échangeur. Il s’agit d’un turbo Twin Scroll, un des premiers proposé sur le marché, étudié pour limiter le lag si spécifique aux moteurs turbalisés. Une arbalète qui ne s’essouffle jamais et dont le potentiel « prépa » est juste phénoménal.
Officiellement, il envoie 280 ch et 380 Nm aux 4 roues motrices, pour aller passer les 100 km/h en seulement 5,1 secondes, se charger du 400m en 13,3 secondes et la borne kilométrique 10,7 secondes plus tard (Oui, ça fait 24 !).
La transmission est gérée par une boite 5 et 3 autobloquants répartis avec un Torsen sur l’avant, un visco central et un pont piloté AYC qui gère le blocage des chaque roue arrière en fonction de l’angle de dérive, la vitesse, le freinage et les accélérations latérales et longitudinales… le tout en temps réel ! Et ça c’est pour l’Evo 6… qui est ni plus ni moins que la référence du moment sur la route et dans les spéciales.
La Tommi Makinen Edition, c’est la même en mieux ! Mais pas beaucoup… difficile d’améliorer une quasi-perfection. Cependant, histoire de marquer les esprits, et justifier une augmentation de prix (Ben quand même… faut pas déconner !), la Lancer reçoit d’abord un pare-choc revu et optimisé aérodynamiquement. Le turbo est équipé d’une turbine en titane plus légère, elle offre encore moins d’inertie pour plus de souplesse à bas régime. La ligne est spécifique, la direction plus directe et les réglages des liaisons modifiés. Niveau look, l’Evo 6 TME s’habille en GrA, avec les stickers Ralliart et les jantes blanches en 17′ signées Enkeï. A l’intérieur, les baquets Recaro passent au rouge et noir et quelques placages alu viennent égayer le tableau de bord.
L’Evo 6 TME, mérite bien son nom, tout comme l’image qui va avec. Une pièce de choix pour tous les aficionados des sushis en provenance de l’archipel nippon… Et si vous en voulez une, dépêchez elles sont encore accessibles en U.K, mais la côte grimpe vite… très vite ! Et c’est pas le poto Eric, aficionado devant l’éternel qui vous dira le contraire…
Cyril Perrier
Mon reve
Lit l article il est cool
Renaud Sanchis
Raphael Cuche
Karl Hummel direct!
Remy Catanea
Ali Güneş