Le problème de la Nissan GTR, c’est qu’elle nous a blasés. On le sait que l’engin est démoniaque, capable de pulvériser des bien plus coriaces qu’elle. Donc pour qu’elle attire un chouill’ l’attention, il faut du lourd ! Elle est condamnée à toujours en proposer plus. M’enfin, n’allez pas la plaindre, parce que sortir des watts par paquets de 100, elle adore ça…
La R35 qui débarque, elle cache son jeu sous un robe sobre et quasiment d’origine. Difficile de se douter du bouilleur qui sommeille sous son capot… du pur sleeper. Mais un truc de destruction massive !
Bon attention, on parle quand même d’une R35 et pas d’une BX swappée en TCT forgé et shooté en 400+ ! On sait que déjà d’origine, la GTR c’est une missile ventousé au bitume. Y’a 10 ans, elle s’est imposée comme la reine de la route et de la piste. Porsche, Ferrari et Lamborghini en ont pris pour leur grade. Mais les ingénieurs se sont sortis les doigts et je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis la GTR, la « classe » des supersportives, a glissé violemment vers celle des supercars, voir même des hypercars. Les performances ont littéralement explosé. Finalement elle a eu du bon cette GTR… et le plus compliqué reste à venir, car quand on voit le level actuel de la catégorie, on se demande comment les ingénieurs de chez Nissan pourront faire mieux… m’enfin nous n’en sommes pas encore là, même si Godzilla accuse quand même ses 11 ans… Chez Ferrari, sur la même période, on a quand même vu passer la F430, la 458 Italia et la 488 GTB. Chez Porsche on a eu le temps de développer 5 générations de 911 ! Ouais quand même…
Il n’empêche que la R35 a toujours 3 gros avantages sur ses rivales. D’abord son prix qui la place bien en deçà de ses rivales. Ensuite son potentiel qui était tellement en avance sur les autres qu’il est finalement aujourd’hui très actuel. Enfin, son côté sado-maso. Elle aime être fouettée, comprenez par là recevoir de bonnes grosses cures de testo’… du genre châssis upgradé et moteur shooté… surtout que la gazier ne demande que ça et est capable d’encaisser du gras sans sourciller de la soupape !
Pour le coup, le VR38DETT est transformé en VR41DETT… un kit Sonny Bryant se charge de la cylindrée. Les pistons sont des CP forgés tout comme les bielles de chez Dodson Motorsport. La culasse est une CNC avec arbres à cames compet’ Kelford. Soupapes gros diamètres, ressorts renforcés… tout le bazar pour prendre des tours et envoyer du lourd. Niveau turbo, c’est du pareil au même, avec 2 Garrett 3582R, wastegates TIAL twin 44, intercooler avec pipe de 3′ et filtre K&N. Tout ça c’est bien, mais faut lui donner à boire, alors on continue avec des injecteurs Xspurt de 1600cc, un régulateur de pression Tomei et un pompe de Bugatti Veyron… rien que ça ! Le cooling est confié à ST Hi-Tec et Dodson Motorsport, ça brille et ça permet à l’ensemble de garder la tête au frais. La gestion est signée EcuTek accompagnée d’un contrôleur Syvecs Nissan 4WD. Enfin l’échappement est un ensemble inox fabriqué sur mesure par Speed by Design et qui se termine sur un silencieux en titane.
Tout ça c’est bien, mais faut le faire passer aux roues sans exploser la transmission au 1er soudage. Du coup, la boite vient elle aussi du catalogue de Dodson Motorsport. Elle est renforcée à tous les étages, des pignons jusqu’aux arbres en passant par le volant moteur et les 2 embrayages qui comptent désormais 12 patins chacun ! Histoire d’aider les pneus à encaisser la charge, 2 différentiels Quaife sont montés, un à l’avant et l’autre à l’arrière.
Pensez bien qu’avec autant de monde sous l’capot, fallait un peu revoir la géo du châssis. Du coup, la japonaise est équipée d’amortos Bilstein avec ressorts H&R… un classique. Les barres avant et arrière sont désormais de plus gros diamètre. Quant au freinage, il est composé de disques Endless, d’étriers Brembo et de plaquettes Pagid…. de quoi laisser des traces de dents sur le volant dès que vous effleurez la pédale du milieu !
Pour terminer, les ailes sont désormais habitées par des Rotiform WGR en 10,5 et 11,5 x 20′ chaussées en Nitto NT05 de 275/40 et 315/35. Au niveau esthétique, les modifs se limitent à un diffuseur arrière, des bas de caisse et une lèvre inférieure avant, le tout en carbone. L’habitacle est entièrement d’origine.
Ainsi armé et abreuvé à l’éthanol, Godzilla développe 1222 ch, de quoi arracher le bitume ! Sachant qu’elle détient le titre de R35 street legal, la plus bestiale et violente de la Nouvelle Zélande… ça peut paraitre anodin, sauf que l’île à l’est de l’Australie, est connue pour être 1 fois par an, le rencard des fous du 400m… un exercice qu’elle pulvérise en tout juste 9.5 secondes !
© The Motorhood via Marcus Gibson