Attention, l’oiseau est rare ! Cette Ford Escort XR3i 16v est apparue sur le marché au début de l’année 92… allez savoir pourquoi puisque Ford avait prévu d’envoyer la phase 2 en fin d’année et d’y changer le moteur pour laisser la place à la RS2000… plus puissante, mais aussi plus lourde ! Du coup, cette XR3i 16v n’a été commercialisée que pendant quelques mois pour des raisons de hiérarchie de gamme…
On peut quand même se poser des questions… Qu’est ce qui peut bien passer par la tronche des responsables produits ?! Dans les années 80 et 90, les GTi sont alors les références des petites sportives, et si tu veux donner à un modèle, une image jeune et dynamique, il lui faut un moteur survitaminé dans la gamme.
Chez Ford, rendre l’Escort sportive, ce n’est pas une mode, c’est une institution… Sport, Mexico, RS1600, Twin Cam, RS2000, RS1600i, 2000 RS, RS Turbo, XR3, XR3i, Cosworth… Ford n’a jamais eu peur de multiplier les modèles pétillants, laissant aux clients le libre choix des chevaux qu’ils voulaient avoir sous le capot.
En 1990, l’Escort rentre donc dans sa 5ème génération… et dès l’année suivante, en pleine mode des turbos, Ford présente la RS2000 qui embarque un 2.0 l Zetec 16 soupapes atmo de 150 ch. On se dit que l’Escort a sa sportive et basta… Sauf qu’en mars 92, v’là que débarque la XR3i, un nom qui fout encore le frisson aux aficionados. Sous son capot, le Zetec affiche 1.8 l avec une culasse 16 soupapes et 130 ch… Mis à part que la marque a prévu de faire évoluer l’Escort et qu’en septembre de la même année, la Ph2 débarque avec sa calandre ovale… Et comme chez Ford on trouvait que la XR3i et la RS2000 étaient trop proches en performance, on décide alors de faire descendre le 4 cylindres 1.8 l à 105 ch histoire de laisser le rôle de la sportive à la RS ! Du coup, la XR3i 130 ch devient un véritable collector puisqu’elle n’a été commercialisée que pendant seulement de mars jusqu’à septembre 92.
Malgré tout, le tempérament des deux soeurs sportives est différent… La RS2000 plus coupleuse enroule plus facilement. La XR3i respire plus haut et est plus nerveuse dans sa définition. Les réglages châssis sont identiques, si ce n’est que la RS chausse en 195/55 sur du 15′ quand la XR3i se contente de 185/60 en 14’… pour 50 kg de moins.
A l’arrivée, la XR3i est plus caractérielle, plus rageuse dans les tours. Ses 130 ch sont plus hauts perchés, à 6250 trs, même si le couple reste toujours calé à 4500. Plus excitée, elle a besoin d’être secouée et bousculée, sans hésiter d’aller lui taper dans l’fond jusqu’à 7000. Son poids et sa monte pneumatique la rendent plus vivante… plus vive ! Ca glisse, gentiment, mais évitez d’entrer trop fort ! La monte pneumatique est vite dépassée et dès que vous levez le pied, le cul enroule aussitôt… surtout ne pas toucher à la pédale du milieu, à défaut, vous amplifierez le transfert de masse et les fesses ne demanderont qu’à passer devant. Elle a du caractère dans ses gènes et dans ses réactions. A défaut de passer fort, elle peut passer vite, mais mieux vaut anticiper et être propre plutôt que de surjouer… même si elle n’est jamais piègeuse. De toute façon le grip ne suit pas. Les boudins déclarent forfait… Elle réagit simplement comme réagissait ces p’tites bombinettes des années 80 et 90’s, sur-motorisées (si ce n’est que là, y’a que 130 ch !) ou sous équipées en pneumatiques.
Et justement, cette Escort XR3i 16v, elle appartient à un vieux con ! Le guignol qui tape en ce moment même pur vous en raconter son histoire ! Oui, c’est la mienne… Un genre de revanche puisque quand j’ai eu mon permis en 93, elle a failli être ma première voiture (Enfin, plus précisément une Escort MK3 XR3 8 soupapes avec le double corps), mais l’assureur en avait voulu autrement !
La caisse est 100% d’origine… avec son toit ouvrant, ses baquets Recaro, ses vitres élec et… sa ventilation ! Pas d’autoradio les gars… à la pur et dur ! Elle a gardé ses 14’… plus lui ferait perdre ce côté joueur. Et comme justement j’aime jouer, elle a un décata sport et un puce Ford Motorsport qui doivent la faire grimper gentiment à 140 – 145 ch… soit le même rapport poids puissance que la RS2000. Comme ça, j’ai les deux… les perfs de la grosse avec le 0 à 100 en moins de 10 et le 1000m en 30 secondes, mais aussi la vivacité de la petite ! Et c’est bien là l’essentiel puisque je préfère laisser les nationales aux touristes pendant que j’enchaine sur les petites départementales si belles entre le Luberon et les Alpilles !
Puis au moins elle colle plutôt bien avec notre incessant discourt puisqu’on ne cesse de répéter que l’essentiel c’est les sensations qu’on prend au volant…
© DLEDMV et merci au village Ménerbes.
J’en ai vu une dans une grange part chez moi
Peut-être ça vaudrait le coup de la sauver
Chouette article, mon père avait la même en version cabriolet (california), je savais qu’elle était à part mais j’avais du mal à me faire entendre, je vais enfin transmettre une preuve avec votre article 😉
Merci
Bonjour
Bel article sur cette Ford escort XR3i.
Après avoir lu l’article je me suis lancé à la recherche d’une XR3i de même année.
Des travaux à prévoir de carrosserie+peinture, ciel de toit à refaire.
Côté moteur vidange de tout les fluides, le changement du joint de culasse à prévoir.
Les 2 cardans ont été changés. Et oui la passion les souvenirs nous reviennent.
Je l’avoue rien à voir avec les nouvelles autos, même à 50km/h on a l’impression de rouler a 80 . Une merveille de rouler avec cette escort et de la restaurer.
Elle est actuellement en vente sur lbc il me semble, je craquerai bien à nouveau, c’était ma première voiture !!